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Question écrite n° 5-7470

de Nele Lijnen (Open Vld) du 4 décembre 2012

au vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et des Affaires européennes

Mali - Rebelles touaregs - Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) - Union africaine - Aide militaire

Mali
Union africaine
Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest
terrorisme

Chronologie

4/12/2012Envoi question
26/3/2013Rappel
15/4/2013Réponse

Question n° 5-7470 du 4 décembre 2012 : (Question posée en néerlandais)

Le nord du Mali est toujours sous le contrôle des rebelles touaregs. L'occupation dure depuis avril, les militaires ayant destitué le président après un coup d'État.

La semaine dernière, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéo) a adopté un plan prévoyant l'envoi de 3000 militaires pour mater les rebelles. Les troupes ont l'ordre de soutenir les quelque 5000 soldats maliens dans leur lutte pour la stabilisation du nord.

L'Union africaine a ensuite demandé au Conseil de sécurité des Nations Unies de donner son accord pour une intervention militaire destinée à repousser les rebelles. Un appui aérien et logistique serait ainsi nécessaire. Les experts ont déjà signalé qu'il peut encore s'écouler plusieurs mois avant que cette aide militaire internationale soit effectivement apportée.

Je souhaiterais vous poser quelques questions à ce sujet.

1) Comment évaluez-vous les évolutions dans le nord du Mali où les rebelles se sont emparés du pouvoir voici quelques mois ?

2) Qu'allez-vous répondre, en tant que membre de la communauté internationale, à la demande d'aide militaire de l'Union africaine ? Envisagez-vous une intervention militaire à grande échelle, forme d « un appui renforcé à l’action de la CEDEAO » (voir : demande d'explications n° 5-1955) ? Quel y serait, selon vous, le rôle de notre pays ?

Réponse reçue le 15 avril 2013 :

1. Comme indiqué lors de précédentes sessions parlementaires, la France a lancé son action militaire (Opération Serval) au nord du Mali, vendredi 11 janvier, en riposte à l'offensive menée par les groupes islamistes qui menaçaient directement la capitale malienne, Bamako. L’intervention française a répondu à une « urgence absolue ». Elle a pour objectif de stopper cette avancée des terroristes vers le sud et tenter de désorganiser leurs chaînes logistiques. L’opération Serval vise également à accompagner le déploiement de l’armée malienne, ainsi que celui de la MISMA (Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine/ AFISMA - African-led International Support Mission to Mali). Les troupes françaises ont rapidement progressé vers le Nord. La difficulté est désormais d'assurer la sécurisation à long terme de la zone. 

Concrètement, la Belgique a mis à disposition de cette opération deux avions de transport militaires et deux hélicoptères destinés à des fins médicales (soit 75 personnes).      

2. La situation actuelle a impliqué une accélération du déploiement de la MISMA. L’état-major de la MISMA est à Bamako, et le déploiement des troupes africaines se fait progressivement. De nombreux pays ouest-africains (Nigéria qui assure le commandement, Niger, Togo, Sénégal, Ghana, Burkina, etc.) ont annoncé le déploiement rapide et renforcé de leurs forces. Le Tchad a également envoyé des troupes. La mise sur pied de cette force africaine fait l’objet d’une étroite coordination entre la CEDEAO/ECOWAS, l’Union Africaine et les Nations unies. 

La Conférence des donateurs pour le soutien à la MISMA (29 janvier) a connu un succès relatif avec des annonces d’appui substantielles (455,53 millions de dollars). qui ne couvre toutefois que la moitié du budget nécessaire. La Belgique était représentée à Addis par son Ambassadeur sur place mais n’a pas fait d’annonce autre qu'un rappel de l'assistance logistique actuellement fournie dans le cadre de l'opération Serval. 

Au niveau européen, l’enchainement rapide des évènements a démontré la nécessité d’une accélération du déploiement de l’EUTM Mali. Le CAE du 18 février a lancé cette mission de l'Union européenne visant à apporter un soutien à la formation et à la réorganisation des forces armées maliennes. L’UE a également décidé de fournir une aide financière à la MISMA (50mio€ sont réservés sur le budget de l’African Peace Facility). 

Au niveau belge, le Kern s’est prononcé pour un soutien à l’EUTM par le maintien des 2 hélicoptères médicaux et du personnel nécessaire.