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Question écrite n° 7-312

de Latifa Gahouchi (PS) du 23 janvier 2020

à la ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, et de l'Asile et la Migration

Tampons et serviette hygiéniques - Présence de produits nocifs - Risques pour la santé des femmes - Mesures - Concertation avec les entités fédérées et l'Union européenne

substance dangereuse
hygiène publique
femme
produit pharmaceutique
santé publique
substance toxique
risque sanitaire

Chronologie

23/1/2020Envoi question (Fin du délai de réponse: 27/2/2020)
1/10/2020Dossier clôturé

Réintroduite comme : question écrite 7-740

Question n° 7-312 du 23 janvier 2020 : (Question posée en français)

Une jeune habitante de Somzée a perdu la vie à l'âge de dix-sept ans. La jeune fille, sportive, a succombé à ce que l'on appelle un «choc toxique», provoqué par un tampon hygiénique. La famille souhaite une meilleure information sur les risques potentiels, aussi bien pour les femmes et les jeunes filles, que pour le personnel soignant.

Par ailleurs, en France, un autre décès est également à déplorer: une autre jeune fille avait dû être transportée rapidement aux soins intensifs. Après de nombreuses analyses, les médecins se sont rendu compte qu'il s'agissait en fait d'un problème gynécologique et pas d'une grippe comme on le pensait en première analyse.

Après un transfert au centre hospitalier universitaire (CHU) de Limoges et une seconde intervention, ils s'aperçoivent que la personne a en fait un abcès de 3 cm au cœur et que ses reins ne fonctionnent plus.

Décédées à cause d'un tampon hygiénique… On n'imagine pas l'événement possible et on comprend d'emblée la révolte des proches qui, apprend-on, souhaitent informer un maximum de personnes afin que plus jamais une jeune fille ne décède de la sorte.

Déjà en 2017, des études auraient démontré la présence de produits chimiques dans les tampons. Notamment, celle de «60 Millions de consommateurs» qui a mis en évidence des traces de dioxines, l'un des douze polluants les plus dangereux au monde, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), et des résidus de dérivés halogénés, liés aux traitements des matières premières.

Lésions dermiques, altération de la fonction hépatique, dégradation du système immunitaire, etc., sont quelques-uns des effets de ces dioxines répertoriés par l'OMS.

D'après le toxicologue belge Dominique Lison, les dioxines seraient aussi responsables de l'endométriose, une pathologie très douloureuse à l'origine d'infertilité.

Autre perturbateur endocrinien retrouvé dans certains voiles et matières absorbantes: le DEHP (DiEthylHexyl Phthalate – phtalate de di-2-éthylhexyle), un phtalate, cancérigène interdit en Europe dans les jouets et les cosmétiques. Ou encore du glyphosate, c'est-à-dire ... du désherbant.

En l'état de mon information, aucune loi particulière n'encadrerait les tampons. Les industriels n'auraient donc pas l'obligation de dévoiler leur composition, contrairement aux médicaments.

En juin 1999, la Commission européenne aurait même laissé les fabricants établir leurs propres règles concernant la sécurité de ces protections hygiéniques.

Cette question relève bien de la compétence du Sénat car la prévention de la santé de toutes les femmes est directement concernée, et cet aspect ne relève pas du seul niveau fédéral ni des autorités européennes comme les autres aspects développés ci-dessus. Ce dossier est éminemment transversal.

Quel est l'état de la situation dans notre pays et quels contacts avez-vous avec vos collègues des entités fédérées ou les instances européennes pour répondre à ce problème crucial de santé publique qui concerne toutes les femmes?