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Sénat de Belgique

Annales

JEUDI 3 AVRIL 2014 - SÉANCE DU MATIN

(Suite)

Projet de loi portant des dispositions diverses en matière de santé (Doc. 5-2740) (Procédure d'évocation)

Discussion générale

M. Philippe Mahoux (PS). - Je me réfère à mon rapport écrit.

Mme Dominique Tilmans (MR). - Sept ans de travail législatif pour lutter contre les abus de l'esthétique médicale et protéger les patients trop souvent devenus consommateurs ne pouvaient pas être abandonnés.

Il est vrai que nos lois sur l'esthétique médicale dérangent, elles dérangent même beaucoup certains professionnels qui refusent d'être limités dans leur pratique. Ceux-ci ont dès lors introduit des recours auprès de la Cour constitutionnelle ; il s'agit principalement de sociétés ou cliniques esthétiques... tiens donc !

Pour mémoire, le 23 mai 2013, la Cour constitutionnelle annulait la loi interdisant la publicité et réglementant l'information relative aux actes d'esthétique médicale au motif qu'il y avait inégalité de traitement entre les médecins et les esthéticiennes. La loi interdisait toute forme de communication ou action visant directement ou indirectement à promouvoir des actes d'esthétique médicale, quels que soient l'endroit, le support ou les techniques utilisées, y compris le traitement au laser. Cette interdiction s'appliquait aux praticiens de l'art médical, posant des actes d'esthétique médicale et non aux esthéticiennes qui réalisent les épilations définitives au moyen de lasers, autorisées par exception dans la loi sur les qualifications.

La Cour en avait déduit une discrimination en ce qui concerne la possibilité de faire de la publicité pour certaines interventions esthétiques. Les médecins n'étaient pas autorisés à faire de la publicité alors que les esthéticiens et esthéticiennes le sont en vertu de la loi sur les pratiques du commerce.

Après l'arrêt, sans perdre de temps, le groupe Esthétique médicale s'est remis au travail avec le cabinet de la ministre pour pallier l'annulation de la loi. Après calcul et recalcul du timing nécessaire pour faire adopter les modifications par les assemblées parlementaires, il est apparu malheureusement que le risque était trop grand de ne pouvoir voter ces modifications avant la dissolution des Chambres, soit le 24 avril.

Dès lors, dans un souci d'efficacité et de sécurité, j'ai décidé d'accepter que les modifications soient apportées par la voie ministérielle via la loi spéciale « santé » de la ministre, et non par la voie parlementaire.

Je résume les modifications apportées. Les deux lois « publicité » et « qualifications » sont fusionnées. La loi « publicité » modifiée est directement intégrée dans la loi du 23 mai 2013 réglant les qualifications requises. On parle dorénavant de « loi réglementant les qualifications requises pour poser des actes de médecine esthétique non chirurgicale et de chirurgie esthétique et réglementant la publicité et l'information relatives à ces actes ».

Le laser de classe 4 IPL à lumière pulsée est sorti du champ de la loi. L'article 3 est également modifié de sorte que les tatouages et piercings ne tombent plus sous l'application de la loi esthétique médicale. Les définitions sont toilettées.

On a ajouté un alinéa interdisant aux établissements de faire de la publicité, quels que soient leur forme ou leur statut juridique.

Les esthéticiennes et esthéticiens sont gommés du champ d'application de la loi. Il s'agissait d'un amendement du cabinet ; il a été retiré.

Le chapitre 6 « Publicité et information » reprend les dispositions qui étaient dans la loi « publicité ». Les peines en cas de non-respect des dispositions sont harmonisées. Il s'agit des mêmes montants que ceux définis dans l'arrêté royal 78.

Le Conseil d'esthétique médicale sera composé paritairement de chirurgiens, esthéticiens, plasticiens, médecins et dermatologues.

Si la loi « santé » est adoptée, la publicité pour des actes à visée esthétique sera à nouveau interdite. Nous serons armés efficacement pour lutter contre ce genre de publicité qui arrive sur nos ordinateurs et qui propose une liposuccion pour 39 euros au lieu de 461 euros, ce qui est tout à fait scandaleux et racoleur.

