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Belgische Senaat

Handelingen

DONDERDAG 17 JANUARI 2013 - NAMIDDAGVERGADERING

(Vervolg)

Mondelinge vraag van mevrouw Christine Defraigne aan de minister van Overheidsbedrijven, Wetenschapsbeleid en Ontwikkelingssamenwerking over «het investeringsplan van de NMBS» (nr. 5-798)

Mme Christine Defraigne (MR). - Hier, le ministre wallon en charge des transports annonçait dans la presse qu'il rejetait le plan pluriannuel d'investissement 2013-2025, que la SNCB vient d'envoyer aux régions.

Selon lui, sur les 35 priorités wallonnes qui avaient été présentées, seules trois - ou quatre, si l'on intègre la gare de l'aéroport de Gosselies, dossier qui se négocierait à part - ont été retenues dans ce plan.

Certaines lignes seront supprimées. Il s'agit, pour ma région par exemple, des lignes reliant Liège et Luxembourg, Liège et Jemelle. La ligne Ans-Landen sera simplifiée. Plus grave peut-être, la suppression de la ligne Kinkempois-Voroux risque de remettre en cause un projet absolument essentiel pour la région wallonne de façon générale et pour la région liégeoise en particulier : le projet Liège Carex, repêché en seconde session au Parlement européen. La suppression de lignes irriguant ce projet en rendrait la réalisation impossible.

On peut multiplier les exemples. Vous avez d'ailleurs été interpellé à plusieurs reprises dans cette assemblée par des parlementaires de différentes régions, dont Mme Matz - au sujet d'Aywaille - et Mme Morreale.

Pourquoi les 32 autres priorités du gouvernement wallon n'ont-elles pas été reprises dans ce plan ? Pourquoi le nombre de priorités retenues est-il si faible et comment justifiez-vous l'abandon du projet Liège Carex ?

Quel a été votre rôle dans la négociation de ce plan pluriannuel ? Le ministre régional n'a pas été très tendre à votre égard. Il a déclaré que vous n'auriez été qu'une « boîte aux lettres » - de luxe, certes ! - entre le gouvernement wallon et la SNCB.

M. Paul Magnette, ministre des Entreprises publiques, de la Politique scientifique et de la Coopération au développement, chargé des Grandes Villes. - Il n'y a pas de boîtes aux lettres de luxe. La Poste reste un service public et nous veillons à ce qu'elle soit accessible à tous !

Le projet de plan que le groupe SNCB m'a transmis fin 2012 s'inscrit dans la continuité de la croissance budgétaire incluse dans le plan précédent. Les moyens disponibles sont donc très importants ; ils sont même supérieurs, par rapport à la phase précédente. Ces hypothèses de croissance qui, je le rappelle, doivent encore être confirmées par le gouvernement, sont fort ambitieuses compte tenu du contexte budgétaire actuel, mais elles sont nécessaires au regard des défis liés à la mobilité.

La proposition actuellement sur la table vise en effet principalement à consolider l'existant. Il ne reste donc que très peu de moyens pour les projets d'extension de capacité de l'étude Tritel. Je l'ai dit d'emblée lorsque j'ai pris mes fonctions : mes priorités sont la sécurité et la ponctualité, celle-ci impliquant des budgets considérables en matière de maintenance si l'on veut éviter les incidents responsables des retards que nous connaissons, hélas, trop souvent.

Je rappelle d'ailleurs à ce propos - je l'ai déjà indiqué dans cette assemblée - que je ne partage pas le choix fait par la société Infrabel de réduire les maintenances - voire de les supprimer - pendant quelques années sur certaines lignes du réseau C. J'ai écrit à cette société pour lui demander de changer d'option. Il me semble essentiel de garantir l'accessibilité de l'ensemble de notre territoire, en ce compris les régions les plus reculées.

Je rappelle que des moyens seront disponibles à partir de 2017 pour un cofinancement par les régions, qui auront ainsi la possibilité de soutenir les projets qu'elles jugent prioritaires. Certains projets de l'étude Tritel pourront, dans ce cadre, être inscrits dans le plan, pour autant que le gouvernement wallon définisse clairement ses priorités, ce qu'il n'a pas encore fait.

Conformément à l'article 62 du contrat de gestion de la SNCB-Holding, il incombait au groupe SNCB de me soumettre un projet de plan d'investissement, que j'ai communiqué pour information au gouvernement fédéral. Ce projet de plan n'a pas encore fait l'objet d'un arbitrage politique.

Ma cellule stratégique entame, dès aujourd'hui, les discussions avec les trois régions. Ces discussions sont organisées en parallèle avec celles prévues au sein du gouvernement, l'objectif étant d'aligner les priorités fédérales et régionales en fonction des moyens disponibles. Nous sommes donc loin, vous l'aurez compris, d'un simple rôle de boîte aux lettres, même si j'essaie de jouer les chefs d'orchestre et les fédérateurs autour de ce projet. Ce n'est pas un fiat gouvernemental. Nous privilégions la logique de concertation, non seulement au sein du gouvernement, mais aussi avec les régions.

Mme Christine Defraigne (MR). - Ce n'est pas moi qui vous ai qualifié de boîte aux lettres mais le ministre wallon, issu de la majorité dont votre parti est membre. Il semble que la concertation ne soit pas optimale.

Nous souscrivons bien sûr aux impératifs de sécurité et de ponctualité, mais je pense aussi - comme vous l'avez évoqué - que la SNCB a un rôle à jouer dans le développement. Pourtant, un certain nombre de régions sont sacrifiées.

En outre, vous ne m'avez pas répondu concrètement quant à la mise en danger d'un projet bien précis.

Il faut défendre les intérêts wallons. Or, nous avons la furieuse impression qu'ils sont laissés pour compte.