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De voorzitster. - Mevrouw Sabine Laruelle, minister van Middenstand, KMO's, Zelfstandigen en Landbouw, antwoordt.
Mme Marie Arena (PS). - Comme vous le savez, les combats qui opposent l'armée régulière, les FARDC, aux soldats mutins du M23 liés à l'ancien mouvement CNDP se sont poursuivis pendant tout ce week-end dans le Nord-Kivu. Selon le HCR, près de 60 000 personnes, en majorité des enfants, des femmes et des personnes âgées, ont fui cette région pour rejoindre le Rwanda et l'Ouganda. La situation est jugée alarmante par les agences humanitaires.
Des tueries en masse dans le territoire du Masisi nous ont également été rapportées. Selon les autorités de ce territoire, plusieurs centaines de personnes, hommes, femmes et même très jeunes enfants, auraient été assassinées à l'arme blanche. Les combattants Maï-Maï et les FDLR tuent tout ce qui bouge sur leur passage, sans se demander s'il s'agit de civils ou non.
D'autres témoignages très précis font état de dizaines de personnes abattues dans le secteur de Katoyi pour la seule journée du 19 mai.
Il semblerait que les élus locaux et la société civile du Masisi demandent l'envoi urgent d'une mission de monitoring, pour enquêter sur ces massacres, et le déploiement de l'armée régulière qui ne serait pas présente dans le Nord-Kivu. Ils souhaitent également l'intervention des associations humanitaires pour venir en aide aux milliers de déplacés qui ont fui leurs villages.
De quelles informations disposez-vous sur la situation dans le Masisi ? Quelle sera la position de la diplomatie belge face à cette nouvelle crise dans ce territoire en particulier et dans le Nord-Kivu en général ?
Mme Sabine Laruelle, ministre des Classes moyennes, des PME, des Indépendants et de l'Agriculture. - Je vous donne lecture de la réponse du ministre des Affaires étrangères.
Je suis bien entendu très inquiet de la récente dégradation de la situation sécuritaire au Nord-Kivu. L'armée congolaise a envoyé deux bataillons supplémentaires pour tenter de mater ce nouveau mouvement rebelle qu'est le M23.
Depuis que des soldats ex-CNDP ont déserté en masse l'armée nationale en réaction aux rumeurs d'arrestation de Bosco Ntaganda, l'on assiste à un redéploiement massif des FARDC au Kivu. La plupart de ces déserteurs ont réintégré leurs campements mais ceux du M 23 semblent réellement déterminés à mener une épreuve de force avec Kinshasa.
Au-delà de la solution militaire, je pense qu'il faudra mener une réflexion générale sur l'intégration des ex-CNDP dans les FARDC, laquelle reste manifestement très problématique.
J'ai pris connaissance des récents massacres perpétrés par des miliciens Maï-Maï et FDLR dans le Masisi. Il est encore trop tôt pour confirmer le bilan. Les Nations unies sont en train d'enquêter sur ces événements. Cette région est très difficile d'accès. Il faut donc laisser un peu de temps au personnel de l'ONU pour mener ses investigations.
Je condamne fermement toute attaque contre des civils. J'appelle toutes les parties à mettre un terme à ces actions intolérables. Il faudra étudier les mesures d'urgence nécessaires pour venir en aide aux populations civiles.
De manière plus générale, ces événements dramatiques prouvent combien il est urgent de relancer la réforme du secteur de la sécurité en RDC. Cette réforme doit être la pierre angulaire de la politique internationale en RDC mais elle ne pourra réussir qu'avec la pleine collaboration des autorités congolaises. Le fait que des mouvements armés, souvent d'origine étrangère, puissent mener des actions d'une telle ampleur sur le territoire congolais est intolérable. L'armée congolaise doit avoir le contrôle sur tout le territoire national.
Par ailleurs, j'encourage les pays frontaliers à collaborer pleinement à la pacification de l'Est de la RDC. Dans ce cadre, je me réjouis du récent accord entre les ministres de la Défense congolais et rwandais qui porte sur l'échange de renseignements et sur les actions communes à mener contre les FDLR.
Mme Marie Arena (PS). - Je remercie Mme Laruelle d'avoir donné lecture de la réponse du ministre Reynders.
M. Reynders est certainement au courant de la discussion qui a été entamée en commission des Relations internationales du Sénat sur les relations diplomatiques et de coopération au développement avec la République démocratique du Congo. Il serait bon que nous puissions y travailler en profondeur. La situation au Nord-Kivu n'est pas une situation ponctuelle. On ne peut pas y répondre par un coup militaire ou autre. Nous devons utiliser les outils dont nous disposons aujourd'hui en matière de coopération avec la RDC pour faire en sorte que justice soit faite en ce qui concerne les crimes commis.