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Belgische Senaat

Handelingen

DONDERDAG 13 DECEMBER 2001 - NAMIDDAGVERGADERING

(Vervolg)

Vraag om uitleg van mevrouw Meryem Kaçar aan de minister van Binnenlandse Zaken over «de ordehandhaving tijdens de Top van Laken» (nr. 2-634)

Mevrouw Meryem Kaçar (AGALEV). - Vandaag, morgen en overmorgen vindt de Top van Laken plaats. In Brussel worden massaal Europese democratische andersglobalisten verwacht om te betogen. Ik was vandaag zelf aanwezig. Er waren naar schatting 80.000 manifestanten.

De manifestaties tijdens de top van Brugge, Gent, en Luik zijn in feestelijke stemming verlopen.

Gelet op de vorige Europese top in Genua en Göteborg zou ik de minister willen vragen of er voldoende voorzorgsmaatregelen genomen zijn om het recht tot betogen in Brussel in goede omstandigheden te laten verlopen.

Er zal wellicht samenwerking zijn tussen de politiediensten op Europees niveau, graag zou ik dan ook van de minister vernemen op welke manier aan de Belgische grens onderscheid wordt gemaakt tussen de democratische andersglobalisten die geweldloos willen betogen en de herrieschoppers.

M. Antoine Duquesne, ministre de l'Intérieur. - Madame Kaçar, vous avez pu manifester cet après-midi. Vous n'étiez pas seule. Vous affirmez qu'il y avait 80.000 manifestants. Le premier ministre parle de 100.000 participants. C'est probablement la première fois que les autorités font une évaluation supérieure à celle des manifestants.

Vous aurez pu constater qu'on peut parfaitement organiser une manifestation, exprimer ses opinions, être vivant voire turbulent sans créer d'incident. Je me réjouis de cette situation. Aujourd'hui, je voudrais féliciter ces manifestants qui ont fait preuve de beaucoup d'intelligence. En effet, à la télévision ce soir, on a entendu clairement leur message politique. S'il y avait eu des incidents, c'est cela que la télévision aurait montré, occultant la portée politique d'une manifestation aussi importante que celle qui s'est déroulée. Quand on le veut, on le peut. J'ai d'ailleurs coutume de dire que les meilleures prestations des policiers sont celles qu'ils ne doivent pas accomplir. Je suis très content quand on me dit le soir que les forces importantes que j'ai déployées ont été inutiles, que personne n'a été blessé, ni parmi les manifestants, ni parmi les forces de l'ordre. En tant que ministre de l'Intérieur, je trouve que c'est un grand succès.

Tout cela a été préparé depuis longtemps, en bonne harmonie entre les différents services de police, conformément à l'esprit de la police intégrée à deux niveaux, et avec les autres autorités administratives compétentes. Je tiens à cet égard à féliciter le bourgmestre de Bruxelles. Il a travaillé avec ses collègues et avec moi-même en parfaite harmonie.

Aujourd'hui, même si vous ne vous en êtes peut-être pas rendu compte, des forces importantes étaient déployées. Comme je l'avais dit dès le départ, on ne les a pas vues. Je ne voulais pas qu'il y ait le moindre geste qui eût pu être considéré comme une provocation. Elles étaient toutefois prêtes à intervenir si des incidents avaient surgi.

J'adopte la même attitude en ce qui concerne les frontières. Malgré les recommandations faites par certains, je n'ai pas pris la décision de fermer les frontières, c'est-à-dire d'appliquer l'article 2.2 de Schengen. Si je devais avoir le moindre doute ou l'impression qu'il y a un risque sérieux d'une menace pour l'ordre public ou la sécurité nationale sur nos frontières, je n'hésiterais pas à prendre la décision. Jusqu'à présent, cela n'a pas été nécessaire. J'espère que cela continuera ainsi. Les seules décisions de refoulement qui ont été prises concernent un certain nombre de personnes qui ont causé des troubles de l'ordre public, parfois avec dégradation de biens. Je pense à ce qui s'est passé dans les locaux de la Ligue flamande des familles. Il y a eu un trouble à l'ordre public. Mes services ont dès lors, par application de la loi, procédé au refoulement. Ce sont des cas extrêmement peu nombreux. Les mesures prises dans ce cadre visent avant tout à éviter les dérives et à ce que des situations dégénèrent.

J'espère qu'après les trois jours à venir, on pourra citer Bruxelles comme un modèle de capitale de l'Europe, une capitale où les responsables politiques peuvent se réunir pour prendre les décisions qui s'imposent, mais aussi une capitale où les gens, qu'ils soient ou non d'accord avec ce qui se décide, peuvent exprimer leur opinion.

J'espère que ce qui s'est passé aujourd'hui se reproduira demain et après-demain. Je vois M. Lozie hésitant. Mais on réfléchit lorsqu'on lit sur certains sites internet des messages de type policier, où l'on parle de PC, de communication par GSM, où l'on conseille de se munir de linges imbibés de vinaigre pour lutter contre les gaz lacrymogènes, où l'on recommande d'avoir des vêtements de rechange pour éviter d'être identifiés après avoir commis une infraction et d'utiliser des moyens rapides de circulation comme le roller ou la trottinette. Cela prête à sourire mais cela inquiète aussi. Évidemment, cela ne concerne qu'une minorité de manifestants mais nous devons néanmoins rester très vigilants.

Mevrouw Meryem Kaçar (AGALEV). - Ik hoop dat we morgen met evenveel fierheid naar de nieuwsberichten kunnen kijken. Het is belangrijk dat de groep van democratische andersglobalisten gedecriminaliseerd wordt. Het is belangrijk dat de Top van Laken slaagt zonder problemen, zonder door herrieschoppers te worden verstoord.

De democratische andersglobalisten verdedigen immers een andere, democratische wereld, waar een altruïstisch gedrag zonder enig eigenbelang de bovenhand haalt. Het is lang geleden dat dit in de wereld of in Europa nog zo massaal is geuit. Dit mag onder geen beding mislukken.

M. Antoine Duquesne, ministre de l'Intérieur. - Je partage l'espoir de Mme Kaçar. Le déroulement de la manifestation d'aujourd'hui a montré que c'était possible. Il est vrai que le service d'ordre des manifestants de demain n'a pas la même expérience que celui des organisations syndicales. Mais s'ils le veulent, ils le peuvent. Que les organisateurs se démarquent des infimes minorités qui ne cherchent pas la liberté d'expression mais la violence et la subversion. Aux organisateurs de participer à la sécurité.

-Het incident is gesloten.