Version à imprimer bilingue Version à imprimer unilingue

Question écrite n° 5-2671

de Karl Vanlouwe (N-VA) du 4 juillet 2011

au vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères et des Réformes institutionnelles

L’encerclement du monastère tibétain de Kirti par des unités de l’armée chinoise

question du Tibet
Chine
institution religieuse

Chronologie

4/7/2011Envoi question
7/12/2011Dossier clôturé

Requalification de : demande d'explications 5-942
Réintroduite comme : question écrite 5-4301

Question n° 5-2671 du 4 juillet 2011 : (Question posée en néerlandais)

Dans la province tibétaine de l'Amdo, occupée par les Chinois, des soldats chinois tiennent en otages les moines du monastère bouddhiste de Kirti. Depuis le 9 avril, les soldats encerclent le monastère, n'autorisant que sporadiquement l'approvisionnement en nourriture et ne permettant à aucun moine de sortir. Ce blocus vise à contraindre les moines à cesser toute rébellion contre la « rééducation patriotique » qui leur est imposée. Les autorités chinoises obligent tous les moines âgés de 18 à 40 ans à quitter le monastère pour prendre part à des camps de rééducation où la Constitution chinoise, le droit pénal et les règles relatives aux affaires religieuses leur seront enseignés. Selon les estimations, 2 500 moines sont ainsi presque totalement privés de nourriture.

Les troubles au monastère de Kirti, dans la ville de Ngaba, ont débuté le 16 mars lorsqu'un moine âgé de 21 ans s'est immolé par le feu pour commémorer le grand soulèvement tibétain de 2008. La répression brutale dirigée à l'époque contre les moines suscite encore des actions de protestation de moines et de citoyens.

La première tentative chinoise d'embarquer les moines à bord de camions durant la nuit du 12 avril a échoué car les habitants des environs ont formé une chaine humaine autour des camions. Trois civils auraient été tués. Depuis lors, plus de 300 moines et civils auraient été arrêtés et emmenés vers une destination inconnue. Des caméras de surveillance auraient également été installées tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du monastère pour permettre aux autorités chinoises de suivre de près les activités.

Bien que plus aucun étranger ne soit admis dans la région, les médias chinois affirment que la situation dans la région est « parfaitement normale ».

En attendant, le dalaï-lama a appelé la communauté internationale à faire part de ses protestations aux autorités chinoises et à réclamer davantage de retenue de la part de la police et de l'armée.

Voici les questions que j'adresse au ministre.

Les étrangers sont-ils interdits d'entrée dans la région de Ngaba, dans la province tibétaine de l'Amdo ?

La Chine confirme-t-elle l'existence de problèmes au monastère de Kirti et reconnaît-elle que d'importantes forces militaires isolent complètement le monastère ? Savez-vous qu'aucune denrée alimentaire ne peut être amenée au monastère ?

Les responsables européens se sont-ils déjà concertés afin de définir une réaction face à ces événements et d'exhorter Pékin à faire preuve de retenue ?

Quels sont les obstacles à une prise de position unanime à ce sujet ?