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Sénat de Belgique

Annales

JEUDI 17 FÉVRIER 2005 - SÉANCE DE L'APRÈS-MIDI

(Suite)

Demande d'explications de Mme Olga Zrihen au premier ministre sur «son entretien avec le président des États-Unis, George W. Bush» (nº 3-597)

M. le président. - M. Armand De Decker, ministre de la Coopération au développement, répondra au nom de M. Guy Verhofstadt, premier ministre.

Mme Olga Zrihen (PS). - Permettez-moi de vous adresser cette demande d'explications que j'avais réservée au premier ministre. Je comprends que la préparation de la réunion de lundi lui impose pour l'instant d'autres centres d'intérêt. Il me paraît toutefois important que vous sachiez que sur le site internet du ministère belge des Affaires étrangères, on peut lire, et je cite :

« Les États-Unis sont un partenaire incontournable de la Belgique. Nos relations politiques avec notre partenaire américain ont toujours été caractérisées par une grande convergence d'intérêts. (...) Nos relations avec les États-Unis ont connu manifestement une forte dégradation au cours des deux dernières années. Tout en reconnaissant dans les États-Unis une puissance à responsabilité globale, la Belgique a été sensible à une certaine tendance unilatéraliste dans le chef de Washington. Inversement, Washington s'est senti heurté par la franchise de nos positions au sujet de la guerre en Irak et dans le dossier de la Défense européenne. Notre "loi génocide" a donné lieu à des dérives, critiquées par Washington, auxquelles nous avons entre-temps remédié.

Le gouvernement belge est résolu à surmonter ces malentendus. Il désire le faire dans un dialogue ouvert, qui doit permettre de mieux se comprendre et, ce faisant, de dédramatiser les points de divergences. Il s'emploiera à le faire en toute sérénité et dans le respect mutuel des positions respectives. »

De manière générale, la Belgique et l'Europe doivent s'opposer à toute vision unilatérale des relations internationales. Tel est du moins mon point de vue. La Belgique doit continuer à bâtir et à appliquer une politique étrangère basée sur le renforcement du droit international et des institutions multilatérales ; elle doit soutenir les régimes démocratiques, défendre les droits de l'homme, contribuer à la prévention des conflits dans le respect des résolutions onusiennes et soutenir les résolutions pacifiques des différends.

Dans la perspective de la visite du président des États-Unis, George W. Bush, à Bruxelles, ces 22 et 23 février, et de l'entretien futur du premier ministre, je souhaiterais poser différentes questions sur les sujets qui seront à l'ordre du jour de cette rencontre.

Le premier ministre abordera-t-il la situation en Irak et les suites des élections, le dossier iranien, le statut de la Cour pénale internationale, la ratification du Traité de Kyoto - sujet d'actualité s'il en est -, la prochaine rencontre de l'OMC à Hong Kong, la relance du processus de paix au Moyen-Orient et la situation en Afrique centrale ?

Malgré le peu de temps que durera cette rencontre, je pense qu'il sera possible d'obtenir des informations utiles.

M. Armand De Decker, ministre de la Coopération au développement. - Le premier ministre me prie de vous fournir la réponse suivante. Au préalable, je voudrais toutefois ajouter, à titre personnel, que votre question me surprend un peu car elle porte sur les intentions du gouvernement et même sur ses intentions de conversation.

« La discussion bilatérale entre les représentants de la Belgique et M. Bush sera surtout axée sur l'agenda stratégique commun. Les thèmes abordés seront : le Moyen-Orient, l'Irak et l'Afrique.

En outre, d'autres points seront soumis à la discussion, tels que les conventions et les traités internationaux, dont le Protocole de Kyoto. »

Mme Olga Zrihen (PS). - Je conclus que l'entretien sera bien au coeur de l'actualité et que nous pourrons obtenir, la semaine prochaine, de très bonnes informations.

J'espère toutefois que la réunion de l'OMC, fin décembre, sera aussi un des thèmes évoqués.