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Sénat de Belgique

Annales parlementaires

JEUDI 25 JANVIER 2001 - SÉANCE DE L'APRÈS-MIDI

(Suite)

Demande d'explications de Mme Sabine de Bethune à la vice-première ministre et ministre de l'Emploi sur «la différence de participation des femmes peu qualifiées et des femmes hautement qualifiées au marché du travail en Belgique» (n° 2-310)

Mme Laurette Onkelinx, vice-première ministre et ministre de l'Emploi. - Je confirme les chiffres du Centrum voor sociaal beleid de l'UFSIA que Mme de Betune a mis en exergue. Les chiffres relatifs aux conventions de premier emploi en exécution du plan Rosetta vont dans le même sens. A la date du 19 janvier 2001, mon département avait reçu près de 41.000 conventions. A cette même date, environ 32.000 avaient donné lieu à un traitement statistique. On constate qu'au total, 42% des conventions sont conclues par des femmes mais que 46% ont été conclues par des femmes qualifiées et seulement 35% par des moins qualifiées.

Ces éléments devront être pris en compte lors de l'évaluation annuelle du Conseil national du travail. Pour la première fois, j'ai demandé une évaluation de la loi en terme de genre. Je tiens évidemment à élargir ce concept-là.

Cette situation doit être appréciée en fonction de plusieurs facteurs. On constate que plus de jeunes filles que de jeunes gens terminent l'enseignement secondaire général - donc sans qualification spécifique - soit 55% de filles contre 45% de garçons, mais que cette tendance se renverse lorsqu'on regarde l'enseignement secondaire technique et professionnel. Au niveau de l'enseignement secondaire, le manque de qualification est donc plus sensible chez les filles que chez les garçons.

Par ailleurs, on sait que l'emploi des femmes est marqué par une différence de salaire estimée en moyenne à 25% par rapport au salaire des hommes. Nous aurons encore l'occasion d'en parler puisque je travaille, dans le cadre de la présidence européenne, sur les indicateurs relatifs à l'inégalité salariale. De plus, les femmes sont concentrées dans certains secteurs où les salaires sont bas, elles ne se retrouvent qu'à certaines fonctions et les emplois qui leur sont offerts sont souvent des emplois à temps partiel ou atypiques. Or, plus le manque de qualification est grand, plus l'effet négatif de ces discriminations est important. En outre, le manque de services accessibles, plus particulièrement en ce qui concerne l'accueil des enfants et des personnes âgées, ainsi que l'existence des pièges à l'emploi découragent l'entrée des femmes peu qualifiées sur le marché du travail.

Afin d'accroître le taux d'emploi, une série de mesures ont déjà été prises, comme la convention de premier emploi ou encore la lutte contre les pièges à l'emploi. Je rappelle plus particulièrement les mesures suivantes.

Le développement des services de proximité pour lequel un avant-projet de loi a déjà été approuvé par le Conseil des ministres constituera également un élément essentiel qui devrait faciliter l'accès des femmes peu qualifiées au marché du travail.

Il faut encore souligner que, dans la prolongation de ce qui avait déjà été fait lors de la programmation précédente du Fonds social européen, j'ai également apporté mon soutien au projet JUMP. Ce projet a, dans un premier temps, identifié les obstacles et les facteurs de succès pour permettre une réinsertion socioprofessionnelle de femmes peu qualifiées et en situation de pauvreté. Une méthodologie visant à améliorer l'accès à la formation et à l'emploi de femmes précarisées a été développée et une campagne de sensibilisation de tous les acteurs susceptibles d'intervenir dans leur recherche d'insertion a été menée. L'accent a tout particulièrement été mis sur la sensibilisation des employeurs à cette problématique, plus particulièrement dans le secteur du nettoyage, de l'Horeca et dans le cadre du projet d'intérim d'insertion que j'ai développé avec certains collègues.

Enfin, à la suite de l'initiative communautaire NOW, des projets pour la création de réseaux afin de favoriser l'insertion de femmes non qualifiées - je pense notamment au réseau FLORA - continueront à être développés.

Ces priorités se retrouvent d'ailleurs dans le plan d'action national pour l'emploi de l'année 2000 ainsi que dans le document pour la nouvelle programmation 2000-2006 du Fonds social européen.

Enfin, avec mon collègue M. Daems, j'aurai l'occasion de faire une proposition particulière - cela fait d'ailleurs partie de ses objectifs stratégiques - visant à permettre aux femmes d'avoir un accès plus aisé aux nouvelles technologies et notamment de bénéficier de la formation à ces nouvelles technologies. Vous savez que ce secteur constitue une mine d'emplois et on a bien entendu envie que les femmes en profitent.

Toute une série de politiques ont donc déjà été menées mais il faudra persévérer et je m'y emploie avec l'ensemble de mes collègues.

Mevrouw Sabine de Bethune (CVP). - De problematiek is natuurlijk zeer ruim, maar de cijfers zijn toch heel frappant en vergen een bewust beleid. De minister bevestigt de cijfers en ze duidt een aantal mogelijkheden aan om het probleem aan te pakken. Het zal uiteraard meerdere jaren vergen om de statistieken om te buigen.

Er moeten ook meer inspanningen worden gedaan op het vlak van beter vergoede zorgverlofregelingen. Het interprofessioneel akkoord omvat een aantal beslissingen, maar dat ontslaat de overheid niet van haar verantwoordelijkheid, integendeel. In de Scandinavische landen is de participatie van laaggeschoolde vrouwen op de arbeidsmarkt veel hoger omdat er een betere zorgverlofregeling is. Een betere combinatie gezin-arbeid voor de laaggeschoolde vrouwen en mannen zal evenwel een grote maatschappelijke investering vergen.

Mme Laurette Onkelinx, vice-première ministre et ministre de l'Emploi. - Je partage le point de vue de Mme de Bethune, elle le sait d'ailleurs. J'aurai prochainement l'occasion de déposer un projet de loi dans le suivi des propositions que j'avais faites et de l'accord interprofessionnel, en vue d'harmoniser les temps de vie au travail et hors travail. Comme elle, je suis persuadée que cela pourra améliorer le taux d'activité des femmes, et notamment des femmes peu qualifiées.

-L'incident est clos.