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Mme la présidente. - Mme Els Van Weert, secrétaire d'État au Développement durable et à l'Économie sociale, adjointe au ministre du Budget et des Entreprises publiques, répondra.
M. Christian Brotcorne (CDH). - Mme la secrétaire d'État remplace le premier ministre, mais j'aurais aimé que ce dernier s'exprime lui-même au sujet des informations qu'il a données à la presse à l'issue d'un entretien avec M. Shinzo Abe, premier ministre du Japon.
Il a en effet déclaré que « la Belgique soutient la position japonaise et continuera à le faire » dans le cadre de la volonté du Japon d'occuper un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies.
Cette attitude n'est pas anodine et il relève de notre responsabilité et de notre droit le plus strict de soutenir ceux que nous souhaitons voir siéger au Conseil de sécurité.
La Belgique y siège en tant que membre non permanent depuis le début de cette année et notre ministre des Affaires étrangères a insisté, à l'occasion d'une présentation des missions de la Belgique au sein de ce conseil, sur la nécessaire coordination qu'il convient d'établir avec les autres pays européens. Il a notamment dit : « Nous devons également le faire à partir d'un angle d'approche européen, ce qui implique que nous soyons en dialogue étroit avec nos partenaires de l'Union européenne qui siégeront en même temps que nous au Conseil de sécurité. »
Lorsque notre premier ministre dit au premier ministre du Japon qu'il soutient sa demande d'obtenir un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies, parle-t-il au nom de la seule Belgique ? Si oui, pourquoi ? En vertu de quelle raison notre gouvernement est-il arrivé à cette décision ? Cette décision a-t-elle été prise après concertation avec nos alliés de l'Union européenne ? Peut-on admettre que la France et le Royaume-Uni, qui sont aujourd'hui membres permanents du Conseil de sécurité, approuvent cette prise de position de la Belgique ?
Mme Els Van Weert, secrétaire d'État au Développement durable et à l'Économie sociale, adjointe au ministre du Budget et des Entreprises publiques. - Je vous lis la réponse du premier ministre.
La Belgique est d'avis que le Conseil de sécurité doit être réformé pour l'adapter aux réalités géopolitiques d'aujourd'hui et pour renforcer sa représentativité et sa légitimité, notamment par un meilleur équilibre régional. Elle a aussi à coeur de préserver l'efficacité du conseil.
La réforme du Conseil de sécurité a fait l'objet de débats intenses dans le cadre de la préparation du sommet des Nations unies de 2005. Les diverses formules proposées n'ont pas permis de dégager un accord sur cette réforme. À l'heure actuelle, il n'existe aucun élément permettant de conclure que l'une ou l'autre formule d'élargissement du conseil serait susceptible de rallier l'adhésion nécessaire de la part des membres des Nations unies.
La Belgique souhaite renforcer la dimension européenne du Conseil de sécurité en exerçant ses responsabilités dans le cadre de l'article 19 du Traité de l'Union, en renforçant la coordination entre les membres européens du Conseil de sécurité et en encourageant une meilleure cohérence dans leurs prises de position sur des dossiers qui sont traités à la fois par l'Union européenne et par le Conseil de sécurité.
Il n'y a malheureusement pas d'unanimité entre les États membres de l'Union européenne sur les modes de réforme du Conseil de sécurité.
M. Christian Brotcorne (CDH). - Je regrette de devoir constater que la réponse lue par Mme Van Weert n'est pas du tout celle que j'attendais.
Ma question était la suivante : sur la base de quels critères la Belgique défend-elle la candidature du Japon au siège de candidat permanent au Conseil de sécurité ? C'est en tout cas ce qui a été annoncé au premier ministre japonais qui est venu en visite chez nous.
N'ayant reçu aucune réponse à la question que j'ai posée, je me réserve, le cas échéant, le droit de poser une question orale au premier ministre sur ce thème lors d'une prochaine séance de notre assemblée.
Nous sommes au courant du fait qu'il y a une réforme, mais qu'il n'y a pas d'accord. Nous ignorons qui siégera. Pourquoi la Belgique défend-elle unilatéralement la candidature du Japon ?