3-88

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Belgische Senaat

Handelingen

DONDERDAG 16 DECEMBER 2004 - NAMIDDAGVERGADERING

(Vervolg)

Mondelinge vraag van de heer Christian Brotcorne aan de minister van Buitenlandse Zaken over «de toestand in Oost-Congo» (nr. 3-500)

Mondelinge vraag van de heer Lionel Vandenberghe aan de minister van Buitenlandse Zaken over «het conflict tussen Rwanda en Congo» (nr. 3-503)

De voorzitter. - Ik stel voor deze mondelinge vragen samen te voegen. (Instemming)

M. Christian Brotcorne (CDH). - Chacun sait que des troupes rwandaises sont entrées en RDC ces derniers jours. Ces incursions constituent une violation de l'intégrité territoriale du Congo et menacent donc la stabilité et la sécurité dans la région. Elles sont contraires à la Charte des Nations unies et sont donc passibles de sanctions.

Le Rwanda justifie ces incursions, qu'il ne conteste dès lors pas, en arguant du fait qu'il y va de sa sécurité et qu'il doit poursuivre les Interahamwes réfugiés ou ayant en tout cas trouvé un lieu de résidence sur le sol de la RDC. Le président Kagame a déclaré devant le parlement rwandais qu'il n'avait pas l'intention de se conformer aux principes élémentaires du droit international et donc de se retirer du territoire étranger sur lequel il a envoyé ses troupes.

Dans le cadre du Sommet européen de Bruxelles, j'aimerais savoir si la Belgique, l'ensemble des pays de l'Union ou la présidence néerlandaise envisagent éventuellement de prendre des initiatives en la matière et d'exercer des pressions, voire d'imposer des sanctions à l'égard du Rwanda.

Si ce point vient en discussion au Sommet de Bruxelles, quelle position la Belgique défendra-t-elle ?

De heer Lionel Vandenberghe (SP.A-SPIRIT). - Mevrouw de voorzitter, vorig jaar hebben we in de commissie voor de Buitenlandse Betrekkingen onder uw voorzitterschap grondig gedebatteerd over de situatie in Congo, Burundi en Rwanda. Met een delegatie van de Interparlementaire Unie ben ik van 30 november tot en met 4 december in Rwanda geweest. We hadden er gesprekken met president Kagame, ministers en verschillende parlementsleden, met diplomaten, maar ook met minder regimegebonden personen en mensen van de NGO-wereld. Iedereen was bekommerd om wat zich afspeelt in het grensgebied met Congo. Door de voortdurende en groeiende schermutselingen in de regio komt niet alleen het vredesproces in de hele regio van de Grote Meren in het gedrang, maar ook het democratiseringsproces en de verkiezingen in Congo. Deze week nog hebben we de voorzitter van de verkiezingscommissie in de Senaatscommissie gehoord. De NGO's spreken over duizend doden per dag en dringen aan op sancties en nieuwe initiatieven.

Zal deze problematiek op de Europese Raad van ministers van Buitenlandse Zaken besproken worden? Welke initiatieven zal België voorstellen? Zal de minister via diplomatieke weg de regeringen in de regio aansporen om een escalatie van het conflict te vermijden? Is het terugschroeven van de Belgische samenwerking met Congo en/of Rwanda een optie indien de regeringen van deze landen niet meer inspanningen leveren om de vrede te bewaren? Welke initiatieven zal de minister nemen om het conflict op de agenda van de internationale gemeenschap te zetten? Wat wordt er gedaan om de rebellen in het grensgebied tussen Congo en Rwanda te ontwapenen?

De heer Karel De Gucht, minister van Buitenlandse Zaken. - Vooreerst is het mijn overtuiging dat er voor de toestand in Oost-Congo niet onmiddellijk een militaire oplossing bestaat. Ik geloof niet dat er op korte termijn een voldoende troepenmacht kan gemobiliseerd worden die inderdaad de ontwapening van de FAR-Interahamwe aanvat en op hetzelfde ogenblik een dam opwerpt tegen Rwanda, dat op dit ogenblik duidelijk het Congolese grondgebied betreedt. Dat zou misschien de ideale oplossing zijn, maar ik zie niet goed in hoe dat kan gebeuren.

Deuxièmement, il y a certainement des intrusions de Rwandais sur le territoire congolais mais j'ignore si, comme l'indique M. Lionel Vandenberghe, elles font réellement mille morts par jour.

Contrairement à ce que prétend le Rwanda, ces intrusions ne sont pas justifiées par une menace directe venant du territoire congolais, notamment des FAR-Interahamwes. Ceux qui sont présents dans l'est du Congo ne représentent pas une menace directe pour le Rwanda. Ils peuvent, par contre, avoir des répercussions indirectes sur l'économie ou donner lieu à des conflits locaux.

Les FAR-Interahamwes constituent un problème pour le Congo lui-même car ils sont la source de conflits et de nombreuses violences sur le sol congolais, bien plus que sur le sol rwandais.

