1-114 | 1-114 |
Sénat de Belgique |
Belgische Senaat |
Annales des réunions publiques de commission |
Handelingen van de openbare commissievergaderingen |
COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES |
COMMISSIE VOOR DE BUITENLANDSE AANGELEGENHEDEN |
SÉANCE DU JEUDI 23 OCTOBRE 1997 |
VERGADERING VAN DONDERDAG 23 OKTOBER 1997 |
M. le président. L'ordre du jour appelle la demande d'explications de Mme Lizin au Premier ministre.
La parole est à Mme Lizin.
Mme Lizin (PS). Monsieur le président, ma demande d'explications est simple. Notre Premier ministre participera au sommet de la Francophonie en tant que représentant du gouvernement.
Pourriez-vous, monsieur le Premier ministre, nous indiquer les éléments qui composeront la position de la Belgique ? Quels sont les membres du gouvernement qui vous accompagneront ? Quelle sera l'attitude de la Belgique en ce qui concerne la présidence et l'exécutif de l'Agence de coopération culturelle et technique ?
Selon vous, quels sont les points importants sur lesquels la Belgique pourrait prendre une attitude volontariste ? Je pense particulièrement à la promotion de la langue française dans les secteurs de l'information et d'autres secteurs de pointe et au soutien de la langue française dans les pays africains. Quel budget la Belgique consacrera-t-elle à cette politique ? Quel sera le budget général de ce déplacement ?
M. le président. La parole est au Premier ministre.
M. Dehaene, Premier ministre. Monsieur le président, la Belgique participera en effet au sommet de la Francophonie à Hanoï. Ce type de sommet s'adresse aux États, qu'ils soient unilingues, bilingues ou trilingues.
Je conduirai la délégation pour le niveau fédéral, mais dans notre pays, les communautés sont également responsables des relations extérieures pour les domaines qui sont de leurs compétences. La Communauté française enverra donc une délégation sous la conduite de Mme Onkelinx.
Lors de la conférence ministérielle qui précédera le sommet, la délégation fédérale sera chapeautée par le ministre de la Politique scientifique, M. Ylieff, et celle de la Communauté française par le ministre des Relations internationales de la Communauté française, M. Ancion.
Lors de cette discussion sera abordée la question de la direction de l'Organisation de la Francophonie. Un consensus que nous soutenons semble se dégager en faveur de la candidature de M. Boutros-Ghali au poste de secrétaire général. Se pose aussi la question de la candidature de M. Roger Dehaybe, actuel commissaire général aux relations internationales de la Communauté française de Belgique, au poste d'administrateur général de l'Agence de coopération culturelle et technique. Cette candidature a reçu le plein soutien du gouvernement fédéral et est appuyée par des efforts diplomatiques de la Belgique à l'égard des pays participant au sommet. Nous soutiendrons cette candidature jusqu'à la réunion de Hanoï.
Un certain nombre de thèmes de politique générale seront abordés dans le cadre du sommet. Notre position sera conforme aux options de notre diplomatie et de la politique étrangère que nous menons.
La promotion de la langue française, notamment dans les secteurs de pointe je suppose que vous faites allusion notamment à l'informatique , relève de la compétence de la communauté. De la même façon, le soutien de la langue française dans les pays africains n'est pas de la compétence du gouvernement fédéral.
Il faut aussi savoir que la contribution de la Belgique au budget de l'Agence de coopération culturelle et technique est entièrement à charge de la Communauté française, de même que la participation au programme de l'agence. Cette répartition s'inscrit dans le cadre des compétences telles que définies au sein de nos propres institutions.
M. le président. La parole est à Mme Lizin.
Mme Lizin (PS). Monsieur le président, je remercie le Premier ministre de sa réponse. Je voudrais juste lui demander si la Belgique va soutenir la thèse selon laquelle les deux nominations de qualités institutionnelles assez différentes doivent être liées.
M. le président. La parole est au Premier ministre.
M. Dehaene, Premier ministre. Il serait assez logique d'essayer d'obtenir une solution d'ensemble, mais cet aspect devra être discuté lors de la réunion préparatoire. Nous sommes confrontés à un jeu d'équilibres délicats.
Votre demande fait apparaître en filigrane la question de savoir si l'on augmenterait les chances de M. Dehaybe en établissant une liaison entre les deux nominations. Encore faudrait-il savoir si tel est vraiment le cas. Il serait dangereux de figer nos positions dès à présent car notre analyse sur place sera peut-être différente.
Mme Lizin (PS). Une autre liaison, indirecte, pourrait peut-être s'établir par rapport au budget.
M. Dehaene, Premier ministre. L'État belge en tant que tel n'apporte pas de contribution. Il appartient à l'institution qui contribue de s'interroger. Toutefois, je soulignerai qu'il est plus périlleux de jouer dans les liaisons dangereuses en politique qu'au cinéma.
M. le président. L'incident est clos.
Het incident is gesloten