L'esthétique médicale est devenue un véritable commerce pour certains praticiens. De nombreux médecins et chirurgiens partagent cet avis.

Il fallait légiférer quitte à bousculer très fort puisque, pour la première fois, nous exigeons des qualifications pour poser certains actes médicaux, en l'occurrence d'esthétique médicale. Il est clair que cela dérange, surtout lorsque l'on y ajoute l'interdiction de publicité.

Nous avons ensemble, le Groupe esthétique médicale et la ministre, posé les jalons d'une législation bien difficile, celle d'une médecine dont j'ai déjà à de nombreuses reprises souligné les dérives mais aussi les bienfaits.

Le chantier est énorme, et il reste beaucoup à faire, notamment en ce qui concerne les établissements et leur contrôle. De nouveaux projets ou propositions de loi, et des décrets seront certainement déposés lors de la prochaine législature, en tout cas je l'espère. La route aura été longue et semée d'embûches, et ce n'est sans doute pas fini étant donné les nouveaux recours déjà déposés.

Je quitte la politique avec le sentiment d'avoir initié un travail important pour la protection et la sécurité des patients dans une discipline médicale nouvelle où tout semblait permis.

Je souhaite remercier une fois encore toutes celles et ceux qui ont participé, de près ou de loin, à l'élaboration de cette loi, et tout particulièrement les médecins qui ont sacrifié bien des heures de travail et ont accepté de se faire hara-kiri dans certaines matières, conscients de la nécessité de trouver l'indispensable compromis.

Je salue également l'opportunité que nous a offerte la ministre Onkelinx de réintroduire cette loi par le biais d'un projet de loi plus global sur la santé.

Ce fut une belle aventure législative très souvent à l'ombre de la presse et d'une communication tapageuse. Elle a apporté beaucoup à tous, je peux l'assurer, mais aura aussi eu le grand privilège de créer des liens d'amitié très forts.

Mevrouw Elke Sleurs (N-VA). - Dit ontwerp bevat een aantal praktische verbeteringen en enkele reparatiebepalingen. Uiteraard hebben we daar geen bezwaar tegen.

Het wetsontwerp bevat echter ook enkele hoofdstukken waar we wel een fundamenteel bezwaar tegen hebben. Ik zal me beperken tot de twee belangrijkste punten.

Een eerste is de vertraging in de ontwikkeling van het elektronische procedé dat een transparant beheer van de uitkeringsverzekering moet garanderen. Naar aanleiding van het vernietigende rapport van het Rekenhof over het beheer van de uitkeringsverzekeringen heeft de minister er zich toe geëngageerd onmiddellijk te ageren. Er was inderdaad dringend actie nodig. Uit de uitgebreide audit van het Rekenhof bleek immers dat niemand zicht had op de rekeningen van de uitkeringsverzekeringen. Noch de bevoegde beheerinstelling, namelijk het RIZIV, noch de bevoegde regeringsleden, noch het Rekenhof waren in staat te oordelen over de wijze waarop de ziekenfondsen de uitkeringsverzekering beheerden.

Na de audit kondigde de minister aan dat ze die dode hoek wilde wegwerken met een elektronisch procedé. De minister garandeerde het parlement dat het elektronische procedé operationeel zou zijn op 1 januari 2014. Met dit wetsontwerp wordt de inwerkingtreding van het nochtans cruciale elektronische procedé echter uitgesteld tot 1 januari 2015.

Met andere woorden, de minister breekt de belofte die in het regeerakkoord was opgenomen. Ik citeer de doelstelling uit het hoofdstuk over de strijd tegen uitkeringsfraude: "de controle te verscherpen en de verantwoordelijkheid van de verzekeringsinstellingen te verhogen, namelijk door de ziekenfondsen te verplichten het RIZIV voortaan één keer per kwartaal het totaalbedrag van onterechte uitbetalingen mee te delen. Bovendien zal men telkens de oorzaak van de onterechte uitbetaling moeten vermelden". Wij betreuren dat een van de essentiële beleidsdoelstellingen en tevens een cruciaal actiepunt in de strijd tegen de sociale fraude niet werd gerealiseerd.

