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De voorzitter. - De heer Melchior Wathelet, staatssecretaris voor Begroting, toegevoegd aan de eerste minister, en staatssecretaris voor Gezinsbeleid, toegevoegd aan de minister van Werk, en wat de aspecten inzake personen- en familierecht betreft, toegevoegd aan de minister van Justitie, antwoordt.
Mme Dominique Tilmans (MR). - Le groupe MR du Sénat et de la Chambre a organisé le 13 juin 2008 un après-midi d'étude sur la pénurie et l'attractivité de la médecine générale dont les conclusions ont été transmises au cabinet de la ministre. Je sais que la question de la promotion de la médecine générale est un des points que la ministre considère comme prioritaires. Toutefois, le temps passe et aucune solution n'est proposée en ce qui concerne certaines zones rurales où l'appel au secours lancé par les médecins généralistes n'est pas entendu.
Comme on le sait, dans certaines zones rurales, il n'existe plus suffisamment de médecins généralistes pour assurer les gardes. Citons le cas criant de la zone de garde Martelange-Fauvillers - où vivent environ 5 000 personnes - pour laquelle, début avril, il ne restera plus que trois généralistes à la suite d'un départ à la retraite. Or les médecins de cette zone travaillent de 10 à 12 heures par jour, ils ont déjà un certain âge - 60, 56 et 48 ans - et deux d'entre eux peuvent avancer des raisons de santé pour ne pas devoir assumer de garde. Cela signifie que si aucune mesure n'est prise d'ici là, le dernier médecin devra assumer tous les week-ends de garde, ce qui est impossible !
Le même problème se pose à Gouvy - également environ 5 000 âmes - où le nombre de médecins généralistes va passer de trois à deux, et se posera bientôt à Herbeumont. On observe la même situation à Gedinne, à Vresse, ainsi que dans certaines zones du Hainaut et de la province de Liège. Le problème est malheureusement général !
Forcer ainsi les médecins, déjà épuisés par une longue journée, à enchaîner garde sur garde est absurde et, en outre, entraîne un réel danger, non seulement dans leur pratique médicale, mais également en ce qui concerne leur propre santé.
Dès lors, j'aimerais savoir quelles mesures peuvent être rapidement mises en oeuvre pour remédier à cette situation qui n'est plus simplement préoccupante, mais extrêmement grave.
Que préconise la ministre, à très court terme, en ce qui concerne précisément ces zones de garde rurales mises à mal ?
Quel plan compte-t-elle mettre en oeuvre dans ces zones si, à la suite par exemple d'un problème de santé, la garde ne peut plus être assurée ?
Trouve-t-elle normal qu'un médecin généraliste, dans les zones en pénurie, travaille en moyenne 10 à 12 heures par jour, assure un week-end de garde toutes les trois semaines et une à deux nuits de garde chaque semaine, et cela sans récupération ?
M. Melchior Wathelet, secrétaire d'État au Budget, adjoint au premier ministre, et secrétaire d'État à la Politique des familles, adjoint à la ministre de l'Emploi, et en ce qui concerne les aspects du droit des personnes et de la famille, adjoint au ministre de la Justice. - Je vous lis la réponse de la ministre Onkelinx.
La situation de la médecine générale en région rurale mérite effectivement une étude approfondie et des mesures concrètes pour éviter une pénurie à l'avenir et, à plus court terme, des problèmes d'organisation de garde.
Il y a dans notre pays, en moyenne, un généraliste à temps plein pour 1 000 habitants. La situation à Martelange, avec trois généralistes pour 1 500 habitants, n'est donc pas exceptionnelle mais pose bien évidemment des problèmes d'organisation des gardes et d'avenir à moyen terme, compte tenu de l'âge des médecins généralistes de cette commune.
Plusieurs mesures incitatives ont été prises ces dernières années dont, entre autres, le fonds Impulseo I, attribuant des primes de 20 000 euros et des prêts sans intérêt aux médecins s'installant dans des zones à faible densité. Depuis octobre 2006, 183 médecins ont profité d'une prime d'installation et 243, d'un prêt sans intérêt, dont respectivement 15 et 9 pour la province du Luxembourg. De plus, au cours de l'année 2008, j'ai élargi les zones du fonds Impulseo I. Récemment, j'ai mis en place le fonds Impulseo II, qui attribue une importante aide financière aux médecins travaillant en réseau qui engagent une aide administrative. Un fonds Impulseo III pour les pratiques solo est en élaboration. Ces fonds permettront de diminuer fortement les tâches administratives des généralistes et d'alléger ainsi leur excès de travail dans certaines zones.
En ce qui concerne les gardes, la solution la plus souvent prônée par les acteurs de terrain est, dans les zones à très faible densité, la reprise des gardes de nuit par les urgences hospitalières et le service 112. Toutefois, l'Ordre des Médecins a émis récemment un avis négatif sur cette solution d'exception. Mes services juridiques étudient actuellement cette problématique afin de trouver une solution dans les prochains mois.
Parallèlement, je viens de lancer une étude pilote de dispatching central qui amènera les patients souhaitant une aide médicale le week-end ou la nuit à être orientés directement soit vers l'ambulance d'urgence, soit vers la garde hospitalière la plus proche, soit vers le poste de garde avancé, soit vers le généraliste de garde. Ce système devrait soulager les généralistes de garde. Après évaluation, il pourrait être généralisé à l'ensemble du réseau belge. J'ai également pris des mesures pour soutenir les postes de garde avancés, diminuant significativement le nombre de visites à domicile.
Les conditions de travail de certains médecins en zone rurale sont effectivement difficiles mais si l'on veut améliorer la situation, il faudra, à moyen terme, augmenter la densité médicale dans ces zones et, dès lors, prendre d'autres mesures telles que l'augmentation des stages pour les étudiants et les généralistes en formation dans ces zones ou encore mettre en place une aide aux généralistes en collaboration avec les autorités locales.
Mme Dominique Tilmans (MR). - Affirmer que la situation à Martelange n'est pas exceptionnelle témoigne d'une méconnaissance de la situation sur le terrain. Les médecins y sont soumis à des horaires très lourds et la situation s'aggravera à terme après le départ de l'un d'entre eux. Il est impossible de demander à des médecins généralistes d'assurer une garde un week-end sur deux en plus des gardes de semaine. C'est intenable physiquement.
Les mesures prises avec les fonds Impulseo sont positives et nous ne pouvons que nous en féliciter. Par contre, la proposition de reprise de gardes par les urgences témoigne également d'une méconnaissance de la situation dans les zones rurales où l'on se trouve parfois à 40 minutes d'un hôpital. Cela signifie qu'un personne dont l'état exige d'être rapidement soignée risque de mourir avant de voir un urgentiste.
J'ai déjà interrogé la ministre au sujet du dispatching central, qui existe notamment à Mons. Dans d'autres régions, comme le Luxembourg, la situation est criante mais rien n'est fait. Il en est de même pour le poste de garde avancé. Nous n'avons pas besoin de solutions à moyen terme mais de solutions immédiates à des situations de crise dans lesquelles on ne répond plus aux besoins de la population.
Je demande au secrétaire d'État de transmettre mes observations à la ministre et de lui faire part de mon mécontentement.