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Sénat de Belgique

Belgische Senaat

Annales parlementaires

Parlementaire handelingen

SÉANCE DU JEUDI 12 OCTOBRE 1995

VERGADERING VAN DONDERDAG 12 OKTOBER 1995

(Vervolg-Suite)

DEMANDE D'EXPLICATIONS DE M. MONFILS AU PREMIER MINISTRE SUR « LE REFUS DU GOUVERNEMENT DE PRÉSENTER LA CANDIDATURE DE BRUXELLES À L'ORGANISATION DES JEUX OLYMPIQUES DE 2004 »

VRAAG OM UITLEG VAN DE HEER MONFILS AAN DE EERSTE MINISTER OVER « DE WEIGERING VAN DE REGERING OM BRUSSEL VOOR TE DRAGEN ALS KANDIDAAT VOOR DE ORGANISATIE VAN DE OLYMPISCHE SPELEN IN 2004 »

M. le Président. ­ L'ordre du jour appelle donc la demande d'explications de M. Monfils au Premier ministre sur « le refus du Gouvernement de présenter la candidature de Bruxelles à l'organisation des Jeux olympiques de 2004 ».

La parole est à M. Monfils.

Eu égard au fait que l'occasion vous est donnée de développer dès à présent votre demande d'explications, monsieur Monfils, je vous demanderai, en compensation, de bien vouloir faire preuve de concision.

M. Monfils (PRL-FDF). ­ Monsieur le Président, mon intervention sera donc plus brève que prévu, alors que c'est M. le Premier ministre qui est à l'origine de la modification de l'ordre des travaux. Je le rencontrerai certainement demain à l'occasion du match de football Standard-Bruges mais les circonstances, probablement plus polémiques, ne nous permettront pas d'examiner le problème de manière sereine.

En ce qui concerne le refus du Gouvernement de soutenir la candidature de Bruxelles pour l'organisation des Jeux olympiques en 2004, je tiens d'abord à écarter deux reproches, non fondés me semble-t-il, à savoir qu'il s'agirait d'une utopie et d'un projet uniquement bruxellois.

À mes yeux, il ne s'agit pas d'une utopie, monsieur le Premier ministre. Le dossier a été bien élaboré; des études de faisabilité très précises ont été réalisées, l'une par Price Waterhouse et l'autre par le Bureau du Plan. M. Wathelet, ancien Vice-Premier ministre et ministre de la Justice et des Affaires économiques, avait d'ailleurs saisi le Bureau du Plan et, dans une lettre officielle, avait souhaité bonne chance aux auteurs de ce projet.

Par ailleurs, il ne s'agit pas d'un projet purement bruxellois. La Ville de Bruxelles est reconnue comme candidate pour l'organisation des Jeux olympiques, mais ce dossier concerne évidemment l'ensemble du pays, ses Communautés et ses Régions. En effet, je ne vois pas comment une course cycliste de cent kilomètres, par exemple, pourrait être organisée à Bruxelles ou encore le triangle olympique ou des compétitions de yachting sur les canaux. C'est donc bien l'ensemble du pays qui est concerné par cette grande aventure.

Les trois obstacles soulevés peuvent être résumés de manière très simple : « C'est Pékin, c'est trop tôt, c'est trop cher. »

Le premier argument avancé concernant Pékin est faux. Tout récemment d'ailleurs, M. Juan Antonio Samaranch a dit clairement ­ dans un journal néerlandais notamment ­ que, pour lui, la ville de Pékin n'était pas candidate.

Considérant ce qui s'est passé au Congrès mondial sur les droits de la femme qui s'est tenu à Pékin, monsieur le Premier ministre, je ne pense pas que le Comité olympique international confierait de gaieté de coeur l'organisation des Jeux olympiques à cette ville alors que, sur le plan de l'ouverture démocratique, beaucoup d'espoirs ont été déçus.

