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Question écrite n° 5-7740

de Nele Lijnen (Open Vld) du 15 janvier 2013

à la vice-première ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, chargée de Beliris et des Institutions culturelles fédérales

Psychose puerpérale - Psychose postpartum - Connaissance - Chiffres - Traitement - Information des citoyens

maladie
statistique de la santé
répartition géographique
thérapeutique
maternité

Chronologie

15/1/2013Envoi question
26/3/2013Rappel
24/9/2013Rappel
30/10/2013Requalification
13/12/2013Réponse

Requalifiée en : demande d'explications 5-4184

Question n° 5-7740 du 15 janvier 2013 : (Question posée en néerlandais)

La psychose puerpérale, également connue sous le nom de psychose postpartum, est une affection qui peut survenir chez les femmes juste après l'accouchement. Une à deux femmes sur mille y est confrontée. La psychose survient juste après l'accouchement mais peut également se manifester quelques semaines plus tard, ou après l'arrêt de l'allaitement.

En cas de psychose puerpérale, la mère perd tout contact normal avec le monde qui l'entoure. Dans les cas les « plus légers », elle est confuse. Dans les formes les plus graves, elle voit et éprouve des choses qui n'existent pas, est victime d'hallucinations ou de fantasmes (par exemple voir des monstres ou croire que l'on est mort). Dans cette dernière catégorie, il est particulièrement difficile de convaincre la mère que tout va bien et qu'elle est en sécurité.

Différents facteurs favoriseraient l'apparition d'une psychose puerpérale : insomnies après la grossesse, diminution excessive des hormones due à la grossesse, accouchement traumatique, épuisement dû à l'allaitement, manque de fer, de vitamine B6, stress excessif, etc. On observe souvent une combinaison de plusieurs facteurs.

Une enquête a été réalisée récemment aux Pays-Bas sur les causes de la psychose. On peut lire sur le site www.nationalezorggids.nl : « L'enquête montre que le système immunitaire de ces femmes est déréglé, ce qui perturbe les fonctions cérébrales. En cas de psychose, les cellules immunitaires présentes dans le sang s'avèrent être en augmentation sans raison logique. Les cellules immunitaires entravent les fonctions cérébrales, ce qui peut causer une psychose ».

Je souhaiterais obtenir une réponse aux questions suivantes :

1) Combien de cas de psychose puerpérale ont-ils été dénombrés dans notre pays ?

2) Disposez-vous de chiffres concernant les cas de cette affection survenus durant ces cinq dernières années ? Pouvez-vous ventiler ces chiffres sur une base annuelle ainsi que par province ? Pouvez-vous les commenter ?

3) De quelle manière nos hôpitaux et nos médecins traitent-ils cette psychose ? Est-elle connue du personnel médical ? Peuvent-ils reconnaître la psychose et réagir de manière appropriée ?

4) Quel traitement prévoit-on pour des femmes souffrant de psychose puerpérale ?

5) La Santé publique s'est-elle déjà intéressée à cette psychose ? Si oui, de quelle manière ? Des informations à ce sujet sont-elle disponibles pour les citoyens ? Si non, pourquoi ?

Réponse reçue le 13 décembre 2013 :

1) La psychose puerpérale est une maladie rare, mais classique du post-partum, connue chez nous comme dans les pays voisins. Les symptômes se développent entre le 5e et le 25e jour suivant l’accouchement, souvent donc après la sortie de la maternité.  

2) L’incidence exacte de la maladie est difficile à estimer. Les chiffres dont dispose le SPF Santé publique (Résumé hospitalier minimum) ne concernent que les cas ayant nécessité une hospitalisation, généralement en psychiatrie. Vous les trouverez dans les tableaux en annexe. 

Le post-partum, également appelé cliniquement le puerpérium, commence immédiatement après l'accouchement et comprend les six semaines suivantes. Toute affection qui survient pendant la grossesse, l'accouchement ou le puerpérium est considérée, sur le plan du codage, comme une complication, sauf si le médecin traitant indique spécifiquement que l'affection concernée n'a pas d'influence sur la grossesse ou n'est pas influencée par celle-ci. La psychose puerpérale est codée par une combinaison de codes. Il y a, d'une part, le code pour troubles mentaux comme complication de la grossesse, de l'accouchement et du post-partum et, d'autre part, le code pour la psychose. Le résumé hospitalier minimal nous fournit des données sur la prévalence de la psychose puerpérale pour les années 2008 et 2009. Nous ne disposons pas encore de données pour les années postérieures.  

Le tableau 1 illustre le nombre de séjours enregistrés au cours desquels une psychose puerpérale a été enregistrée chez des sujets en fonction du type de psychose. D'autres troubles, tels que hallucinations, schizophrénie, troubles bipolaires et autres psychoses non organiques qui ne sont pas mentionnés dans le tableau, n'ont pas été enregistrés en combinaison avec une problématique de post-partum dans les années 2008 et 2009.  

