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Question écrite n° 5-988

de Bert Anciaux (sp.a) du 27 janvier 2011

à la ministre de l'Intérieur

Patients psychiatriques - Abus - Décès - Contrôle indépendant

internement psychiatrique
établissement psychiatrique
handicapé mental
mortalité
mort
violence
délit sexuel

Chronologie

27/1/2011Envoi question
7/3/2011Réponse

Aussi posée à : question écrite 5-986
Aussi posée à : question écrite 5-987

Question n° 5-988 du 27 janvier 2011 : (Question posée en néerlandais)

La situation des patients psychiatriques dans les cliniques psychiatriques, les centres d'internement et les prisons me préoccupe de plus en plus. Qu'il s'agisse d'abus sexuels ou d'autres violences physiques et psychiques, les situations inacceptables n'ont, semble-t-il, pas encore disparu. Dernièrement, l'Allemagne a lancé une étude sérieuse sur les actes de violences visés par le droit pénal, après la découverte d'une fosse commune à proximité d'un hôpital psychiatrique dirigé par les nazis. N'est-il pas étonnant et en même temps inquiétant que des abus commis dans le cercle clos de ces institutions ne soient presque jamais étalés au grand jour ? Les risques que les patients, a fortiori peut-être dans les hôpitaux psychiatriques, puissent être victimes d'actes de violence, ne semblent pas purement statistiques.

Je souhaiterais obtenir une réponse aux questions suivantes.

1) Les services de la Justice, la police ou la Santé publique ont-ils déjà réalisé des études sur des pratiques inadmissibles à l'encontre de patients psychiatriques dans des cliniques psychiatriques, des centres d'internement et des prisons ? A-t-on déjà constaté des délits systématiques contre ces patients ? Des études ont-elles déjà été réalisées sur les causes de décès de ces patients dans ce type d'institutions ? Au cours des vingt dernières années, a-t-on procédé à des autopsies pour des cas de décès en institution psychiatrique ? Quels en ont été les résultats ? Au cours des vingt dernières années, combien de personnes sont-elles décédées de mort non naturelle ou suspecte dans ces institutions ? Combien de décès naturels a-t-on constatés chez des patients pour les classes d'âge de 25 à 35 ans et de 35 à 45 ans ? Pour combien de ces décès des constatations ont-elles été faites par des médecins qui n'étaient pas liés à l'institution et ont donc pu émettre un jugement indépendant ?

2) Des études ont-elles aussi été réalisées en Belgique sur les pratiques dans ce type d'institutions entre 1930 et 1950 ? Au cours des dix dernières années, des études ont-elles été menées à ce sujet ? Dans l'affirmative, quels en ont été les résultats ?

3) Combien de cas d'abus sexuels a-t-on enregistrés au cours des cinquante dernières années ? Existe-t-il des registres à ce sujet au département de la Justice ou dans les institutions mêmes ? Dans combien de cas connus le pouvoir organisateur a-t-il lui même sanctionné les auteurs d'abus sexuels ? Combien de dossiers ont-ils été transmis à la Justice ou à d'autres services officiels au cours des cinquante dernières années ? Depuis 2000, combien d'argent public accorde-t-on annuellement à ces institutions pour l'accueil de patients psychiatriques ? Comment évaluez-vous et expliquez-vous cette évolution ? Quelle somme affecte-t-on au contrôle et à la prévention des abus et mauvais traitements dont sont victimes les patients ?

4) Quelles plaintes ont-elles été déposées entre 2006 et 2010 pour des mauvais traitements ou des abus infligés à des patients psychiatriques ? Par qui et pour quelles raisons ? Quelles suites leur a-t-on données ?

5) Quelles garanties de contrôle indépendant existe-t-il aujourd'hui au sein de ces institutions fermées ? Quelles sont les règles qui peuvent ou doivent permettre d'éviter que ces concitoyens tout à fait impuissants soient victimes d'abus ou de mauvais traitements ? Les différents services publics de la Justice, de l'Intérieur et de la Santé publique réalisent-ils actuellement des contrôles inopinés dans ces cliniques, institutions et centres psychiatriques ? Depuis quand ces contrôles sont-ils effectués et quel a été leur nombre annuel depuis 2006 ? En quoi ces contrôles consistent-ils, par qui sont-ils réalisés et quels résultats ont-ils donnés ? Les parents et amis peuvent-ils rendre visite à tous les patients psychiatriques ? Quand ces institutions ont-elles le droit de priver les patients psychiatriques de la visite et du contrôle de tiers, étrangers à la clinique ou à l'institution ?

Réponse reçue le 7 mars 2011 :

L’honorable membre trouvera ci-après la réponse à sa question.

Cette question parlementaire ne relève pas de notre compétence mais bien de celle du Service public fédéral (SPF) Justice.