1-91

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Sénat de Belgique

Belgische Senaat

Annales parlementaires

Parlementaire handelingen

SÉANCE DU JEUDI 6 FÉVRIER 1997

VERGADERING VAN DONDERDAG 6 FEBRUARI 1997

(Vervolg-Suite)

QUESTION ORALE DE MME LIZIN AU MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES SUR « LA NÉCESSITÉ D'UNE INITIATIVE DIPLOMATIQUE EUROPÉENNE AU KOSOVO »

MONDELINGE VRAAG VAN MEVROUW LIZIN AAN DE MINISTER VAN BUITENLANDSE ZAKEN OVER « DE NOODZAAK VAN EEN EUROPEES DIPLOMATIEK INITIATIEF IN KOSOVO »

M. le président. ­ L'ordre du jour appelle la question orale de Mme Lizin au ministre des Affaires étrangères sur « la nécessité d'une initiative diplomatique européenne au Kosovo ».

La parole est à Mme Lizin.

Mme Lizin (PS). ­ Monsieur le président, la situation au Kosovo empire : les actes de terrorisme s'y multiplient, fondés sur une résistance de plus en plus forte à la présence serbe, que les événements actuels en Serbie aggravent. De plus, cette situation empire, en repli de Belgrade, du fait de la présence des groupes les plus extrémistes et, en particulier, du groupe Arkan.

Les États-Unis ont déjà opté pour une présence réelle, négociée lors de l'accord sur la Bosnie. Leur bureau à Pristina travaille très activement.

L'Europe est encore et toujours inexistante de ce point de vue alors que, dans notre pays et spécialement à Bruxelles, toutes les conditions existent pour jouer un rôle réel et efficace de dialogue et de négociation.

En juillet dernier, j'avais réussi à faire accepter par l'assemblée parlementaire de l'O.S.C.E. un texte ferme sur le Kosovo qui évoquait d'ailleurs une solution négociée. Quels ont été les actes posés depuis lors par la Belgique en la matière ?

J'aimerais connaître l'analyse diplomatique à laquelle vous vous livrez sur cette situation au Kosovo. Des contacts particuliers ont-ils été entamés pour mettre en oeuvre la résolution de l'O.S.C.E. ?

M. le président. ­ La parole est à M. Derycke, ministre.

M. Derycke, ministre des Affaires étrangères. ­ Monsieur le président, je voudrais dire à Mme Lizin que, depuis 1991, la Belgique suit l'évolution de la situation souvent dramatique au Kosovo avec une attention particulière. Elle a toujours adopté sur cette question une position claire que j'ai eu l'occasion d'exposer à plusieurs reprises. La Belgique plaide pour l'attribution d'un large degré d'autonomie pour la région, au sein des frontières internationalement reconnues de la République fédérale de Yougoslavie, et ce dans le respect des droits de chaque individu et de chaque communauté. La Belgique s'oppose à toute modification des frontières par la force ainsi qu'à toute ingérence étrangère.

Lors de mes contacts avec les autorités de Belgrade, j'ai rappelé cette option politique fondamentale. De plus, je ne manque jamais une occasion de lancer des appels à toutes les parties concernées pour qu'elles s'abstiennent de toute action violente et entament un dialogue ayant pour but la mise au point d'une solution négociée.

La Belgique souscrit pleinement à la position de l'Union européenne selon laquelle le développement de bonnes relations avec la République fédérale de Yougoslavie ainsi que l'intégration de ce pays au sein de la communauté internationale seront conditionnés, entre autres, à une solution négociée du problème du Kosovo.

Pour ce qui est d'une présence européenne au Kosovo, cette question fait actuellement l'objet de négociations entre l'Union et la République fédérale de Yougoslavie.

M. le président. ­ La parole est à Mme Lizin pour une réplique.

Mme Lizin (PS). ­ Monsieur le président, je voudrais demander de façon plus précise si le ministre pense qu'il serait intéressant de tenir en Belgique une réunion particulière avec certains leaders de l'opposition serbe et les responsables des forces politiques actives du Kosovo. Une réunion de ce type, toutefois assez partielle, a eu lieu à Munich, voici trois semaines. Peut-être serait-il intéressant d'organiser maintenant ce genre de rencontre ? Pouvez-vous imaginer de prendre une telle initiative au niveau de votre département ?

M. le président. ­La parole est à M. Derycke, ministre.

M. Derycke, ministre des Affaires étrangères. ­ Monsieur le président, une telle proposition aurait eu son utilité jusqu'il y a quelques mois. Cependant, vu la situation très difficile à Belgrade, je pense qu'il faut attendre, afin de connaître l'évolution de la situation en Serbie, laquelle conditionne évidemment la situation au Kosovo.

M. le président. ­ L'incident est clos.

Het incident is gesloten.