Le tableau 2 illustre le nombre de séjours par région d'origine du patient. Les chiffres sont trop faibles pour permettre une représentation par province. 

3) La maladie est connue du personnel hospitalier, mais, du fait de la rareté de l’affection et de la non-spécificité des symptômes initiaux (on peut la confondre avec le ‘Baby Blues’, affection touchant de 20 à 80 % des femmes dans les premiers jours suivant l’accouchement), le diagnostic n’est pas toujours correctement posé pendant le séjour à la maternité. 

4) Compte tenu de l’agitation, du risque suicidaire et du risque d’infanticide, la psychose du post-partum nécessite généralement une hospitalisation en service psychiatrique spécialisé. Lorsque c’est possible, l’hospitalisation s’effectue dans une unité mère-enfant. La non-séparation permet de développer des liens mère-enfant mais n’est possible que lorsque toutes les conditions de sécurité sont remplies. Une aide psychothérapeutique centrée sur la famille ainsi que des neuroleptiques constituent la base du traitement. La mise en place d’un soutien familial et d’un suivi multidisciplinaire de la patiente et de l’enfant sont indiqués. 

5) Les autorités de santé publique sont conscientes de l’existence de cette affection. Des structures d’accueil existent, notamment des unités mère-enfant, même si, à l’heure actuelle, il n’existe pas d’agrément spécifique pour celles-ci. Les équipes de liaison et les équipes mobiles psychiatriques peuvent également contribuer à assurer la continuité des soins.

Vu la rareté de cette affection, je n’estime pas qu’une campagne envers le public soit pertinente. Seule une formation adéquate des professionnels de santé est susceptible de garantir, comme pour d’autres affections, une prise en charge optimale du problème.

ANNEXES / BIJLAGEN 

Tableau 1 / Tabel 1 

Diagnostic / Diagnose

2006

2007

2008

2009

2010

PSYCHOSE REACTIONNELLE, AUTRE ET SANS AUTRE PRECISION
ANDERE EN NIET GESPECIFICEERDE REACTIEVE PSYCHOSE

<5

<5

<5

.

<5

TROUBLE EPISODIQUE DE L'HUMEUR , AUTRE
ANDERE GESPECIFICEERDE EPISODISCHE STEMMINGSSTOORNISSEN

.

.

<5

.

<5

TROUBLES PSYCHOTIQUES TRANSITOIRES DUS A DES MALADIES CLASSEES AILLEURS, AUTRES
A
NDERE GESPECIFICEERDE TRANSIENTE MENTALE STOORNIS VEROORZAAKT DOOR ELDERS GECLASSIFICEERDE AANDOENINGEN

.

.

<5

<5

<5

PSYCHOSE MANIAQUE, ATYPIQUE
ATYPISCHE MANISCHE STOORNIS

.

.

.

.

<5

TROUBLE BIPOLAIRE I, EPISODE MANIAQUE ISOLE, NATURE NON PRECISEE
BIPOLAIRE I STOORNIS, ENKELE MANISCHE EPISODE, NIET GESPECIFICEERD

<5

.

.

.

<5

TROUBLE BIPOLAIRE I, EPISODE HYPOMANIAQUE LE PLUS RECENT (OU EN COURS), SEVERE, AVEC MENTION DE COMPORTEMENT PSYCHOTIQUE
B
IPOLAIR I STOORNIS, MEEST RECENTE EPISODE MANISCH (OF HUIDIGE), ERNSTIG MET PSYCHOTISCH GEDRAG

.

<5

.

.

.

TROUBLE BIPOLAIRE I, EPISODE DÉPRESSIF LE PLUS RECENT (OU EN COURS), MODERE
BIPOLAIRE I STOORNIS, MEEST RECENTE EPISODE (OF ACTUEEL) DEPRESSIEF, MATIG

.

.

.

.

<5

TROUBLE BIPOLAIRE I, EPISODE DÉPRESSIF LE PLUS RECENT (OU EN COURS), NON PRECISE
BIPOLAIRE I STOORNIS, MEEST RECENTE EPISODE (OF ACTUEEL) DEPRESSIEF, NIET GESPECIFICEERD

.

.

<5

.

.

DESORDRE BIPOLAIRE, SANS PRECISION
BIPOLAIRE STOORNIS, NIET GESPECIFICEERD

.

<5

.

<5

.

DÉLIRE DÛ A DES MALADIES CLASSEES AILLEURS
DELIER VEROORZAAKT DOOR ELDERS GECLASSIFICEERDE AANDOENINGEN

<5

<5

<5

<5

<5

PSYCHOSE DEPRESSIVE
DEPRESSIEVE VORM VAN PSYCHOSE

5

13

<5

<5

<5

DESORDRE DEPRESSIF MAJEUR, EPISODE ISOLE, SÉVÈRE
ERNSTIGE DEPRESSIEVE STOORNIS, ENKELE EPISODE, ERNSTIG

.

.

