5-104

5-104

Belgische Senaat

Handelingen

DONDERDAG 23 MEI 2013 - NAMIDDAGVERGADERING

(Vervolg)

Mondelinge vraag van de heer André du Bus de Warnaffe aan de staatssecretaris voor Sociale Zaken, Gezinnen en Personen met een handicap, belast met Beroepsrisico's en staatssecretaris voor Wetenschapsbeleid over «de toegangsprijs van de federale musea» (nr. 5-1006)

M. André du Bus de Warnaffe (cdH). - Plusieurs associations ont lancé un cri d'alarme et regretté l'évolution récente des tarifs actuellement pratiqués dans les musées fédéraux. Le Musée d'art ancien et le Musée d'art moderne ont par exemple connu une hausse substantielle, en passant de cinq à huit euros. Dans quelques mois, quand le Musée Fin de Siècle - selon la nouvelle appellation du Musée d'art moderne - sera enfin accessible au public, on passera à une addition salée de vingt-quatre euros pour profiter de la visite des deux temples de l'art précités et du troisième qu'est le Musée Magritte.

De plus, les réductions et les gratuités sont remises en cause. Jusqu'à présent, l'entrée était gratuite tous les jours pour les moins de dix-huit ans. Désormais, cette mesure ne profitera qu'aux moins de six ans. La gratuité pour les demandeurs d'emploi et pour les personnes handicapées accompagnées passe aussi à la trappe. Ces personnes paieront maintenant deux euros. Quant aux réductions pour les plus de soixante ans, elles ne sont désormais plus attribuées qu'aux plus de soixante-cinq ans.

Il semblerait que ce changement radical de politique tarifaire soit imposé aux musées par le gouvernement fédéral. Monsieur le secrétaire d'État, je me permets donc de vous interroger à ce sujet car le but premier des musées fédéraux doit rester l'accès à la culture pour tous.

Pourquoi des mesures telles que la suppression de l'accès gratuit pour certains groupes de personnes ont-elles été prises ? Une concertation a-t-elle eu lieu avec le milieu associatif protégeant les droits des visiteurs ? Une évaluation des répercussions sur la fréquentation et les effets budgétaires de telles mesures a-t-elle été réalisée, notamment pour garantir que cela profite directement aux musées fédéraux ?

M. Philippe Courard, secrétaire d'État aux Affaires sociales, aux Familles et aux Personnes handicapées, chargé des Risques professionnels, et à la Politique scientifique. - Je puis vous confirmer les augmentations de tarifs auxquelles vous faites allusion et que la presse a relayées. Je tiens à souligner que ces augmentations tarifaires ne concernent que les musées du Pôle art, c'est-à-dire les musées royaux d'art et d'histoire et les musées royaux des beaux-arts de Belgique.

La proposition d'augmentation a été faite par la Commission de gestion des établissements scientifiques fédéraux du Pôle art et mon prédécesseur a accepté ces nouveaux tarifs. Le contexte budgétaire mais aussi la difficulté de plus en plus grande de réunir des fonds par le sponsoring expliquent en partie la nécessité d'adapter les tarifs.

Par ailleurs, les musées ont considérablement étoffé la programmation spécifique destinée au jeune public. Je songe aux parcours famille, aux ateliers, aux journées familiales, au site web, etc.

S'agissant des publics fragilisés, les musées royaux des beaux-arts ont développé, via leur service EDUCATEAM, le projet « musée sur mesure ». Évidemment, tout cela a un prix et le public concerné apprécie la valeur ajoutée de ce service adapté.

Le musée nous a indiqué que le personnel de terrain, notamment les guides et les membres des services éducatifs, a beaucoup discuté avec les associations. Celles-ci expriment fréquemment le souhait d'éviter la stigmatisation de leurs bénéficiaires et beaucoup apprécient le fait qu'une somme, même symbolique - nous parlons ici de deux euros -, soit demandée.

L'effet de ces augmentations de tarifs sur le budget des musées est donc mécanique. Elles augmentent leurs fonds propres qui, alors que les dotations sont en baisse et que le sponsoring se tarit, permettent d'assurer aux visiteurs une visite de qualité. Je ne pense par ailleurs pas que la fixation à deux euros de billets jadis gratuits aura un impact négatif sur la fréquentation. On ne le constate en tous cas pas depuis le 1er février.

Je rappelle que les musées sont gratuits pour tous le premier mercredi après-midi de chaque mois.

Comme mon prédécesseur, je suis et resterai très attentif à l'accessibilité physique et comportementale des musées.

Je reviendrai dans les prochains mois avec des propositions.

(Voorzitter: de heer Gérard Deprez.)

M. André du Bus de Warnaffe (cdH). - Monsieur le secrétaire d'État, je vous remercie de votre réponse. Vous me dites que vous reviendrez dans les prochains mois avec des propositions. Je suivrai donc la situation.

Personnellement, je suis pour le principe de la gratuité le week-end. Il avait été question d'offrir l'accès gratuit un dimanche par mois. Cela permet aux familles de se rendre ensemble au musée ; en effet, restreindre la gratuité au mercredi après-midi limite le public susceptible de s'y rendre.

Je plaide donc pour le rétablissement du musée gratuit une fois par mois, le dimanche.

Par ailleurs, la hausse du prix d'entrée que l'on constate un peu partout est dommageable. Je ne voudrais pas que l'on suive l'exemple de certains musées privés, comme le musée Hergé. Ce musée est cher et déplore le manque de fréquentation qui me semble précisément lié à son tarif d'entrée.

Ne tombons pas dans ce travers-là. L'accès pour tous doit être garanti. Il ne faut pas oublier non plus la concertation avec le milieu associatif.