Le deuxième reproche portait sur le fait que ce dossier tombait trop tôt. C'est également inexact. En effet, le dépôt des candidatures doit être annoncé au début de l'année 1996; le dossier doit être terminé en 1997 et c'est en septembre 1997, après une autre procédure, que la ville est désignée.

Il importe de dire que, dans le dossier de candidature, trois phases étaient prévues. La première était le dépôt d'un dossier de candidature ­ avec tout ce que cela entraîne comme lobbying et contacts ­ qui portait sur 600 millions au total, dont 200 millions devaient provenir de l'État, 200 des organismes para-étatiques et 200 du secteur privé.

La deuxième phase, plus importante, était celle de la construction des infrastructures sportives, de télécommunications et de logements pour le village olympique. À propos de ces logements, il fallait envisager la construction de bâtiments, principalement situés dans la région bruxelloise. Les auteurs du projet estimaient que 60 p.c. des dépenses pourraient être à charge du secteur privé car, ultérieurement, l'ensemble de ces constructions lui reviendrait à des fins de logements sociaux. Ainsi, l'investissement ne serait pas perdu. Les seuls investissements que l'État devrait engager à fonds perdus seraient directement liés à l'activité sportive, comme c'est le cas pour Euro 2000 avec la construction du stade du Heysel.

Enfin, la dernière phase concernait l'organisation même des Jeux olympiques. Les dépenses seraient de l'ordre de 45 milliards et seraient évidemment couvertes par les recettes, la publicité et le sponsoring. Je rappelle d'ailleurs que, depuis les Jeux olympiques de Moscou, l'organisation des jeux n'a jamais été déficitaire, compte tenu des financements importants provenant du sponsoring et du secteur privé par le biais de la publicité.

Après ce bref exposé relatif aux propositions, je voudrais aborder les aspects macro-économiques. J'aurais pu m'y attarder longuement si j'en avais eu le temps, mais je me bornerai à dire que le Bureau du Plan, qui est tout de même composé de gens qui ne sont pas des andouilles, a chiffré l'augmentation du volume d'emplois entraînée par l'organisation des Jeux olympiques. Il est question de près de 20 000 emplois directs et 13 000 indirects. Le Bureau du Plan estimait aussi que l'organisation des jeux permettrait même de diminuer le déficit public dans la mesure où la consommation privée augmenterait et où des recettes supplémentaires seraient générées. La diminution du déficit public en 2004 pourrait être de l'ordre de 0,5 p.c. du PIB, soit 63,5 milliards. Au total, la réduction s'élèverait à 107 milliards.

Le Gouvernement a pris des mesures qui frappent le citoyen à concurrence de 120 à 130 milliards. Le projet que je viens d'exposer et qui tenait extrêmement bien la route permettrait de dégager des recettes sans s'attaquer au portefeuille de la population.

Monsieur le Premier ministre, vous avez à plusieurs reprises exprimé votre intérêt pour le Livre Blanc de Jacques Delors. Je le connais particulièrement pour avoir été récemment candidat aux élections européennes. Jacques Delors défend les grands travaux : voies de communications, télécommunications, infrastructures. L'organisation des Jeux olympiques relève de ce genre de démarche.

Enfin, ne nions pas l'intérêt du développement sportif et de l'image de marque. Vous savez comme moi, toutes les enquêtes le montrent, que le Belge n'est pas en particulière bonne santé, globalement. Le CIO a lancé un cri d'alarme à cet égard : le Belge ne fait pas assez de sport.

Ce n'est évidemment pas votre cas, monsieur le Premier ministre, puisque le dynamisme que vous manifestez lors des matchs de football vous aura certainement épuisé à l'issue de la rencontre de demain.

