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Belgische Senaat

Handelingen

DONDERDAG 6 NOVEMBER 2008 - NAMIDDAGVERGADERING

(Vervolg)

Mondelinge vraag van mevrouw Christiane Vienne aan de minister van Klimaat en Energie over «de reclamecampagnes van bepaalde fastfoodketens» (nr. 4-439)

Mme Christiane Vienne (PS). - Dans le cadre de notre combat de santé publique pour une alimentation saine pour chacun, une campagne publicitaire a attiré mon attention au début du mois de septembre. Elle consistait à offrir un paquet de frites à des étudiants.

Une telle campagne peut s'analyser sous deux angles. Une analyse à la lumière de paramètres de santé publique ne peut, selon moi, que condamner cette offre promotionnelle de mauvais goût - sans jeu de mots. En effet, selon le CRIOC, un paquet de frites de 120 grammes apporte à un jeune 21% de graisses et 18% des calories conseillées par jour.

Cette campagne amène par ailleurs à s'interroger sur les limites des moyens développés par la publicité afin d'attirer ou de fidéliser des clients, en particulier des jeunes.

Ce genre de campagne augmente la fracture alimentaire. En effet, les nantis ont davantage les moyens d'accéder à une alimentation équilibrée. Les populations moins favorisées sont plus exposées à ces actions qui leur permettent de se nourrir gratuitement, malgré le danger potentiel pour la santé.

Monsieur le ministre, avez-vous pris connaissance de cette publicité ?

La déclaration de politique générale du gouvernement annonçait un projet de loi visant à moderniser l'encadrement des pratiques de commerce et à renforcer la protection du consommateur. Le type de campagne que je critique ici est-il visé par le projet de réforme ?

Enfin, ces campagnes ne s'inscrivent-elles pas à contre-courant de la lutte contre le surpoids et l'obésité que nous avons entamée aux niveaux national et européen ?

M. Paul Magnette, ministre du Climat et de l'Énergie. - Mes services n'ont pas connaissance de cette offre promotionnelle.

La loi sur les pratiques du commerce ne vise en aucune manière les aspects éthiques ou de santé publique ; l'objectif y est de veiller aux intérêts économiques des acteurs. Par ailleurs, comme on peut difficilement arguer que les frites sont un produit dangereux, surtout dans notre pays, il n'est pas possible d'en interdire la commercialisation sur la base d'autres législations.

Toutefois, il est vrai que la consommation, toujours croissante, d'aliments riches en sucre, en graisse et en sel, combinée à un manque d'exercice physique, entraîne une augmentation des maladies et que l'obésité chez les enfants est désormais préoccupante.

Je partage votre sentiment selon lequel la publicité, en particulier à destination des jeunes, peut être dangereuse. Diverses études, dont celle de l'Organisation mondiale de la santé, ont démontré que les enfants sont très influencés par la publicité en faveur des « mauvais » aliments. Ils forment, de fait, une cible rêvée pour les publicitaires. Séduits, ils influencent à leur tour le comportement d'achat de leurs parents. C'est pourquoi ils sont continuellement sollicités par une foule de petits cadeaux ou gadgets et par les produits qui mettent en avant leurs personnages télévisés ou de dessins animés préférés et jouent sur leur inconscient.

En ce qui concerne la publicité, nous sommes en grande partie tributaires du cadre européen. C'est pourquoi je me réjouis de l'adoption, en matière de santé, d'une résolution répondant au Livre blanc de la Commission intitulé « Ensemble pour la santé : une approche stratégique pour l'UE 2008-2013 ».

Il me semble que cette campagne s'inscrit en contradiction avec cette résolution récemment adoptée. L'essentiel des mesures à prendre en ce domaine relève de la compétence de ma collègue en charge de la Santé publique, à qui je ne manquerai pas de transmettre vos préoccupations.