4-59

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Belgische Senaat

Handelingen

DONDERDAG 15 JANUARI 2009 - NAMIDDAGVERGADERING

(Vervolg)

Mondelinge vraag van mevrouw Dominique Tilmans aan de vice-eersteminister en minister van Ambtenarenzaken, Overheidsbedrijven en Institutionele Hervormingen over «de overvolle treinen tussen Aarlen en Luxemburg tijdens de spitsuren» (nr. 4-559)

Mme Dominique Tilmans (MR). - Depuis longtemps déjà, de nombreux navetteurs de la ligne 162, entre Marbehan et Luxembourg, se plaignent des services de la SNCB : voitures bondées, cohue et parfois impossibilité de pénétrer dans le train.

Depuis la mi-décembre, la situation est devenue catastrophique. Vu les nombreuses plaintes, je me suis rendue ce mardi matin en gare de Libramont afin de constater comment les choses se passent depuis les travaux d'électrification de la ligne. À Marbehan, il ne restait déjà plus que quelques places assises dans les voitures. À partir d'Arlon, les allées étaient remplies de navetteurs, tout comme les espaces inter-voitures. Les voyageurs ont confirmé leur vif mécontentement.

On pouvait espérer que la SNCB se penche sur les problèmes en vue de la rentrée du 5 janvier. Or aucune mesure n'a été prise pour pallier la suppression de quatre trains, à savoir deux le matin et deux le soir. Par ailleurs, des modifications d'horaires assez compliquées font rater de nombreuses correspondances, grevant de ce fait également les lignes 165 et 167. Dernièrement, selon les navetteurs, des trains ont été supprimés à la dernière minute, le train suivant ayant été remplacé en intercity avec 25 minutes de retard sur les horaires. Dans ces conditions difficiles, au lieu d'être composés des six voitures habituelles, les trains n'en comptent plus que trois. Ce fut le cas le 6 janvier à 7 h 19 à Arlon et le 13 janvier à 17 h 20. Les voyageurs ne parviennent même plus à monter dans le train. Certains abandonnent et utilisent leur voiture.

Lorsque des travaux de longue durée sont programmés, comme c'est le cas pour l'électrification de la ligne 162 dans le sud de la Province de Luxembourg, avec suppression de trains et modifications d'horaires, est-il prévu d'augmenter la capacité des trains, soit en ajoutant des voitures complémentaires, soit en mettant en circulation des voitures à double étage ?

Qu'en est-il de la sécurité en cas de freinage brusque de ces trains bondés de personnes voyageant debout ? Il n'y a ni ceintures de sécurité, ni mains courantes, ni poignées au plafond. En cas d'accident, quelle est la responsabilité de la SNCB à l'égard des voyageurs obligés de rester debout ? La SNCB prévoit-elle d'équiper les trains de ce type de matériel, la situation étant très fréquente sur l'ensemble des lignes ? En outre, ce genre de matériel est prévu pour les autocars et autres moyens de transport.

De nombreux navetteurs se plaignent du mauvais rapport qualité-prix de la SNCB. J'ai été surprise par le prix de l'abonnement Arlon-Luxembourg, à savoir 81 euros par mois. Cela incite de nombreux navetteurs belges frontaliers à déposer leur voiture à Kleinbettingen et à bypasser ainsi la SNCB. La SNCB envisage-t-elle la suppression de la taxe de passage de la frontière entre la Belgique et le Luxembourg ?

Le parking d'Arlon est à ce jour fort rempli, ce qui pousse beaucoup de personnes à prendre leur voiture jusqu'à leur lieu de travail. Un agrandissement de ce parking est-il prévu prochainement ?

Je m'interroge enfin sur le manque d'intérêt des dirigeants de la SNCB, qui semblent se préoccuper davantage du fonctionnement interne de leur administration que de la satisfaction des usagers.

