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Sénat de Belgique

Annales

JEUDI 8 FÉVRIER 2007 - SÉANCE DE L'APRÈS-MIDI

(Suite)

Question orale de Mme Jihane Annane au ministre des Affaires sociales et de la Santé publique sur «l'adoption par le Parlement européen du rapport sur la promotion d'une alimentation saine et de l'activité physique en vue de lutter contre l'obésité» (nº 3-1401)

Mme la présidente. - M. Christian Dupont, ministre de la Fonction publique, de l'Intégration sociale, de la Politique des grandes villes et de l'Égalité des chances, répondra.

Mme Jihane Annane (MR). - Le thème de l'obésité était à nouveau d'actualité la semaine dernière. Le Parlement européen a adopté ce 1er février un rapport intitulé « Promouvoir une alimentation saine et l'activité physique : une dimension européenne pour la prévention des surcharges pondérales, de l'obésité et des maladies chroniques. »

Ce rapport recommande aux États membres, entre autres mesures, « de reconnaître officiellement l'obésité comme maladie chronique afin d'éviter toute forme de stigmatisation des personnes obèses et de discrimination à leur encontre, et de garantir qu'elles ont accès à un traitement approprié dans le cadre de leurs systèmes nationaux de santé. »

Est-il encore besoin de rappeler que la population des 27 États membres compte près de 14 millions d'enfants en surpoids et 3 millions d'obèses ? Que dans l'Union, 38% des femmes et 27% des hommes sont en surcharge pondérale ? Que 39% des Belges sont en surcharge pondérale et 15% sont obèses ?

L'obésité est un problème essentiel de santé publique qui retient particulièrement mon attention. C'est la raison pour laquelle j'ai déposé, avec mon collègue le sénateur Jacques Brotchi, une proposition de résolution, en novembre dernier. Pour rappel, cette proposition de résolution vise à favoriser une approche curative interdisciplinaire des problèmes de surcharge pondérale chez l'enfant et d'obésité chez l'adulte, ainsi que des risques y afférents.

Je souhaiterais savoir si le gouvernement va reconnaître l'obésité comme maladie chronique.

Par ailleurs, j'aimerais connaître vos intentions à la lecture des recommandations contenues dans cette résolution, outre les éléments formulés dans le Plan national nutrition-santé de décembre 2005.

M. Christian Dupont, ministre de la Fonction publique, de l'Intégration sociale, de la Politique des grandes villes et de l'Égalité des chances. - Je vous donne lecture de la réponse de M. le ministre Demotte.

Je connais bien le document dont vous faites mention. J'ai suivi les derniers développements au Parlement européen en ce qui concerne la problématique de l'obésité. Je partage tout à fait sa position en ce qu'il préconise la promotion d'une alimentation saine et de l'activité physique en vue de lutter contre l'obésité, la surcharge pondérale et les maladies chroniques.

C'est dans le même esprit que j'ai lancé le Plan National Nutrition Santé - PNNS -, en avril 2006. Le PNNS poursuit l'objectif de lutter contre les facteurs alimentaires qui augmentent la prévalence des affections telles que les maladies cardio-vasculaires ou le diabète de type 2. L'objectif du PNNS est aussi de réduire la mortalité et la morbidité qui résultent de ces affections et/ou de ces facteurs de risque. Il vise également à s'attaquer aux facteurs de risque susceptibles de provoquer l'apparition d'affections chroniques, en mettant sur pied des mesures adéquates et à sensibiliser la population à l'importance d'un mode de vie sain.

Un autre aspect vise également à fournir à la population les aides nécessaires pour maigrir efficacement, si c'est indiqué, et de valoriser l'accompagnement par un personnel de santé spécialisé, tel que diététiciens, spécialistes de la nutrition, médecins.

C'est pourquoi j'ai commencé par une campagne de sensibilisation destinée à attirer l'attention de la population sur l'importance des bonnes habitudes alimentaires et d'un mode de vie sain. Cela s'est effectué par l'intermédiaire d'un spot TV et par la diffusion de guides alimentaires tant généraux que spécifiques à l'ensemble de la population.

Par ailleurs, le PNNS se compose de nombreuses actions concrètes. J'en citerai deux, non exhaustives de l'ensemble des mesures prévues.

Une première action vise à mettre sur pied un groupe de travail rassemblant des représentants des différentes autorités compétentes en matière d'enseignement. Il sera chargé notamment de formuler des recommandations et d'encourager les actions sur le plan de l'intégration de notions de nutrition, en tant que discipline à part entière, dans les formations des professions de la santé et autres professions concernées par la nutrition. L'accent y sera mis sur une approche pluridisciplinaire de l'obésité et du surpoids.

Une deuxième action du PNNS vise à évaluer les possibilités, notamment de rendre l'accompagnement par un diététicien plus facilement accessible aux personnes obèses, afin d'assurer une prise en charge spécialisée et efficace.

Je ne manquerai pas non plus d'envisager les données plus spécifiques de ce rapport dans le cadre des prochaines réunions du comité d'experts.

Mme Jihane Annane (MR). - Je me réjouis que l'obésité soit une priorité de la politique du ministre. Je pense toutefois ne pas avoir reçu de réponse à ma première question : le ministre de la Santé pense-t-il reconnaître l'obésité comme maladie chronique ou non ? Il s'agit, en effet, d'une condition essentielle pour que les personnes qui sont en surcharge pondérale et obèses puissent avoir accès à des soins adéquats dans notre système de santé.

Par ailleurs, je me réjouis également de toutes les mesures qui sont et seront prises dans le cadre du plan national santé.

Parmi les mesures relayées par le rapport du Parlement européen, quelles sont celles que prendra le ministre de la Santé, outre les mesures contenues dans le plan national santé, comme je le demandais dans ma deuxième question ?