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2 FÉVRIER 2009
Par la présente proposition de résolution, les auteurs entendent attirer l'attention sur la problématique de la lèpre et souligner combien il importe de continuer à soutenir la lutte contre cette maladie de la pauvreté ainsi que le suivi des ex-patients.
Els SCHELFHOUT. Pol VAN DEN DRIESSCHE. |
Le Sénat,
A. vu la résolution du Parlement européen du 19 janvier 2006 sur les maladies graves et les maladies négligées dans les pays en développement (P6 TA 2005 - 0341 A6-0215/2005);
B. vu la résolution du Parlement européen sur l'accès aux soins de santé et aux médicaments, plus particulièrement en ce qui concerne les maladies négligées (ACP/UE 100.083/07fin);
C. compte tenu du protocole d'accord signé entre l'OMS et Novartis (entreprise pharmaceutique) visant à fournir gratuitement des médicaments à tous les malades de la lèpre dans le monde entier à l'horizon 2010;
D. considérant que la santé est un droit fondamental, y compris pour ceux qui ne peuvent pas assumer le coût du traitement, et une condition du développement et de la prospérité économique et que, dès lors, l'accès aux soins de santé et aux médicaments devrait être à la base de la politique de développement;
E. considérant que l'accès aux soins de santé est une question qui concerne la sécurité et les droits de l'homme au niveau mondial depuis l'émergence et l'identification de maladies transmissibles susceptibles d'être un facteur de pauvreté, d'invalidité et de mortalité à grande échelle et de se répandre rapidement dans le monde entier;
F. considérant que les progrès ont été insuffisants pour atteindre les objectifs du Millénaire d'ici 2015 au plus tard et qu'un effort plus important est nécessaire afin de les réaliser;
G. considérant qu'en 2006, on a diagnostiqué 259 000 nouveaux cas de lèpre, ce qui représente environ 685 cas par jour. Selon les estimations, 250 000 nouveaux cas de lèpre ont été rapportés en 2007;
H. considérant que la lèpre, comme d'autres maladies négligées, engendre un problème énorme d'invalidité et de pauvreté à cause des limitations des thérapies existantes;
I. considérant qu'il y a dans le monde, selon les estimations, un à deux millions de personnes qui souffrent de complications résiduelles de la lèpre;
J. considérant qu'il est important de commencer le traitement dans les plus brefs délais, les conséquences de la lèpre pouvant être irrémédiables: certains patients perdent le vue parce que la cornée de leurs yeux est devenue insensible ou qu'ils ne peuvent plus fermer les yeux. D'autres développent une insensibilité et/ou des paralysies des membres susceptibles d'entraîner une invalidité irréversible;
K. considérant que le suivi post-traitement est insuffisant dans les pays concernés, faute de moyens, mais aussi parce que ces patients ne constituent plus un risque direct pour la santé publique. Or, il est essentiel de les aider à se réintégrer vu l'absence de filet social;
L. considérant que malgré une tendance positive et une diminution significative du nombre de cas au cours des cinq dernières années, il n'y a pas encore lieu de se réjouir puisque des nouveaux cas apparaissent chaque année. Plus de 83 % de la totalité des cas de lèpre répertoriés se présentent par ordre décroissant de prévalence dans les cinq pays suivants: l'Inde, le Brésil, le Nigéria, la Birmanie et l'Indonésie;
M. considérant que l'OMS avait déjà élaboré en 2000 une stratégie visant à atteindre l'objectif précité. Cette stratégie est basée sur la détection et l'enregistrement de tous les lépreux dans le but de les traiter avec une combinaison de médicaments, appelée polychimiothérapie (PCT) à base de dapsone, de rifampicine et de clofazimine. Cette thérapie empêche la maladie de continuer à se transmettre et guérit le patient en six à douze mois de temps;
N. considérant qu'une bonne information en matière de santé est également nécessaire en ce qui concerne la disponibilité de médicaments efficaces, la fin du risque de contagion par les patients traités et la prévention de difformités.
Demande au gouvernement:
1. de seconder l'OMS dans sa lutte contre la lèpre et de soutenir activement la stratégie de l'organisation visant à éradiquer cette maladie à l'horizon 2015;
2. d'appeler la communauté internationale des donateurs à soutenir l'objectif que l'OMS s'est fixé pour 2015;
3. d'inciter les pays concernés, qui se situent essentiellement en Asie du Sud-Est, en Afrique et en Amérique latine (la plupart des cas sont recensés en Inde, au Brésil, en Indonésie et en République démocratique du Congo), ainsi que l'UE à s'engager à améliorer les soins destinés aux personnes infectées par la lèpre, d'une part, en améliorant les soins primaires, en intégrant la lutte contre la lèpre dans les soins de santé généraux, en prévoyant un suivi post-traitement et en favorisant la réintégration des patients dans leur communauté, et, d'autre part, en sensibilisant le public et les groupes de population concernés et en luttant contre la stigmatisation et la discrimination;
4. en motivant les universités et les institutions scientifiques à mener des recherches en vue de mettre au point des moyens de contrôle nouveaux et plus perfectionnés;
5. de valider des projets de lutte contre la lèpre et ses conséquences, parmi lesquels 1) le dépistage et le traitement précoces des lépreux, 2) la prévention de l'invalidité due à la lèpre, 3) la réhabilitation des patients souffrant de complications, 4) le soutien du suivi des patients « guéris », notamment en fournissant des prothèses et en effectuant des interventions chirurgicales et 5) en informant et en éduquant afin d'éradiquer la peur et l'ignorance;
6. de remettre officiellement la présente résolution à l'ONU, à l'OMS et à la Commission européenne.
17 juillet 2008.
Els SCHELFHOUT. Pol VAN DEN DRIESSCHE. François ROELANTS du VIVIER. Margriet HERMANS. Joëlle KAPOMPOLÉ. André VAN NIEUWKERKE. Francis DELPÉRÉE. Josy DUBIÉ. Louis IDE. |