2-249 | 2-249 |
De voorzitter. - De heer Didier Reynders, minister van Financiën, antwoordt namens de heer Louis Michel, vice-eerste minister en minister van Buitenlandse Zaken.
Mme Marie-José Laloy (PS). - Le 28 novembre 2002, jour de la fête nationale en Albanie, a correspondu au nonantième anniversaire de l'indépendance de ce petit État balkanique.
Les vicissitudes historiques n'ont pas épargné le peuple albanais qui, depuis plusieurs générations, a toujours trouvé un asile sûr en Belgique. Cette émigration, essentiellement politique en ses débuts, a pris également une dimension économique depuis l'écroulement de la plus féroce dictature stalinienne d'Europe il y a dix ans.
Les relations culturelles, commerciales, familiales, de coopération contre le crime organisé sont ainsi, sans qu'il y paraisse, relativement importantes. Notre consulat, ouvert il y a quelques années dans la ville côtière de Durrës, assure déjà un travail efficace. Pourtant, la Belgique ne dispose toujours pas d'une représentation diplomatique à Tirana, à la hauteur des relations bilatérales en pleine croissance.
La décision d'y ouvrir une ambassade serait également une contribution positive de notre pays à la stabilisation de la région des Balkans et un encouragement adressé à l'Albanie engagée sur la voie difficile des réformes. Lors de la visite du ministre des Affaires étrangères albanais Ilir Meta à Bruxelles, il y a quatre semaines, M. le ministre des Affaires étrangères a déclaré que la Belgique examinait une pareille possibilité.
Pouvez-vous nous indiquer, monsieur le ministre, ce qu'il en est au stade actuel des relations diplomatiques entre la Belgique et l'Albanie et quelles perspectives concrètes de développement on peut attendre à moyen terme ?
M. Didier Reynders, ministre des Finances. - Voici la réponse qui m'a été communiquée par M. le ministre des Affaires étrangères.
Mme la sénatrice a tout à fait raison de souligner l'importance des liens existant entre la Belgique et l'Albanie à la suite d'une émigration considérable en provenance de ce pays.
Nous sommes dès lors loin de sous-estimer la nécessité d'approfondir nos relations bilatérales, et pas seulement en matière d'immigration et de lutte contre la criminalité organisée.
Lors de mon entretien du 14 novembre dernier avec mon homologue albanais, auquel Mme la sénatrice fait référence, j'ai proposé d'élaborer à courte échéance un paquet, un plan d'action constitué de propositions visant à accélérer le développement de nos relations, ainsi que de leur cadre légal. Ce paquet comprendra bien sûr un volet important sur la coopération en matière d'immigration et de lutte contre la criminalité, mais aussi des propositions d'accords dans divers domaines d'ordre économique, scientifique et culturel.
Je tiens d'ailleurs à souligner que nous avons tout récemment signé avec l'Albanie un accord aérien ainsi qu'un accord de prévention de double imposition et qu'un accord de promotion et de protection des investissements vient d'entrer en vigueur. Cela illustre le dynamisme croissant dans nos relations.
Concernant l'établissement d'un poste diplomatique à Tirana, j'ai indiqué à mon homologue albanais que je partageais le jugement d'opportunité et que j'étais disposé à en examiner la possibilité dans le cadre d'un exercice de réflexion global sur notre représentation à l'étranger. Tirana présente en effet certains atouts en tant que centre régional. Toutefois, j'ai été également contraint de rappeler que nos limites budgétaires nous obligeaient à faire preuve de créativité et à envisager des solutions intermédiaires, voire légères, en deçà d'une ambassade à part entière. La réflexion est en cours et je vous tiendrai informée.
J'adhère entièrement à l'argument de Mme la sénatrice, selon lequel le développement de nos relations avec l'Albanie contribuera à la stabilisation de la région des Balkans dans son ensemble et encouragera ce pays dans le sens des réformes. C'est également le but que nous poursuivons au travers de notre soutien à l'échelon européen en faveur de la négociation et de la conclusion d'un accord de stabilisation et d'association entre l'Union européenne et la République d'Albanie.
Telle était la réponse de M. Louis Michel. Pour ce qui concerne l'aspect spécifique du poste diplomatique, il vous informera plus avant au fur et à mesure de l'évolution du dossier.