L'organisation des jeux permettrait, par effet d'entraînement, à l'ensemble de la population jeune de manifester son intérêt pour le sport. Je vous renvoie à cet égard à des sondages effectués par Marketing Unit ­ un organisme fort sérieux ­, sondages qui démontrent que 75 p.c. de la population consultée estiment que ce projet est remarquable, qu'il serait de nature à développer les initiatives sportives au niveau des jeunes et que l'image de marque de notre pays en sortirait grandie. Ces personnes consultées se sont exprimées de la sorte pas seulement à Bruxelles, mais également en Flandre et en Wallonie où les pourcentages sont comparables.

Ce projet est donc formidablement mobilisateur. On reproche toujours à notre population d'être quelque peu passive et de ne pas avoir de grandes idées. Voilà bien un grand projet autour duquel on pourrait mobiliser l'ensemble de la Belgique, et qui améliorerait l'image de marque de notre pays.

En cas d'échec, nous n'aurions pas perdu grand-chose et nous aurions peut-être mis au point un certain nombre de projets « infrastructurels » et de télécommunications qui pourraient ultérieurement être traduits concrètement dans les faits puisque le dossier aurait été particulièrement bien mis au point. De plus, la Belgique se serait manifestée sur le plan international. Il est incontestable qu'un travail considérable doit être accompli dans ce domaine si l'on veut gagner. Je vous rappellerai d'ailleurs que rien n'est perdu ni gagné d'avance. La candidature d'Athènes pour les Jeux olympiques de l'an 2000 avait été proposée pour des raisons historiques mais ce fut pourtant l'échec. Chaque fois qu'une candidature semble s'imposer d'emblée, le projet échoue. Ce n'est pas parce que Pékin est sur la ligne de départ que la réussite est assurée.

Depuis un certain nombre d'années, les Jeux olympiques ont eu lieu en dehors de l'Europe : aux USA, en Australie. Ce serait le moment ou jamais de les organiser à nouveau en Europe et pourquoi pas en Belgique, qui est incontestablement un point central sur notre continent au niveau des communications et en ce qui concerne une série d'organisations européennes et internationales.

J'ai évidemment fortement résumé ma demande d'explications, monsieur le Premier ministre, puisque je comprends que vous ayez ultérieurement d'autres devoirs.

En conclusion, je ne souhaite pas terminer par une simple condamnation du Gouvernement. Je crois que la décision annoncée après la mise en vacances du Parlement, en juillet dernier, a été prise avec beaucoup de précipitation puisque même les Communautés et les Régions n'ont pas pu donner leur avis.

Lors de la fameuse nuit du 4 août à la Communauté française, j'ai posé la question à la ministre-présidente; celle-ci m'a répondu que la décision avait été prise en quelques minutes sans que le dossier soit examiné à fond.

Ce que je vous demande, monsieur le Premier ministre, c'est peut-être de revoir votre décision, de mettre sur pied un groupe de travail, de demander à des experts d'examiner la faisabilité du dossier, de réexaminer la crédibilité des perspectives du Bureau du Plan et, sur la base d'une nouvelle analyse approfondie, de nous dire soit que vous maintenez votre décision de refus parce qu'il existe des risques financiers que nous ne pouvons courir, soit que l'aventure, qui n'en est pas une, peut être tentée et qu'en termes d'image de marque, de développement sportif, de projet mobilisateur et, finalement, en termes de « rentabilité » économique et financière, ce projet enthousiasmant peut être mené à bien. Il serait dommage qu'il soit enterré sans avoir bénéficié d'une analyse plus approfondie. Tout le dossier montre que l'affaire peut être rentable et que la Belgique ne retirerait que des éléments positifs de pareille organisation.

C'est donc à votre sagesse, monsieur le Premier ministre, que je fais appel en espérant que l'on pourra encore quelque peu réfléchir avant de prendre une attitude définitive. (Applaudissements.)

M. le Président. ­ La parole est à M. Mahoux.

M. Mahoux (PS). ­ Monsieur le Président, la présentation d'un dossier de candidature par la Belgique pour les Jeux olympiques est une initiative intéressante en soi.

