4-15

4-15

Belgische Senaat

Handelingen

DONDERDAG 31 JANUARI 2008 - NAMIDDAGVERGADERING

(Vervolg)

Vraag om uitleg van mevrouw Dominique Tilmans aan de minister van Sociale Zaken en Volksgezondheid over «de Impulseopremie voor de installatie van huisartsen in landelijke gebieden» (nr. 4-67)

De voorzitter. - De heer Paul Magnette, minister van Klimaat en Energie, antwoordt.

Mme Dominique Tilmans (MR). - Les primes d'installations octroyées dans le cadre d'Impulseo sont incontestablement une excellente initiative afin d'inciter les jeunes médecins diplômés à s'installer dans des zones ou quartiers en carence. Depuis octobre 2006, le succès est tel que sur 312 demandes de prêts sans intérêt, de prêts à taux réduit ou de primes uniques à l'installation, 276 sollicitations, soit 90%, ont été approuvées. Je m'en félicite.

Cependant, je m'interroge quant au caractère suffisamment attractif de la prime actuellement prévue pour les milieux ruraux et semi-ruraux. En effet, le nombre de médecins généralistes n'est aujourd'hui plus suffisant pour assurer la relève des médecins qui cesseront leur activité dans les prochaines années.

Cette profession de santé a perdu de son attractivité pour les jeunes et le numerus clausus y est certainement pour quelque chose : plus d'un quart du quota de nouveaux généralistes n'est pas rempli en Belgique. Je ne parlerai pas des médecins spécialistes.

Plusieurs régions rurales ou semi-rurales en Belgique sont particulièrement touchées par la pénurie de médecins généralistes. À titre d'exemple, je citerai, entre autres, la province du Limbourg, la province de Liège et bien entendu la province de Luxembourg tout entière, où trente-sept communes sur quarante-quatre pâtissent d'une faible densité médicale.

Il est vrai que la pratique de la médecine générale en milieu rural doit nécessairement s'adapter à un certain nombre de spécificités comme une faible densité de population, une densité médicale inférieure à celle du reste du pays, une couverture géographique par médecin nettement plus étendue, la difficulté de déplacement de la population avec un réseau de transports en commun peu performant, un temps de trajet très important pour rejoindre un hôpital aigu, temps qui peut aller jusqu'à quarante minutes.

Bien entendu, je ne remets pas en cause le programme Impulseo, qui apporte déjà une réponse partielle à la pénurie de médecins généralistes dans ces zones. Il reste cependant qu'il serait intéressant d'inciter davantage de jeunes généralistes à s'installer dans des zones excentrées des agglomérations, c'est-à-dire dans des villages situés dans des écarts. On constate très souvent, et cela peut se comprendre, que les jeunes candidats préfèrent s'installer à proximité de commerces, d'écoles ou d'hôpitaux et laissent ainsi une part de la population à l'écart de la première ligne de soins. Ce constat est inquiétant. Je pense que donner un avantage supplémentaire à Impulseo en faveur de l'installation dans ces zones particulièrement excentrées serait une excellente initiative.

M. Paul Magnette, ministre du Climat et de l'Énergie. - Je vous lis la réponse de la ministre Onkelinx.

Le fonds Impulseo 1 attribue entre autres une prime de 20.000 euros aux jeunes médecins s'installant dans des zones à faible densité médicale. Récemment le nombre de ces zones a été revu à la hausse, y compris dans les régions rurales. Un nouvel arrêté royal prévoit également un élargissement des conditions d'accès à ce fonds. Il ne s'applique plus uniquement aux médecins diplômés au cours des quatre dernières années, mais à tout médecin généraliste déménageant son cabinet vers une zone à faible densité médicale : 276 médecins ont profité de ce fonds depuis octobre 2006, ce qui démontre une réelle efficacité de ces mesures.

Il est vrai que 25% du quota des généralistes ne sont pas atteints actuellement, mais cela concerne essentiellement le Nord du pays.

Il est vrai par ailleurs que la médecine en milieu rural mérite une réflexion particulière compte tenu des problèmes de densité médicale mais aussi des distances et des densités d'infrastructures hospitalières. Toutefois, il est sans doute trop tôt pour juger de tous les effets positifs du fonds Impulseo 1, d'autant que l'accès à celui-ci a été récemment élargi.

Un effort d'information sur les fonds Impulseo et une réflexion sur des mesures complémentaires d'aide récurrente aux médecins s'installant dans des zones à faible densité, devront sans aucun doute être mis en place au cours des prochains mois.

Mme Dominique Tilmans (MR). - J'insiste pour que le ministre Magnette transmette à la ministre Onkelinx le constat que les jeunes médecins généralistes s'installent dans les zones Impulseo les plus intéressantes, celles situées à proximité de commerces ou d'une ville et où il est beaucoup plus facile de vivre.

Certaines régions très excentrées, comme celles de Gouvy et de Houffalize, sont vraiment démunies et très peu de médecins généralistes s'y installent. Cela pose problème en termes de garde et d'aide médicale urgente.

Cette prime Impulseo est attractive mais elle est identique partout dans la zone. Il serait peut-être intéressant d'envisager des primes Impulseo plus, avec un bonus supplémentaire en cas d'installation dans les zones excentrées pour essayer d'y attirer les médecins et éviter de laisser une population sans réponse médicale.