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Belgische Senaat

Handelingen

DINSDAG 16 JULI 2002 - NAMIDDAGVERGADERING

(Vervolg)

Vraag om uitleg van de heer Jean-Marie Happart aan de minister van Consumentenzaken, Volksgezondheid en Leefmilieu over «blaasworm» (nr. 2-849)

M. Jean-Marie Happart (PS). - La semaine dernière, Philippe Mahoux et moi-même vous interpellions, madame la ministre, sur l'échinococcose alvéolaire.

Je me permets aujourd'hui de vous adresser quelques questions complémentaires à propos de cette maladie potentiellement mortelle qui, je le rappelle, est à mes yeux plus menaçante que celle de Creutzfeldt-Jakob, cette dernière n'ayant, pour sa part, heureusement pas encore fait de victimes dans notre pays.

Quelles mesures compte prendre votre département pour informer la population quant aux risques de transmission de la maladie chez l'homme, par la consommation de fruits - myrtilles, fraises des bois, etc. - ou de végétaux tels que les salades et les légumes des jardins souillés par les excréments d'un animal contaminé ?

Ne convient-il pas de recommander aux détenteurs d'animaux domestiques de faire vermifuger, une fois par mois, leurs animaux de compagnie ?

Des mesures ne doivent-elles pas être prises afin que tout médecin pratique systématiquement les tests susceptibles de déceler cette maladie chez toutes les personnes se plaignant de troubles du foie ?

Enfin, ne convient-il pas d'appliquer en la matière le principe de précaution ?

Mme Magda Aelvoet, ministre de la Protection de la consommation, de la Santé publique et de l'Environnement. - L'information constitue effectivement la partie essentielle de la prévention qui relève de ma compétence.

J'ai donc demandé à mon administration de mettre sur le site web du ministère de la Santé l'avis du Conseil supérieur d'Hygiène sur les risques liés à la consommation de fruits et de végétaux crus contaminés par les excréments d'un animal infesté. Cette information devra être également divulguée par d'autres moyens. Le ministère de la Santé publique fera aujourd'hui ou demain un communiqué de presse pour attirer l'attention sur quelques précautions importante à prendre. Je demanderai également à l'Institut scientifique de Santé publique de diffuser un folder, comme cela a été fait pour la maladie de Lyme.

Cette zoonose étant liée aux animaux sauvages, la collaboration avec les instances régionales de l'agriculture sera indispensable. Cela dit, le deuxième pilier de la prévention reste la surveillance de l'infestation animale sauvage qui est de compétence régionale. Il faut donc que les Régions renforcent leur participation au réseau européen de surveillance existant.

Un autre aspect de la prévention, la vermifugation des animaux domestiques, n'a de sens que si elle est régulière et administrée à des animaux susceptibles de manger des campagnols. Dans le processus d'information, il faudra donc inclure la recommandation de l'administration mensuelle de Praziquantel.

En ce qui concerne les tests hépatiques, ce serait une mauvaise pratique médicale que de demander systématiquement une sérologie contre l'échinocoque chez tous les malades ayant une atteinte hépatique, surtout ceux ayant des défenses immunitaires normales.

Il est plus logique de faire cet examen lorsque les pathologies les plus fréquentes comme la cirrhose et le cancer ont été éliminées, surtout en présence d'un terrain d'immunosuppression, d'autant plus que la sérologie peut rester négative après infestation et que seuls des examens plus pointus, comme l'échographie, pourront mettre en évidence le parasite.

Enfin, une sérologie positive peut simplement signaler un contact ancien avec le parasite et n'est pas synonyme de maladie.

Une information ciblée sera diffusée dans le Journal des médecins - Artsenkrant pour attirer l'attention des médecins sur cette problématique.

Concernant le principe de précaution, je vous rappelle qu'il ne doit pas être confondu avec celui de la prévention. Le principe de précaution s'applique à un risque identifié, mais dont l'évaluation scientifique contient encore de nombreuses incertitudes.

La prévention, quant à elle, s'applique à un problème dont le risque est identifié et tous ses paramètres connus. C'est précisément le cas de l'échinococcose, au sujet de laquelle il n'y a plus beaucoup d'incertitude.

C'est pourquoi votre comparaison avec la variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, dont de nombreux paramètres sont encore incertains, n'est pas tout à fait adéquate.

Enfin, qu'entendez-vous, dans le présent contexte, par « application du principe de précaution » ? À quoi pensez-vous exactement ?

J'espère que la réponse que je vous ai donnée rencontre vos préoccupations.

M. Jean-Marie Happart (PS). - Je remercie la ministre de ses réponses qui me rassurent presque totalement.

Le principe de précaution entre dans le cadre de l'information. Ainsi, le week-end prochain, c'est la fête des myrtilles à Vielsalm. Des dizaines de milliers de personnes seront présentes dans la région, qui est très largement infestée par la maladie puisque, dans certains villages, 100% des renards sont porteurs de l'échinococcose.

Il faut, à mon sens, faire davantage que passer une information dans la presse et réaliser une information systématique à l'entrée des bois, comme on le faisait auparavant pour la rage et comme on le fait en cas de peste porcine.

Il conviendrait de diffuser une information systématisée dans toutes les régions présentant un risque potentiel sérieux, de manière à ce que les citoyens soient mis au courant.

Beaucoup de personnes récoltent actuellement des myrtilles et les vendent, soit pour la confection de confitures, ce qui ne pose pas de problème, soit sur les marchés, sans indication d'origine. Les acheteurs ignorent si les fruits proviennent, ou non, d'une région contaminée et il y a donc un risque sérieux pour la santé. En matière d'information, une simple publication dans la presse ne suffit pas.

Concernant le principe de précaution, quelles sont les demandes que vous orienterez vers les différentes régions ?

À propos des surpopulations de renards, demanderez-vous aux Régions d'intervenir ? Ou estimez-vous qu'il est trop tôt pour ce faire ou qu'il n'est pas utile d'agir ?

Concernant le corps médical, si l'on veut disposer de statistiques mises à jour et qui soient sérieuses et fiables, il faut s'atteler à la tâche car il est bien connu que l'on ne trouve que ce que l'on cherche. On ne peut donc se contenter d'une demande aléatoire. Il faut une demande relativement systématique.

Il est exact qu'il faut pratiquement réaliser une échographie pour diagnostique la maladie. Quand elle est prise à son début, on peut en guérir ou, en tout cas, vivre avec elle mais, quand elle est prise trop tard, on n'échappe pas à la greffe du foie, voire à la mort.

Par précaution, il est donc indispensable de diffuser une information.

-Het incident is gesloten.