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Belgische Senaat

Handelingen

DONDERDAG 6 NOVEMBER 2008 - NAMIDDAGVERGADERING

(Vervolg)

Mondelinge vraag van mevrouw Dominique Tilmans aan de vice-eersteminister en minister van Sociale Zaken en Volksgezondheid en aan de vice-eersteminister en minister van Binnenlandse Zaken over «het beheer van de oproepen teneinde de dringende medische hulp te verbeteren» (nr. 4-436)

De voorzitter. - De heer Paul Magnette, minister van Klimaat en Energie, antwoordt.

Mme Dominique Tilmans (MR). - Je regrette l'absence de la ministre des Affaires sociales et de la Santé publique car les questions orales sont le seul moment où les sénateurs peuvent dialoguer avec un ministre concernant certaines questions, comme à la Chambre.

Je suis déjà intervenue à de nombreuses reprises sur l'aide médicale urgente, tant à la Chambre, lorsque j'y siégeais, que dans cette assemblée. J'associe cette problématique à la garde des médecins généralistes.

Je me réjouis qu'il s'agisse d'une priorité du gouvernement et de la ministre. J'ai lu avec beaucoup d'intérêt l'interview de Mme Onkelinx dans La Libre Belgique de ce mercredi 29 octobre 2008.

J'aimerais obtenir une réponse aux questions suivantes.

Le 112 sera-t-il totalement opérationnel à partir de 2010 ? Dans l'affirmative, à partir de quand exactement ? Dans la négative, pour quelles raisons ?

La régulation est le premier maillon de l'aide médicale urgente. Ses objectifs doivent être la rapidité et la performance lors d'une intervention. La Suisse et la France mènent actuellement une expérience pilote qui semble porter ses fruits en matière de régulation. Elle consiste à intégrer un médecin dans le système du dispatching. Grâce à sa formation, ce médecin peut plus efficacement diriger le patient vers le SMUR, le PIT, une ambulance ou la garde du lendemain. On évite ainsi l'envoi inutile de matériel lourd, ce qui entraîne des économies, et on réduit la charge des « smuristes », ce qui est intéressant étant donné le manque criant de médecins urgentistes dans les SMUR. Enfin, on allège considérablement la garde des médecins généralistes, celle-ci étant une des principales raisons pour lesquelles les médecins cherchent aujourd'hui à quitter la fonction.

Dès lors, le médecin régulateur ne renverrait le patient vers le médecin généraliste de garde qu'après un accord réciproque et confraternel. Ce dernier pourrait ainsi répondre à une situation d'urgence médicale justifiée.

Que pensez-vous de cette proposition ? Vos services ont-ils déjà envisagé la présence d'un médecin au sein de l'équipe de régulation ?

Enfin, j'ai appris qu'une expérience pilote « 1733 » allait être lancée, le 1er janvier 2009, à Mons, Charleroi et La Louvière, une région densément peuplée. Il pourrait être particulièrement intéressant de lancer la même expérience dans une région peu peuplée comme la province de Luxembourg qui, aujourd'hui, connaît un intervalle médical libre supérieur à 15 minutes et une pénurie médicale en de nombreux endroits.

Pensez-vous pouvoir organiser, dans la province de Luxembourg - région rurale durement touchée par la problématique de l'aide médicale urgente - la même expérience pilote que celle envisagée pour Mons, Charleroi et La Louvière ?

M. Paul Magnette, ministre du Climat et de l'Énergie. - Je vous lis la réponse de la ministre Onkelinx.

Je tiens à vous remercier de l'intérêt que vous portez à la médecine et à l'aide médicale urgente en particulier.

Comme vous avez pu le lire, l'amélioration de l'AMU est une des priorités du gouvernement actuel. Plusieurs initiatives ont été ou seront prises en ce sens, notamment dans la province de Luxembourg.

Pour répondre à votre première question, le ministre de l'Intérieur me charge de vous signaler que le 112 est déjà en service depuis 1992. Depuis lors, tout appel 112 aboutit automatiquement à la centrale 100 et bénéficie du même traitement. Il ajoute qu'il ne peut, en raison de facteurs externes - tels que les fournisseurs, l'adaptation et la construction de bâtiments -, vous donner avec certitude la date à laquelle le 112 deviendra le numéro unique pour tous les appels de secours. En conséquence, il est probable que l'échéance de 2010 ne pourra être tenue.

La régulation des appels aux centres 100 a été étudiée par mon prédécesseur qui a fait le choix d'une régulation par des préposés non médecins, spécialisés dans la régulation des appels au 100 et formés par des infirmiers urgentistes détachés dans les centrales 100.

J'ai fait publier, au printemps 2008, un manuel consacré à la régulation médicale. Les préposés 100 ont été formés à l'utilisation de ce manuel et peuvent, en quelques questions assez simples, cerner le degré d'urgence et de sévérité de la pathologie du patient et, dès lors, envoyer le moyen de l'AMU adéquat. L'informatisation de ce manuel de la régulation est en cours et permettra de faciliter le travail des préposés-régulateurs et, donc, d'améliorer leurs performances.

L'expérience pilote « 1733 » sera lancée initialement dans les communes couvertes par les cercles de médecine générale de Mons-La Louvière-Charleroi et de Bruges. Son extension à d'autres zones n'est pas d'actualité. Il n'est cependant pas exclu que cette extension puisse être étudiée prochainement sur la base des besoins du terrain et des premières conclusions de l'expérience pilote « 1733 ».

Mme Dominique Tilmans (MR). - L'aide médicale urgente n'a rien d'un sujet polémique ou politique. Je suis quelque peu déçue du fait que l'appel unifié 112 ne sera pas effectif pour 2010 car selon moi, il y a une grande urgence en la matière et une grande attente non seulement de la part des médecins généralistes mais également de la part des urgentistes.

Par ailleurs, je sais que l'on a choisi de ne pas intégrer des médecins dans le dispatching central. Or, et des expériences ont cours à l'étranger, une telle option représenterait non seulement un gain financier mais également un grand soulagement pour nombre de professions et de patients. Dès lors, je demanderai à la ministre de bien vouloir étudier attentivement cette possibilité.

Enfin, je me réjouis que l'on puisse lancer d'autres expériences pilotes et je souhaiterais que l'on se penche particulièrement sur les zones rurales où il existe une pénurie de médecins de première ligne, ce qui est plutôt catastrophique.