Een tweede belangrijk punt, dat we in de commissie vaak hebben vermeld, betreft de administratiekosten van de ziekenfondsen. De minister verleent de ziekenfondsen een bijkomende mogelijkheid tot vrijstelling van de verplichting van de boeking ten laste van hun administratiekosten. In de toelichting van het wetsontwerp wordt de responsabilisering van de ziekenfondsen vermeld en de progressieve tenlasteneming.

Wij wensen het voorgestelde mechanisme eerder te omschrijven als een cadeau voor de ziekenfondsen, een cadeau dat waarschijnlijk zal oplopen tot enkele tientallen miljoenen euro per jaar, die elk jaar opnieuw door de belastingbetaler moeten worden gedragen. Van responsabilisering is geen sprake. Elk jaar opnieuw ontvangen de ziekenfondsen een gigantisch bedrag om het stelsel van de verplichte verzekering te beheren. Momenteel bedraagt dat meer dan 1,1 miljard euro per jaar.

Daarnaast is er nog een riant systeem uitgewerkt om ziekenfondsen te belonen als ze goed werk leveren.

Het mechanisme dat vandaag wordt goedgekeurd, druist volledig in tegen het principe van de financiële responsabilisering van de ziekenfondsen, zoals het nu wordt toegepast. Een van de parameters is het terugvorderingsbeleid van de ziekenfondsen. Als een ziekenfonds het ten onrechte uitbetaald bedrag niet binnen de voorziene termijn kan terugvorderen, moet het dat bedrag in de administratiekosten opnemen. Vandaag kan een ziekenfonds alleen in uitzonderlijke gevallen een vrijstelling bekomen voor de verplichte boeking op de administratiekosten. De aanvraag tot vrijstelling wordt behandeld door de leidend ambtenaar van de RIZIV-controledienst. Als belangrijkste criterium geldt de correcte, foutloze uitbetaling door het ziekenfonds. Dankzij het voorgestelde mechanisme worden de ziekenfondsen met terugwerkende kracht van 1 januari 2010 evenwel vrijgesteld van de schadekosten die ze door hun eigen slechte beheer hebben geleden. De gewraakte bedragen zijn immers allemaal het gevolg van een fout van een ziekenfonds. Een en ander maakt de voorgestelde wetswijziging wel erg bijzonder. Voor ons kan er geen sprake van zijn om vrijstellingen te verlenen voor uitbetalingsfouten, omdat dit afbreuk doet aan het responsabiliseringsbeginsel.

Onderhavige, zeer complexe wettelijke regeling valt in haar huidige vorm bijzonder voordelig uit voor de ziekenfondsen. Tijdens een hoorzitting onder mijn voorzitterschap van de commissie voor de Sociale Aangelegenheden hebben vertegenwoordigers van het RIZIV het totale jaarlijkse bedrag op 20 à 30 miljoen euro geschat. Het gaat dus om de jaarlijkse kosten voor alle uitbetalingsfouten. Volgens de voorzichtigste schatting van 20 miljoen euro kunnen ziekenfondsen dus 80% van de schade door eigen fouten op de belastingbetaler verhalen. De ziekenfondsen ontvangen onzes inziens meer dan voldoende werkingsmiddelen om kosten die rechtstreeks verband houden met het risico van het beheer dat hun is toevertrouwd, zelf te kunnen betalen. We kunnen alleen vaststellen dat het RIZIV daarvan aanvankelijk ook overtuigd, maar dat onder druk van die ziekenfondsen een mechanisme is uitgewerkt waarmee die laatsten zichzelf nu nog meer kunnen verrijken.

Om die reden en omdat de sociale zekerheid aldus feitelijk in dienst staat van de zuilen en de structuren, en niet van de mensen, zullen we ons bij de stemming onthouden.

