4-20

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Belgische Senaat

Handelingen

DONDERDAG 13 MAART 2008 - NAMIDDAGVERGADERING

(Vervolg)

Vraag om uitleg van de heer Georges Dallemagne aan de minister van Klimaat en Energie over «het gebruik van waterstof binnen het energieaanbod in België» (nr. 4-159).

De voorzitter. - De heer Josly Piette, minister van Werk, antwoordt.

M. Georges Dallemagne (cdH). - Un projet scientifique financé par le programme-cadre de recherche de l'UE a conclu que l'introduction de l'hydrogène dans le système énergétique réduirait la consommation totale de pétrole des transports routiers de 40% d'ici à 2050.

Cependant l'analyse indique également que la transition ne se fera pas automatiquement. Des obstacles importants doivent d'abord être surmontés, tant du point de vue économique et technologique qu'institutionnel, et il faut agir dès que possible. Le projet HyWays associe des entreprises, des instituts de recherche et des agences gouvernementales de dix pays européens.

Ce projet a abouti à une feuille de route pour l'analyse des incidences potentielles sur l'économie, la société et l'environnement de l'UE, du recours à grande échelle à l'hydrogène, sur le court et le long terme. Cette feuille de route est assortie d'un plan d'action indiquant les modalités à suivre pour concrétiser ce programme.

Étonnamment, la Belgique n'est pas partie prenante du projet HyWays alors que tous les pays voisins le sont.

Pourtant, le recours à l'hydrogène est une des options les plus réalistes pour améliorer la viabilité écologique et économique des transports, en particulier le transport de voyageurs, les utilitaires légers et les autobus. Toutefois, ce recours nécessite des changements progressifs dans l'ensemble du système énergétique et donc une planification rigoureuse

Il faut agir aussi judicieusement que rapidement pour que la Belgique ne soit pas en retard en matière d'utilisation rationnelle de l'hydrogène.

Quelle est votre analyse de la part que prendra l'hydrogène dans l'offre énergétique future ? Le fait que la Belgique, au contraire de ses voisins, ne fasse pas partie du projet HyWays, indique-t-il un désintérêt de notre pays pour la production et la distribution d'hydrogène et pour les moyens de transport adaptés à cette forme d'énergie ? Quels sont les développements que l'on peut espérer en Belgique en matière de production d'hydrogène et quels sont les modes de production envisageables ?

M. Josly Piette, ministre de l'Emploi. - Je vous lis la réponse du ministre Magnette.

Dans sa publication de 2005, l'Agence internationale de l'énergie concluait déjà que, selon les hypothèses les plus optimistes sur les progrès techniques et les politiques énergétiques favorables au recours à l'hydrogène comme vecteur énergétique, le lancement du marché des véhicules à piles à combustible utilisant de l'hydrogène pourrait débuter après 2020 et atteindre une proportion de 30% du parc global à l'horizon 2050.

Dans les hypothèses les moins optimistes, les véhicules à hydrogène pourraient ne jamais atteindre la masse critique pour le lancement de ce marché, et d'autres technologies aux coûts d'infrastructure plus faibles pourraient jouer un rôle plus important ; je pense aux biocarburants et synfuels provenant du gaz et du charbon. Par ailleurs, les véhicules en question seraient considérablement plus coûteux que les véhicules traditionnels.

Les différentes approches d'une « société de l'hydrogène » laissent apparaître que la vision et surtout la mise en oeuvre du développement de l'hydrogène en tant que vecteur énergétique couvrent des domaines d'ordre politique, environnemental, économique, social et technique très complexes.

C'est pourquoi, les services de la Politique scientifique ont publié en 2006 l'étude Development of tools to evaluate the potential for sustainable hydrogen in Belgium qu'ils ont confiée au VITO, à l'Université de Liège, à la KULeuven et à 3E.

Dans le scénario de référence, le marché de l'hydrogène ne représente pas un vecteur énergétique. En revanche, il apparaît dans les scénarios alternatifs, à partir de 2040.

En outre, il est difficile de prévoir quel type de technologie sera mis en oeuvre sur cette période : moteurs à combustion utilisant de l'hydrogène, véhicules hybrides à piles à combustible, etc.

Hormis les points forts mentionnés ci-dessus pour une société de l'hydrogène, la Belgique dispose d'un réseau étendu de distribution d'hydrogène - le plus long du monde -, de gaz naturel et de grands consommateurs industriels, comme Air Liquide qui a le plus grand centre d'hydrogène à Anvers, Hydrogenics qui produit de l'hydrogène par électrolyse, Intensys qui développe des piles à combustibles alcalines.

La taille du pays, la densité de population et du réseau routier et, par conséquent, la concentration élevée des consommateurs potentiels entraînent des coûts inférieurs pour la distribution de l'hydrogène aux utilisateurs finaux.

En Région flamande, il faut relever deux initiatives importantes, le Vlaams Samenwerkingsverband Waterstof en Brandstofcellen et le Witboek waterstof- en brandstofceltechnologie in Vlaanderen.

Le constructeur Van Hool a lui-même développé un bus à hydrogène.

En Région wallonne, le Plan Marshall accorde des moyens supplémentaires à la recherche sur les piles à combustible ; l'expertise en matière de piles à combustible et d'utilisation industrielle de l'hydrogène n'est plus à démontrer.

Tous les experts se rallient au fait qu'il faut participer activement au développement d'une vision européenne.

La plupart des experts pensent que, dans les prochaines décennies, la production d'hydrogène à grande échelle se fera d'abord à partir de combustibles fossiles, avec des procédés permettant la capture et le stockage de carbone pour des raisons de coût, et non plus à partir de sources d'énergie renouvelables ou nucléaire. Or, la capture et le stockage de CO2 impliquent des projets de démonstration qui sont menés à l'échelle de l'Union européenne.

Le Centre d'Étude de l'Énergie nucléaire participe au projet européen de recherche RAPHAEL pour le développement de réacteurs appropriés à la production d'hydrogène.

La gestion des ressources allouées à la R&D en termes d'optimisation de processus d'innovation dans des PME n'est pas critiquable en soi. Grâce au savoir-faire technologique et aux petites structures de la Belgique, c'est certainement un des points forts d'une telle approche.

M. Georges Dallemagne (cdH). - Je ne voudrais pas que la Belgique soit trop timorée vis-à-vis de ce type d'énergie.

J'entends les initiatives prises par la Région wallonne et la Région flamande. Je pense que le ministre du Climat et de l'Énergie, à qui j'adresserai cette interpellation ultérieurement, doit également montrer qu'il s'intéresse à cette question. Je ne comprends pas pourquoi les chiffres qu'il cite sont tellement en retrait par rapport à ceux cités par l'Union européenne.

Indépendamment des questions qui se posent encore, il faut aller résolument vers ces nouveaux modes d'énergie. J'en ai parlé avec des experts aussi éminents que M. Van Ypersele, lui-même grand défenseur de la production d'hydrogène qui, rappelons-le, peut également avoir lieu loin de la Belgique, l'hydrogène étant transporté assez facilement.

De voorzitter. - De agenda van deze vergadering is afgewerkt.

De volgende vergadering vindt plaats woensdag 19 maart 2008 om 15.00 uur.

(De vergadering wordt gesloten om 19.30 uur.)