2-11

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Belgische Senaat

Parlementaire handelingen

WOENSDAG 10 NOVEMBER 1999 - NAMIDDAGVERGADERING

(Vervolg)

Mondelinge vraag van mevrouw Anne-Marie Lizin aan de minister van Justitie over «de wettelijke erkenning van de prostitutie» (nr. 2-30)

Mme Anne-Marie Lizin (PS). - Le ministre a sans doute, lui aussi, pris connaissance du projet d'école de formation à la prostitution de Payoke à Anvers. Evidemment, tout cela participe à l'objectif de revendiquer la reconnaissance légale d'une activité professionnelle particulière. Nous nous inquiétons, comme pratiquement tous les mouvements de femmes - en tout cas du côté francophone - de l'effet que pourrait avoir une telle banalisation de la prostitution sur certains milieux de jeunes. La presse de ce matin fait état de ce qui s'est passé à Bruxelles. Une vaste opération de police a permis de découvrir des jeunes de 14 à 18 ans, en provenance d'Europe de l'Est.

La commission de l'Intérieur du Sénat vient de constituer un sous-groupe qui examinera ce phénomène.

Faut-il rappeler que la femme n'est pas un objet de vente sexuel ? On touche ici aux droits fondamentaux de la personne.

L'association en cause adopte une attitude paradoxale puisque son objectif est, à l'évidence, de protéger les personnes. La voie qu'elle préconise revient pourtant à rendre impossible la criminalisation du proxénétisme.

Je tiens également à rendre le ministre attentif à un autre projet d'Espace P qui prévoit d'organiser une journée portes ouvertes afin de « montrer au monde extérieur le monde de la prostitution et faire sauter les tabous qui permettront un jour une reconnaissance du métier. »

Monsieur le ministre, avez-vous l'intention de réagir, de prendre position contre de tels projets ? Des contacts ont-ils été pris entre ces associations et votre administration et éventuellement vous-même pour arrêter cette dérive significative ?

M. Marc Verwilghen, ministre de la Justice. - Je partage les motivations et les interrogations de Mme Lizin.

Pour préparer cette réponse, j'ai pris contact avec le centre de M. Leman qui m'a appris que la personne qui devait créer une école de prostitution et mener les actions d'Espace P vient d'être remerciée par Mme Patsy Sörensen qui n'est d'ailleurs pas d'accord avec l'approche incriminée.

Dès lors, les deux initiatives qui ont été reprises dans la presse, conformément au souhait de leur auteur, sont devenues sans objet, ce qui répond, je crois, à votre question et à l'entièreté de la problématique.