Le dossier structuré par l'ASBL était certes inspiré par un financement largement privé. Par ailleurs, il ne s'agissait pas pour la Belgique ­ et en particulier pour la Ville de Bruxelles ­ de s'y engager à fonds perdus. Nous pensons, nous, socialistes, que cette manifestation aurait pu constituer une vitrine pour la capitale de l'Europe et induire des répercussions économiques pour l'ensemble du pays, et donc également pour la Communauté française.

Puisque le dossier posait la candidature de Bruxelles, il appartenait au bourgmestre de la ville, M. de Donnéa, de donner son accord. Or, pour rappel, celui-ci a refusé, pour des raisons budgétaires, que sa ville prenne seule en charge le coût du dossier de candidature. Son optique était donc d'engager tous les niveaux de pouvoirs pour que ceux-ci soient parties prenantes dans ce contexte.

Une réponse définitive n'étant pas attendue avant la fin de l'année, ne serait-il pas opportun, monsieur le Premier ministre, de réexaminer ce dossier ?

M. le Président. ­ La parole est à M. Nothomb.

M. Nothomb (PSC). ­ Monsieur le Président, les sénateurs sociaux-chrétiens ont suivi depuis l'origine et, faut-il le dire, avec sympathie, ce projet mobilisateur pour l'ensemble du pays, pour la jeunesse, pour les sportifs et pour notre économie.

Nous continuons à penser que semblable projet est nécessaire, même dans cette période de marasme économique et de difficultés budgétaires. Nous pensons que l'on ne lutte pas contre le chômage uniquement par une gestion rigoureuse ­ ce que le Gouvernement fait ­ mais aussi en stimulant la société à repartir de l'avant et les acteurs économiques à investir.

Bien entendu, le PSC est aussi un parti de réalisme budgétaire. Il se rend bien compte de l'impossibilité actuelle, pour le Gouvernement fédéral, de promettre de faire face à tous les investissements qui sont demandés par les promoteurs de cette candidature.

À la lecture du dossier, il nous semble qu'il subsiste néanmoins encore un certain nombre d'incertitudes dont l'impact est peut-être exagéré de part et d'autre. Il est exact que l'étude du Bureau du Plan estime qu'un semblable projet aurait un effet positif sur le produit national brut, mais cette institution part également de l'hypothèse qu'il n'y aurait pas d'investissements publics, ce qui constitue pourtant une des bases du dossier. Par ailleurs, en période de difficultés budgétaires, il est impossible d'envisager le surplus d'investissements de vingt-sept milliards de francs réclamés par les promoteurs. Leurs dernières démarches ramènent néanmoins cette évaluation des investissements publics à neuf milliards de francs.

Les Jeux olympiques se dérouleraient au centre de la Belgique. La Région bruxelloise en connaîtrait donc un regain d'activités. Ce projet aurait également une répercussion, en termes d'animations et d'opportunités économiques, sur l'ensemble du pays.

Rejoignant l'orateur précédent, il nous semble donc qu'il serait opportun que tout le monde se remette autour de la table afin de discuter des efforts qui doivent être fournis par les uns et les autres. Il faut répondre aux promoteurs du projet, qui sont soutenus par la Fédération des entreprises de Belgique. Il convient de leur dire que le secteur privé doit être un partenaire actif et qu'ils doivent s'engager clairement pour stimuler la participation du Gouvernement fédéral et des Gouvernements régionaux.

La ville et la Région ne peuvent pas se comporter comme s'il ne s'agissait pas de leur affaire. Elles doivent donc également être autour de la table et déterminer leur part de l'effort.

Il est vrai que nous travaillons dans l'incertitude d'une candidature qui pourrait n'avoir aucune chance si une majorité se dessinait en faveur de Pékin. Dans ce cas, l'établissement d'un dossier étayé nous permettrait cependant de repasser au tour suivant, à savoir en 2008. Pour cela, la Belgique doit dès à présent se préparer à être active lors de la négociation qui ne manquera pas de se dérouler.