M. Philippe Mahoux (PS). - Je voudrais insister sur les éléments qui me paraissent positifs dans ce projet de loi et je les citerai dans l'ordre, comme je l'ai fait dans mon intervention en commission.

Ce projet vise à couvrir plus largement et plus clairement les frais de santé payés par les CPAS. Il prévoit des possibilités de garde, et surtout de garde structurée, pour les généralistes, élément extrêmement important, non seulement pour les médecins eux-mêmes, mais surtout pour les patients qui y ont recours. Il tend par ailleurs à assurer la transparence du statut des prestataires de soins, à la fois au sein de l'hôpital et à l'extérieur. En effet, il est important pour le patient de savoir si son médecin est conventionné ou non, de quelle manière il est lié par ces conventions et quelle peut être la répercussion du conventionnement sur le montant payé par le patient.

Je voudrais également épingler l'avancée réalisée au niveau du cadastre des professions médicales, élément indispensable par rapport à la problématique du numerus clausus. J'ai déjà eu l'occasion de dire, il y a très longtemps, tout le mal que je pensais du numerus clausus et je ne le redirai pas ici. Nous avons été amenés à adopter le numerus clausus en guise de compromis par rapport à ceux qui s'imaginaient que les dépenses INAMI étaient déterminées par le nombre de médecins et non par les pathologies des patients. En tout état de cause, il importe de disposer d'un cadastre.

On assiste dans toute une série de secteurs de la médecine à des carences telles que dans certaines spécialités, il faut attendre plusieurs mois pour obtenir un rendez-vous. Cette situation me paraît tout à fait anormale.

Le système des urgences doit aussi être particulièrement favorisé. En son temps, on pouvait imaginer que la revendication du numerus clausus relevait d'une démarche quelque peu corporatiste. Il semble que ceux qui réclamaient de manière absolue le numerus clausus sont aujourd'hui ceux qui considèrent que son caractère restrictif doit être soutenu. Comme quoi les opinions évoluent en fonction du temps.

Mme Sleurs a parlé d'un enrichissement des organisations mutuellistes contrôlé par la collectivité. Je lui rappelle le rôle extrêmement important des mutuelles, notamment en matière de gestion de l'assurance maladie.

À cet égard, je signale que les systèmes de contrôle n'ont jamais été aussi importants. C'est d'ailleurs Philippe Busquin qui les avait introduits par le biais de la modification de la loi sur les mutuelles. Je défie n'importe quelle structure privée de gérer l'assurance maladie avec les frais de fonctionnement que reçoivent les mutuelles et la part de ces frais qui est répercutée sur le client.

Les mutuelles ont également une mission assurantielle à travers les assurances privées. Des précisions ont été apportées, madame Sleurs, à propos de ces assurances complémentaires qui concernent ou non directement la santé. Enfin, les mutuelles ont également, avec les associations de patients, un rôle de défense de l'ensemble des patients.

Ces rôles me paraissent importants.

Vous parlez d'enrichissement. À ce propos, je tiens à rappeler les efforts considérables fournis ces dernières années pour réduire les frais administratifs. En outre, même si cela n'a peut-être pas la même importance pour vous que pour moi, je rappelle aussi que cela procure de l'emploi dans le secteur, un emploi extrêmement productif en termes d'efficacité sociale et de gestion.

Mevrouw Elke Sleurs (N-VA). - Ook met minister Onkelinx heb ik hierover van gedachten gewisseld. Ik heb haar laten verstaan dat we daarover van mening zullen blijven verschillen. De ziekenfondsen hebben toch de plicht om op een verantwoordelijke manier om te gaan met de hun toevertrouwde middelen. Tot besluit van een nieuw akkoord tussen de ziekenfondsen en het RIZIV heeft de minister echter uiteindelijk in het ontwerp bepalingen ingeschreven met een zeer beperkte responsabilisering die mijlenver afstaat van wat oorspronkelijk was gepland.

-La discussion générale est close.