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M. Francis Poty (PS). - Je me permets de vous interpeller à propos d'une maladie qui frappe les chevaux en pâture en Wallonie. Cette maladie porte le nom de myopathie myoglobinurique atypique et ses causes sont encore inconnues.
Le phénomène n'a pas seulement été observé en Wallonie. En effet, plusieurs dizaines de cas ont été recensés ces dernières semaines dans la moitié du nord de la France, ce qui est quand même inquiétant. Il n'est pas neuf non plus car la maladie avait déjà été décrite en Écosse, au début des années 80. Elle est régulièrement réapparue dans le nord de l'Europe, notamment en Allemagne, en 1995 et en 1996. Depuis l'automne 2000, plusieurs chevaux sont morts dans des circonstances semblables dans le sud de notre pays.
Certaines études épidémiologiques démontrent que la maladie survient dans des circonstances climatiques particulières. Elle frappe les chevaux vivant en permanence en pâtures et, plus occasionnellement, ceux qui sont rentrés pour la nuit. Toutes les races sont concernées et les sujets jeunes et les femelles semblent être majoritaires dans les statistiques de mortalité. Certains experts ont avancé l'hypothèse d'une mycotoxicose, c'est-à-dire d'un empoisonnement par champignons, voire d'une pathologie d'origine bactérienne.
Certes les études se poursuivent, mais j'aimerais savoir si vous disposez d'informations complémentaires à propos de cette maladie qui frappe essentiellement le sud du pays. En outre, quelles sont les mesures prises par votre département en matière de prévention ?
M. Jef Tavernier, ministre de la Protection de la consommation, de la Santé publique et de l'Environnement. - Malheureusement, les informations dont vous disposez sont correctes. Cette maladie atypique laisse perplexes les plus grands spécialistes de médecine équine depuis sa réapparition dans notre pays, il y a quelques années.
Mes services ne disposent d'aucun élément supplémentaire par rapport à ce que vous avez exposé. Ils ont rappelé aux vétérinaires les symptômes de la maladie et les mesures à conseiller à titre préventif, à savoir le maintien des chevaux dans les box pendant les périodes à risque. Une information à destination du grand public a été très largement diffusée par la presse suite à une interpellation du ministre de l'Agriculture au Parlement wallon, il y a quelques semaines.
Les scientifiques ont entrepris des recherches qui n'ont toujours pas abouti quant à l'étiologie de cette maladie. Différentes hypothèses doivent encore être confirmées.
L'Université de Liège a introduit, fin novembre, auprès de mes services une demande de subvention en vue d'effectuer des recherches sur cette maladie. Je suis plutôt favorable à cette étude mais, malheureusement, cette demande ne pourra être traitée que dans le cadre du budget de l'année 2003. Cette demande vise à pouvoir analyser les nombreux échantillons prélevés sur les chevaux qui ont succombé à cette maladie.
Je rappelle qu'il ne semble pas s'agir d'une maladie contagieuse et que la gestion des pâturages pourrait, à terme, permettre de diminuer l'incidence de cette affection malheureusement pratiquement toujours fatale.
M. Francis Poty (PS). - Ce qui est un peu rassurant, c'est que vous affirmez que cette maladie n'est pas contagieuse. C'est important.
M. Jef Tavernier, ministre de la Protection de la consommation, de la Santé publique et de l'Environnement. - Malheureusement, toutes les hypothèses que vous avez émises ne sont que des hypothèses. De nombreuses recherches seront encore nécessaires en la matière et on ne sait pas pourquoi le nombre de cas a tellement augmenté ces dernières années.