De FAR-Interahamwe is overigens geen eenduidig gegeven. Minstens drie verschillende groepen moeten worden onderscheiden. Allereerst zijn er de leden van de milities die zich in Oost-Congo hebben gevestigd en daar in hun dorpen willen blijven. Daardoor is er een ernstig probleem van nabuurschap met de autochtone Congolese bevolking. Een tweede groep, de huurlingen, vecht voor wie de beste prijs betaalt. Een derde groep zijn de kindsoldaten van de genocide in Rwanda tien jaar geleden, die nu vooraan in de twintig zijn en op een bijzonder brutale manier optreden, vrouwen verkrachten, dorpen platbranden, mensen vermoorden. Ze behoren niet tot een politieke richting. Het zijn gewoon moordenaarsbenden die rondzwerven in het Oosten van Congo.

De Rwandezen maken er zich iets te gemakkelijk van af als ze zeggen dat de Congolezen zich nu maar zelf moeten redden. Ze moeten die groepen - desnoods gedwongen - ontwapenen. Rwanda geeft geen duidelijk antwoord op de vraag wat met hen moet gebeuren. Moeten ze gerepatrieerd worden? Zijn ze welkom in Rwanda? Is hun juridische veiligheid er verzekerd? Hoe zal men die rondzwervende groepen ontwapenen? Rwanda is er tijdens de twee vorige oorlogen trouwens ook niet in geslaagd deze groepen uit te schakelen. Allereerst moet er in Congo een geïntegreerd leger komen.

La Belgique fait quand même un grand effort. Le ministre de la Défense, M. Flahaut, est revenu avant-hier du Congo et, hier, nous avons eu l'occasion de discuter avec lui des résultats qu'il a obtenus à Kinshasa. Aujourd'hui, nous disposons vraiment d'un accord complet relatif à l'entraînement, avant les élections, de plusieurs brigades. Ceci représente un effort considérable de la Belgique et de l'Afrique du Sud, avec également le soutien du Congo.

Il s'agit donc d'un accord tripartite relatif à l'entraînement de cette armée intégrée. C'est un élément très important pour la pacification et la stabilisation de l'Est du Congo. Notre objectif est de faire en sorte que ces brigades, une fois entraînées, travaillent en étroite collaboration avec la MONUC, soutiennent cette dernière et puissent s'attaquer au problème des FAR-Interahamwes. La MONUC peut difficilement le faire elle-même pour des raisons liées au dispositif mais aussi à son mandat. Même si elle opère actuellement sous le chapitre VII, on ne sait pas clairement si son mandat lui permet d'attaquer des groupes armés et de lancer une offensive. Les hommes de la MONUC peuvent se défendre, le cas échéant avec des armes, quand ils sont attaqués mais peuvent-ils attaquer certains groupes d'une façon pro-active ? Nous ne savons pas clairement si ceci relève du chapitre VII de la Charte des Nations unies.

Sur le plan politique, il est important de maintenir la pression sur le Rwanda. C'est ce que nous avons fait lundi, lors du Conseil des Affaires générales, en adoptant une résolution très ferme. C'est ce que nous ferons à nouveau demain, avec les conclusions du Conseil européen. Je pense aussi que le rôle des États-Unis est très important dans ce domaine. Ils peuvent influencer le Rwanda pour que ce pays cesse les attaques qu'il lance vers le Congo. Nous insisterons auprès de notre partenaire pour qu'il utilise tous les moyens dont il dispose pour influencer le Rwanda en ce sens.

M. Christian Brotcorne (CDH). - Je souscris tout à fait à la réponse que vous venez de donner. Je pense que la pression doit effectivement être maintenue. Toutefois, comme le montrent certains précédents, si le Rwanda reste sourd, il faudra peut-être adopter des sanctions. Quand les autorités du Zimbabwe ont envisagé des expropriations, le Conseil des Nations unies a pris des sanctions. Tout récemment, on n'a pas hésité à sanctionner très rapidement la Côte d'Ivoire parce que la situation n'y était pas tolérable vis-à-vis du droit international.

Il faut éviter toute politique de deux poids deux mesures qui serait justifiée par le fait que, dans cette région, on s'entre-tue uniquement entre gens de même couleur. La responsabilité de la communauté internationale est exactement la même que dans les cas pour lesquels elle a précédemment pris des sanctions. Indépendamment de l'appel aux États-Unis qui me paraît tout à fait fondé et justifié, il conviendra donc d'envisager très rapidement d'adopter des sanctions. Elle peuvent constituer une « arme » si la pression ne suffit pas.

De heer Lionel Vandenberghe (SP.A-SPIRIT). - Iedereen is het erover eens dat de internationale druk veel sterker moet zijn, niet alleen op diplomatiek vlak, maar ook financieel. De plaatselijke bevolking mag er evenwel niet onder lijden. Uit de gesprekken die ik heb gehad, blijkt dat financiële sancties noodzakelijk zijn.

M. Karel De Gucht, ministre des Affaires étrangères. - Je suis plutôt d'accord avec MM. Brotcorne et Vandenberghe. Si la situation persiste, il faudra songer à des sanctions. Une conférence des donateurs organisée la semaine dernière au Rwanda a débouché sur très peu de résultats parce que le Rwanda a adopté une approche très agressive. Il est toutefois un peu trop tôt pour envisager des sanctions.