Questions et Réponses

SÉNAT DE BELGIQUE


Bulletin 3-78

SESSION DE 2006-2007

Questions posées par les Sénateurs et réponses données par les Ministres (Art. 70 du règlement du Sénat)

(Fr.): Question posée en français - (N.): Question posée en néerlandais


Premier ministre

Question nº 3-5912 de Mme Hermans du 22 septembre 2006 (N.) :
Prévention du VIH et du sida. — Aide à la recherche. — Institut de médecine tropicale.

En mars 2006, le Conseil des ministres a approuvé la nouvelle note politique relative à la lutte internationale contre le VIH/sida. La Belgique poursuit ainsi sans relâche ses efforts pour freiner la propagation de la maladie. Le budget de la Coopération belge au développement affecté à la lutte contre le sida a sensiblement augmenté ces dix dernières années : d'un million d'euros en 1996, il est passé à près de 25 millions d'euros en 2005. De nombreux acteurs sont associés à cette politique : les autorités fédérales et régionales, les communes et les ONG, les universités, les institutions scientifiques, les syndicats et le secteur privé. Les autorités encouragent également le secteur privé à intensifier la lutte contre le sida.

L'un des instituts de recherche faisant autorité dans le domaine du VIH/sida et des moyens de prévention et ce, au niveau mondial, est l'Institut de médecine tropicale (IMT) d'Anvers.

On peut lire dans la note politique de la Coopération au développement : « La Belgique aidera les pays concernés à identifier leurs besoins en matière de recherche, à former les chercheurs locaux et à mettre en place ou à consolider les institutions et l'infrastructure nécessaires. Il s'agit d'examiner opérationnellement, cliniquement ou en appui à la politique, l'impact du sida ou de déterminer les facteurs contextuels d'ordre politique, juridique, économique, social ou culturel qui sont déterminants dans la lutte contre le sida. »

Je crains que la note politique ne néglige un des aspects principaux, à savoir la recherche scientifique sur les moyens de prévention du VIH, domaine dans lequel l'IMT est justement leader mondial. Cet institut s'est forgé une réputation mondiale dans le domaine du développement précoce de microbicides pour la prévention du VIH. De nombreuses publications, présentations à des congrès et thèses de doctorat en attestent. L'IMT collabore avec des partenaires industriels et non industriels pour développer le TMC120 en un microbicide contre le VIH. Le développement de moyens de prévention des maladies infectieuses présente un intérêt économique en termes d'emploi, de potentiel d'innovation et d'exportations. La prévention des maladies infectieuses gagne en importance à la suite notamment de la résistance croissante des micro-organismes aux thérapies existantes, de l'augmentation des déplacements internationaux, des changements climatiques et des besoins des pays en voie de développement. L'IMT forme de jeunes chercheurs des pays en voie de développement pour qu'ils puissent lancer dans leur pays des activités de recherche et de traitement axées sur la thérapie et la prévention des maladies infectieuses.

Le savoir-faire acquis risque toutefois de disparaître. Le TMC120 est le microcide le plus puissant contre le VIH actuellement en développement. Il a été découvert par feu le docteur Paul Janssen et ses collaborateurs du Center for Molecular Design (Janssen Pharmaceutica) à Vosselaar. La poursuite du développement de ce microcide risquerait d'être prise en charge par l'International Partnership for Microcides (IPM), soutenu par la Bill and Melinda Gates Foundation.

J'aimerais obtenir une réponse aux questions suivantes :

1. L'honorable premier ministre connaît-il la réputation mondiale de l'IMT dans le domaine du développement précoce de microcides pour la prévention du VIH et peut-il indiquer, pour ce qui relève de ses compétences, dans quelle mesure il souhaite soutenir et/ou a soutenu la recherche et le développement de moyens de prévention du VIH par cet institut ?

2. Est-il prêt à inscrire le thème de l'aide à la recherche de microcides pour la prévention du VIH à l'ordre du jour du Conseil des ministres en accord avec les divers ministres directement compétents et/ou à développer cette aide en accord avec les ministres spécialisés, les universités et les instituts de recherche ?

3. L'aide à la recherche de microcides pour la prévention du VIH a-t-elle déjà été abordée dans le groupe de travail Sida de la Commission interdépartementale du développement durable ? Dans l'affirmative, quand ? Les centres de recherche ont-ils participé aux discussions et quels sont les résultats de celles-ci ? Dans la négative, pour quelle raison ? Est-on prêt à inscrire ce thème à l'ordre du jour et à inviter les centres de recherche à participer aux discussions ?

Réponse : Comme rentrant dans leurs attributions respectives, la question de l'honorable membre est transmise :

1º en ce qui concerne les points 1 et 2, au ministre de la Politique scientifique;

2º en ce qui concerne le point 3, au ministre de la Coopération au développement.