Il nous semble donc raisonnable de demander au Premier ministre de veiller à réunir tout le monde autour de la table ­ le monde sportif, le secteur privé et les représentants des Gouvernements fédéral et régionaux ­ afin d'affiner, chiffres en mains, l'implication financière des uns et des autres et de déterminer la période de notre histoire budgétaire la plus adéquate pour le déroulement de cette manifestation. Il est vrai qu'au cours des prochaines années, un effort considérable de redressement devra encore être fourni pour entrer dans l'union monétaire et faire face au chômage. Ce contexte n'est donc pas favorable à des investissements publics que certains peuvent percevoir comme étant somptuaires. Mais dans la perspective de la relance du dynamisme de notre pays, semblable projet collectif mobilisateur est nécessaire.

Dès lors, monsieur le Premier ministre, il est urgent que vous repreniez l'initiative de remettre ce sujet en concertation. Peut-être arriverez-vous à la conclusion que le projet est nécessaire, mais seulement réalisable en 2008. Il est exact que cette date serait, pour notre pays et pour Bruxelles, également symbolique, la manifestation intervenant cinquante ans après l'exposition universelle de 1958. Cette exposition coïncide, dans le temps, avec un départ pour l'Europe et avec l'inauguration des Golden sixties. Il serait donc bon de commencer à se mobiliser mentalement pour réussir, après avoir accompli de nombreux efforts d'austérité, une période d'expansion durant la première décennie du XXIe siècle.

Nous recommandons donc la sagesse budgétaire et l'installation immédiate d'un groupe de travail qui associerait tous les milieux à la définition d'une attitude compatible avec ces deux objectifs légitimes. Selon nous, ce groupe de travail devrait siéger rapidement afin de terminer sa tâche avant la date de l'introduction éventuelle d'une candidature pour les Jeux de 2004. Il devrait donc se réunir et conclure avant la fin de cette année. (Applaudissements.)

De Voorzitter. ­ Het woord is aan de heer Van Hauthem.

De heer Van Hauthem (Vl. Bl.). ­ Mijnheer de Voorzitter, het gebeurt niet vaak, maar deze keer moet ook het Vlaams Blok een beslissing van Dehaene toejuichen.

Wij zijn tevreden dat de stad Brussel zich niet kandidaat heeft gesteld voor de organisatie van de Olympische Spelen in het jaar 2004, of beter dat de verschillende overheden hebben geweigerd het nodige geld ter beschikking te stellen. Het feest gaat dus niet door.

Het initiatief ging uit van de VZW Brubel, een conglomeraat van zakenmensen, onder meer uit de mediawereld ­ Canal Plus, Alcatel-Bell, Belgacom ­ en het Verbond van Belgische ondernemingen. Deze VZW behoort tot een wereld die weinig te maken heeft met de Olympische gedachte. Ze ziet de Olympische Spelen louter als een gelegenheid om zaken te doen. Men had er zelfs 19 miljoen voor over om een studie te laten uitvoeren waaruit de haalbaarheid van het project moest blijken.

De cijfers zijn frappant. Volgens Knack verklaarde één van de initiatiefnemers dat de overheid niet minder dan 27,5 miljard zou moeten investeren in mobiliteit, sport- en andere infrastructuur om het initiatief te realiseren. Hierbij worden de organisatiekosten zelf niet eens in aanmerking genomen.

Bij dergelijke gigantische investeringen wordt er gerekend op een terugverdieneffect ten bedrage van 75 miljoen, wat als een bijzonder schamele winst kan worden beschouwd.

Het is onaanvaardbaar en onverantwoord om dit risico te nemen in een land dat een staatsschuld heeft van meer dan 10 000 miljard.