<5

<5

<5

DESORDRE DEPRESSIF MAJEUR, EPISODE ISOLE, SEVERE, AVEC COMPORTEMENT PSYCHOTIQUE
ERNSTIGE DEPRESSIEVE STOORNIS, ENKELE EPISODE, ERNSTIG, GESPECIFICEERD ALS MET PSYCHOTISCH GEDRAG

.

<5

<5

<5

<5

DESORDRE DEPRESSIF MAJEUR, ÉPISODE ISOLÉ, SEVERE, SANS COMPORTEMENT PSYCHOTIQUE
ERNSTIGE DEPRESSIEVE STOORNIS, ENKELE EPISODE, ERNSTIG, ZONDER VERMELDING VAN PSYCHOTISCH GEDRAG

<5

<5

.

.

.

DESORDRE DEPRESSIF MAJEUR, EPISODE ISOLE, LEGER
ERNSTIGE DEPRESSIEVE STOORNIS, ENKELE EPISODE, LICHT

<5

.

.

.

.

DESORDRE DEPRESSIF MAJEUR, EPISODE ISOLE, MODERE
ERNSTIGE DEPRESSIEVE STOORNIS, ENKELE EPISODE, MATIG

<5

<5

<5

<5

.

DESORDRE DEPRESSIF MAJEUR, EPISODE ISOLE, GRAVITE NON PRECISEE
ERNSTIGE DEPRESSIEVE STOORNIS, ENKELE EPISODE, NIET GESPECIFICEERD

<5

15

9

9

7

DESORDRE DEPRESSIF MAJEUR, À RÉPÉTITION, SEVERE, AVEC COMPORTEMENT PSYCHOTIQUE
ERNSTIGE DEPRESSIEVE STOORNIS, HERHAALDE EPISODE, ERNSTIG, GESPECIFICEERD ALS MET PSYCHOTISCH GEDRAG

.

.

<5

.

.

DESORDRE DEPRESSIF MAJEUR, A REPETITION, SEVERE, SANS COMPORTEMENT PSYCHOTIQUE
ERNSTIGE DEPRESSIEVE STOORNIS, HERHAALDE EPISODE, ERNSTIG, ZONDER VERMELDING VAN PSYCHOTISCH GEDRAG

<5

<5

.

.

<5

DESORDRE DEPRESSIF MAJEUR, A REPETITION, MODEREE
ERNSTIGE DEPRESSIEVE STOORNIS, HERHAALDE EPISODE, MATIG

.

<5

.

.

.

DESORDRE DEPRESSIF MAJEUR, Á RÉPÉTITION, GRAVITE NON PRECISEE
ERNSTIGE DEPRESSIEVE STOORNIS, HERHAALDE EPISODE, NIET GESPECIFICEERD

.

.

.

<5

<5

ÉTAT PARANOÏDE SANS AUTRE PRÉCISION
NIET GESPECIFICEERDE PARANOIDE TOESTAND

.

<5

 

 

 

PSYCHOSE, SANS AUTRE PRECISION
NIET GESPECIFICEERDE PSYCHOSE

<5

<5

<5

.

<5

SCHIZOPHRENIE, SANS AUTRE PRECISION, CHRONIQUE
NIET GESPECIFICEERDE SCHIZOFRENIE, CHRONISCH

<5

.

 

 

 

SCHIZOPHRENIE, SANS AUTRE PRECISION, NATURE NON PRECISEE
NIET GESPECIFICEERDE SCHIZOFRENIE, NIET GESPECIFICEERD

.

.

.

.

<5

SCHIZOPHRENIE SIMPLE, NATURE NON PRECISEE
SCHIZOFRENE STOORNISSEN, EENVOUDIGE VORM, NIET GESPECIFICEERD

<5

.

.

.

.

SCHIZOPHRENIE CATATONIQUE, SUBCHRONIQUE AVEC EXACERBATION AIGUE
SCHIZOFRENE STOORNISSEN, KATATONE VORM, SUBCHRONISCH MET ACUTE EXACERBATIE

.

.

.

.

<5

TROUBLE SCHIZOPHRENIFORME, CHRONIQUE
SCHIZOFRENIFORME STOORNIS CHRONISCH

.

.

.

.

<5

PSYCHOSE D'EXCITATION
PSYCHOTISCHE OPWINDINGSTOESTAND

.

.

<5

.

.

TROUBLE SCHIZOPHRENIFORME, NATURE NON  PRECISEE
SCHIZOFRENIFORME STOORNIS NIET GESPECIFICEERD

.

.

.

<5

.

Total / Totaal

21

48

36

25

37


Tableau 2 / Tabel 2
 

Région / Gewest

2006

2007

2008

2009

2010

Région flamande / Vlaams Gewest

15

28

22

13

26

Région wallonne / Waals Gewest

<5

9

14

5

<5

Région de Bruxelles-Capitale / Brussels Hoofdstedelijk gewest

<5

10

.

6

5

Séjour à l'étranger / Buitenlands verblijf

<5

<5

.

<5

.

Total / Totaal 

21

48

36

25

37