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Question écrite n° 7-1949

de Latifa Gahouchi (PS) du 8 mars 2023

à la secrétaire d'État à l'Égalité des genres, à l'Égalité des chances et à la Diversité, adjointe au ministre de la Mobilité

Égalité des genres - Marché du travail - Position des femmes et des filles - Métiers «STIM» (science, technologie, ingénierie et mathématiques) - Politiques d’encouragement menées - Collaboration avec les entités fédérées

marché du travail
égalité homme-femme
intégration des questions d'égalité entre les hommes et les femmes
Organisation internationale du travail
participation des femmes
université
sciences appliquées
politique de la recherche
orientation scolaire

Chronologie

8/3/2023Envoi question (Fin du délai de réponse: 6/4/2023)
4/7/2023Réponse

Question n° 7-1949 du 8 mars 2023 : (Question posée en français)

En ce 8 mars 2023, Journée internationale des droits des femmes, je tenais à relever un récent rapport de l'Organisation internationale du travail (OIT) concernant les inégalités entre les femmes et les hommes en matière d'emploi.

Ces inégalités seraient en effet plus importantes qu'anticipé… Selon l'OIT, on noterait notamment qu'au niveau mondial, les femmes gagneraient ainsi 51 % du salaire masculin.

Par ailleurs, il existerait encore des différences significatives entre les régions. Ainsi, l'inégalité relevée par l'OIT serait bien pire dans certaines d'entre-elles.

Cette étude, publiée à deux jours de la Journée internationale des droits des femmes, porte sur des chiffres de 2019.

Selon l'Organisation établie à Genève, les avancées pour réduire les inégalités ont été trop lentes depuis de nombreuses années.

Elle appelle également à améliorer la participation des femmes à l'emploi, à élargir leur accès à toutes les activités.

Cette question relève de la compétence du Sénat par sa transversalité; votre collègue au gouvernement wallon, Mme Morreale, s'est d'ailleurs également très récemment exprimée à propos de ce dossier.

Elle a notamment déploré un taux d'emploi des femmes nettement plus faible que celui des hommes avec une proportion plus grande des temps partiels dans des secteurs moins bien rémunérés. Elle a rappelé aussi qu'il fallait donner aux femmes un accès à des emplois bien rémunérés et permettant aussi des promotions plus rapides.

Elle a ajouté par ailleurs que des actions orientées vers l'école secondaire ont été mises en place par son département pour donner goût aux jeunes d'aller vers des métiers «STIM» (acronyme pour les métiers liés aux sciences, au numérique, à l'ingénierie au sens large, et à la technologie), notamment les jeunes filles.

Ce débat a largement été mené au Sénat au travers de l'examen d'une résolution relative à l'amélioration de la représentativité des filles et des femmes dans les études et professions liées aux STEAM (doc. Sénat, nos 7-211/1 à 7) (STEAM étant l'acronyme anglais de «science, technology, engineering, the arts, and mathematics»).

Selon certaines informations, même si la proportion des femmes dans ce type d'études serait en augmentation, elle resterait cependant généralement bien inférieure à celle des hommes.

Des contacts sont-ils pris avec vos collègues des différents niveaux de pouvoir en vue de mener des politiques cohérentes et intégrées dans ce dossier essentiel?

Disposez-vous d'informations complémentaires en la matière et notamment quant aux recommandations se rapportant aux métiers «STIM»?

Réponse reçue le 4 juillet 2023 :

En tant que secrétaire d’État fédérale chargée de l’Égalité des genres, je vous rejoins sur l’importance de cette problématique.

De nombreuses études constatent la sous-représentation des femmes dans les filières STIM et la très lente augmentation de leur part dans ces filières. Cette situation tire principalement son origine dans les choix d’orientation différenciés qu’effectuent les filles et les garçons. En effet, comme le souligne le récent rapport du Conseil supérieur de l’emploi (CSE) consacré à la participation des femmes au marché du travail, les femmes sont aujourd’hui plus souvent hautement diplômées que les hommes, mais se spécialisent considérablement moins dans les filières STIM, alors que ces filières offrent d’excellentes perspectives de carrière.

Parmi les facteurs qui influencent la trajectoire des femmes, non seulement dans leur cursus scolaire mais également dans leur vie professionnelle et qui impactent les choix professionnels, ceux-ci peuvent être:

individuels (comme les comportements, les stéréotypes et les préjugés sexistes ainsi que ceux qui sont potentiellement induits chez les filles et les femmes face aux métiers de l’informatique et du numérique);

organisationnels (comme les politiques de recrutement dans les entreprises ainsi que leurs stratégies);

sociétaux (incarnés, notamment, par le manque de sensibilisation dans le milieu éducatif et dans les médias).

Face à ces constats, je salue les diverses initiatives prises au sein des entités fédérées pour contribuer à pallier cette dynamique.

En ce qui concerne l’élaboration de politiques cohérentes et intégrées, je me réjouis de la mise en œuvre de la stratégie nationale et intersectorielle Women in Digital 2021-2026, qui vise à lutter contre la sous-représentation des femmes dans le secteur du numérique. Pilotée par le service public fédéral (SPF) Économie, cette stratégie à laquelle l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes est associé, poursuit cinq objectifs: veiller à ce que plus de femmes obtiennent un diplôme dans le secteur numérique; promouvoir l’inclusion de toutes les femmes dans le numérique ; promouvoir la rétention des femmes dans ce secteur ; créer de nouvelles images ; éliminer l’écart entre les sexes au sein de groupes cibles spécifiques. Parmi les initiatives mises en œuvre, je salue particulièrement la réalisation de capsules vidéo et l’organisation d’événements à l’occasion de la journée européenne Girls & Women in ICT (avril 2022 et 2023).

Par ailleurs, dans le cadre du Plan fédéral gender mainstreaming, dont je coordonne la mise en œuvre et le suivi avec l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, plusieurs initiatives ont été prises pour intégrer la dimension de genre dans la stratégie développée autour de l’intelligence artificielle par le secrétaire d’État à la Digitalisation. La dimension de genre a notamment été inscrite dans l’élaboration de l’appel à projets du «fonds IA» en 2022 et plusieurs événements et formations dédiés à la promotion de la place des femmes dans le numérique ont été mis en place.

La réduction de la fracture numérique était aussi l’un des thèmes prioritaires dans l’élaboration de l’appel à projets «Du pain et des roses». Mis en œuvre par l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes à ma demande dans le cadre du Plan national pour la reprise et la résilience, cet appel à projets vise à promouvoir l’inclusion durable des femmes en situation de vulnérabilité sur le marché du travail. Plusieurs projets qui ont été sélectionnés visent à promouvoir la filière STIM.