Er werd nooit vermeld dat, indien Brussel zich kandidaat zou stellen, de Belgische Staat zich er ten aanzien van het Internationaal Olympisch Comité moet toe verbinden de eventuele verliezen te dekken. Er werd evenmin iets gezegd over wat er met de infrastructuren zou gebeuren na de Olympische Spelen en door wie zij moeten worden beheerd. Ook dit brengt kosten met zich.

De kandidatuur van Brussel is inderdaad onaanvaardbaar, met het voorbeeld van Montréal voor ogen dat zijn schulden nog tot het jaar 2008 moet afbetalen. Het is evenmin aanvaardbaar in het licht van het feit dat het Bloso in Vlaanderen nu reeds moet overwegen sportinfrastructuur te verkopen omdat de middelen voor het onderhoud ontoereikend zijn. Het zou beter zijn hierin te investeren.

Het Vlaams Blok is tevens van oordeel dat de daklozen in Brussel beter verdienen dan een megalomaan en prestigieus project.

Mijnheer Monfils, uw partijgenoot, de heer de Donnéa, de burgemeester van Brussel, verklaarde dat hij geen bezwaar heeft tegen de kandidatuur van Brussel, maar dat de stad Brussel er geen middelen in kan investeren.

Dit initiatief lijkt op een project waarvan de privé-sector wel de voordelen wil opstrijken maar de overheid voor de kosten wil doen opdraaien. Wij zijn het hiermee niet eens.

Het is duidelijk dat dit initiatief uitgaat van unitaristische kringen, die in de Olympische Spelen een gedroomde kans zien om een soort kunstmatig Belgisch patriottisme in het leven te roepen. Tientallen miljarden ophoesten voor dit partijtje kunstmatige tricolore waanzin hoeft voor het Vlaams Blok echt niet.

M. le Président. ­ La parole est au Premier ministre.

M. Dehaene, Premier ministre. ­ Monsieur le Président, je tiens à mettre en évidence la courtoisie des sénateurs qui ont accepté de modifier l'agenda de façon à permettre à M. Monfils de poser son dernier acte en qualité de membre de cette assemblée.

Ik wil erop wijzen dat de stellingname van de Regering niets te maken heeft met de argumenten die de laatste spreker heeft aangehaald. Ik wil mij hiervan dan ook distantiëren.

Certes, l'idée d'organiser les Jeux olympiques à Bruxelles constitue un projet mobilisateur touchant l'ensemble du pays. Le Gouvernement, après avoir consulté les Régions et les Communautés, a émis un avis favorable à propos de cette initiative. Par ailleurs, contrairement à ce qu'affirme M. Monfils, nous nous sommes abstenus d'invoquer la concurrence de Pékin ou d'autres villes.

Nous avons pris en considération la perspective d'organiser les championnats d'Europe de football en l'an 2000. Compte tenu de la situation financière et budgétaire de l'État belge, il nous a semblé réaliste de nous concentrer sur cet événement sportif se classant par ordre décroissant au troisième rang mondial. L'expérience acquise pourrait, le cas échéant, être mise à profit lors d'une organisation future des Jeux olympiques.

L'avis exprimé par le Gouvernement en juillet répondait à une demande pressante émanant de la Ville de Bruxelles, peu désireuse d'assumer seule un risque d'une telle ampleur.

Après la concertation à laquelle j'ai fait allusion, les différents échelons de pouvoirs concernés sont arrivés à la conclusion unanime selon laquelle il était préférable de reporter une éventuelle candidature belge au-delà de l'an 2000.

J'ai reçu les promoteurs de l'initiative pour leur signifier mon entière disponibilité en vue de collaborer à la préparation d'une candidature aux Jeux de l'an 2008. J'entends rester sur cette position aussi longtemps qu'aucun élément neuf ne surgira. (Applaudissements.)