M. Steven Vanackere, vice-premier ministre et ministre de la Fonction publique, des Entreprises publiques et des Réformes institutionnelles. - Au vu des contraintes liées aux travaux de modernisation et de réélectrification de la ligne 162 entre Arlon et Kleinbettingen - voie unique sur 10,6 km -, la SNCB, les CFL et les gestionnaires d'infrastructures belges et luxembourgeois ont mis tout en oeuvre pour conserver un service de trains limitant autant que possible les retombées négatives pour la clientèle.

Toutefois, la SNCB a été amenée à supprimer deux trains locaux entre Arlon et Luxembourg lors de l'heure de pointe du matin et un train local entre Luxembourg et Arlon lors de l'heure de pointe du soir, tout en tenant compte de la répartition des voyageurs dans les trains restants. Ainsi, sur la base des chiffres d'occupation et du nombre de places offertes, il n'avait pas été jugé utile, dans un premier temps, de renforcer les trains en heures de pointe.

Cependant, force est de constater que l'occupation de certains trains s'est fortement accrue et que des renforts sont absolument nécessaires, étant donné l'impossibilité de mettre en service des trains de pointe supplémentaires.

La SNCB recherche activement une solution avec ses collègues luxembourgeois en vue d'offrir davantage de places assises aux voyageurs. Vu le problème de capacité de réception en gare de Luxembourg, la SNCB a proposé d'ajouter au train suroccupé une automotrice supplémentaire comprenant 212 places assises. La SNCB espère que ce problème pourra être résolu au début du mois de février.

La SNCB ne prévoit pas d'équiper son matériel de ceintures de sécurité, mais dans les couloirs se trouvent des mains courantes, c'est-à-dire des barres auxquelles les voyageurs se trouvant debout peuvent se tenir.

Les chemins de fer belges et luxembourgeois sont très attentifs à la tarification en trafic transfrontalier. Cela se traduit entre autres par des tarifs très avantageux tant pour le voyageur occasionnel que pour le voyageur régulier, en l'occurrence le navetteur, malgré le fait que cette tarification ne fait pas l'objet d'interventions de l'État. L'équilibre financier doit donc être atteint avec les seules recettes.

Pour calculer le prix des cartes-train entre la Belgique et le Luxembourg, la SNCB applique les mêmes tarifs que ceux pratiqués en trafic intérieur belge. À ce prix belge s'ajoute le prix CFL qui est également identique à celui appliqué en trafic intérieur luxembourgeois. Comme vous l'avez signalé, madame Tilmans, une carte-train pour un trajet Arlon-Grand-Duché de Luxembourg en deuxième classe coûte 81 euros par mois, mais cet abonnement est valable sur tout le réseau luxembourgeois, tant les trains que les bus.

Un groupe de travail composé de spécialistes tarifaires a étudié cette tarification et a examiné les possibilités d'amélioration. Les directeurs des chemins de fer belges et luxembourgeois seront informés des conclusions de ce groupe de travail à la fin du mois de janvier 2009 et prendront, le cas échéant, les décisions qui s'imposent.

En 2009, il est prévu de réaliser une extension du parking voyageurs, avec une augmentation de la capacité de 77 places.

Mme Dominique Tilmans (MR). - Je remercie le vice-premier ministre de sa réponse. Je m'étonne quand il dit que tout a été mis en oeuvre pour répondre à la situation. En réalité, rien n'a été fait au début de l'année. Je constate toutefois une prise de conscience de ce que la situation est vraiment dramatique. Il est toutefois dommage qu'il faille attendre encore février pour que l'on commence à y remédier. Mais ce qui est très important, c'est que l'on évite de réduire de moitié le nombre de voitures. Lorsque les trains sont bondés, des gens y font des malaises et s'ils ne tombent pas, c'est parce qu'ils sont maintenus par la foule des gens pressés comme des sardines ! Je voudrais que l'on prenne la situation au sérieux et ne manquerai pas d'interroger de nouveau le ministre si ce n'est pas le cas.