M. le Président. ­ La parole est à M. Monfils pour une réplique.

M. Monfils (PRL-FDF). ­ Monsieur le Président, sans concertation préalable avec mes collègues, j'avais cru comprendre qu'il émanait de plusieurs groupes, francophones d'ailleurs, une demande générale de révision du dossier portant également sur les Jeux olympiques de 2004. Je constate que le Premier ministre s'en tient à ses propos, c'est-à-dire le report de la décision après l'organisation d'Euro 2000. J'en suis extrêmement déçu.

Le Premier ministre prétend qu'il n'y a aucun signe que Bruxelles est favorable aux Jeux.

Mais, monsieur le Premier ministre, aucune ville de n'importe quel pays ne peut prendre la responsabilité d'organiser les Jeux olympiques sans que l'État, la Région ou l'Autorité supérieure ne la soutienne, que ce soit Barcelone ou d'autres. Il est évident que la Ville de Bruxelles, seule, ne peut s'engager. Selon ma conviction, comme j'ai essayé de l'expliquer très rapidement, c'est l'ensemble du pays qui est visé par l'organisation des Jeux olympiques.

Les Communautés et les Régions, n'étant pas particulièrement compétentes pour prendre une décision relative à l'organisation des Jeux olympiques, ont cependant donné un avis. J'ai cru comprendre que même du côté flamand, au niveau de la Région, ce type d'organisation serait positivement perçu, n'en déplaise au collègue qui a pris la parole à l'instant. Mais là également, une décision du Gouvernement fédéral était attendue. J'ai personnellement contacté la Communauté française qui considère que le débat sur ce sujet n'a pas été approfondi avec vous.

Je craignais que vous ne donniez la priorité au football et ne laissiez les Jeux olympiques en suspens, et c'est ce que vous avez déclaré. Il est vrai que le football est un sport intéressant en termes médiatiques mais il ne s'agit que d'un seul sport alors que les Jeux olympiques portent sur l'ensemble des disciplines sportives, sur des dizaines de sports. Il me semble que l'impact, même au niveau moral, est nettement plus intéressant lorsqu'il s'agit des Jeux olympiques que du football.

J'applaudis la décision d'accueillir Euro 2000 mais je constate que la décision d'en soutenir l'organisation a été prise rapidement alors que l'on multiplie les obstacles à l'égard du dossier, pourtant solide, des Jeux olympiques. Ce n'est pas une critique mais une constatation. On décide d'augmenter de 300 millions les dépenses consenties pour l'aménagement du Heysel sans qu'aucune contestation ne s'élève car il s'agit du « dieu football » ! Au contraire, pour les Jeux olympiques, on parle d'impossibilité lorsqu'il s'agit d'envisager la dépense de 200 millions pour déposer la candidature de la Belgique. Je regrette une telle attitude.

Enfin, vous suspendez votre décision pour 2008 mais, à cette date, monsieur le Premier ministre, d'autres villes seront candidates parce qu'elles n'auront plus le déficit démocratique qu'elles présentent aujourd'hui, et qui est une chance pour nous actuellement, comme Pékin par exemple. D'autres villes encore auront atteint un certain niveau de développement économique, comme dans les pays d'Europe de l'Est. Je crains qu'en 2008 nous soyons en quelque sorte balayés par une série de villes qui auront les moyens, la possibilité et l'envie d'organiser les Jeux olympiques. C'est la raison pour laquelle il me semblait que 2004 était vraiment le moment charnière où nous pourrions le faire.

Je regrette profondément votre position, monsieur le Premier ministre. Je constate qu'en ratant ce projet, dont l'aspect mobilisateur fait l'unanimité, nous maintenons la population dans la morosité au lieu de lui rendre espoir et dynamisme. On ne peut prétendre que la population belge soit actuellement associée à de grands desseins ! Je ne reviens pas ici sur la politique que vous menez mais il me semble que, vu les sacrifices demandés à la population, il aurait été hautement souhaitable d'essayer d'organiser les Jeux olympiques à Bruxelles en 2004.

M. le Président. ­ L'incident est clos.

Het incident is gesloten.