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Question écrite n° 7-1950

de Gregor Freches (MR) du 21 mars 2023

au vice-premier ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique

Communauté germanophone - Pharmacies de garde - Accessibilité - Proximité - Distance maximale - Règlementation éventuelle - Pharmacies des deux hôpitaux de la Communauté germanophone - Implication éventuelle

Communauté germanophone
pharmacie
droit à la santé
répartition géographique

Chronologie

21/3/2023Envoi question (Fin du délai de réponse: 20/4/2023)
2/6/2023Rappel

Question n° 7-1950 du 21 mars 2023 :

Comme l'a rapporté la presse germanophone fin février 2023, l'organisation des services d'urgence et de garde des pharmacies est une source d'irritation pour de nombreux citoyens de la Communauté germanophone.

En effet, si une personne habitant à Eupen a besoin d'un médicament en urgence le soir, cela s'apparente un peu à une loterie. S'il a de la chance, la pharmacie ouverte se trouve à Eupen. Cependant, dans la plupart des cas, il doit se rendre dans des localités voisines, par exemple à Limbourg, Hombourg, Ensival, Verviers, Battice ou Aubel.

Selon les pharmacies locales, il est très difficile d'assurer un service de garde sans la collaboration des indépendants de Wallonie, cela entraînerait autrement trop de gardes de nuit.

C'est pourquoi l'association des pharmacies du Nord de la Communauté germanophone (région d´Eupen) a décidé de collaborer avec des pharmacies des communes francophones voisines afin de pouvoir assurer le service de garde.

Malheureusement, un problème linguistique peut apparaître, car, en plus d'un plus long trajet à parcourir pour les citoyens germanophones, ces derniers ne maitrisent pas tous le français. Il peut donc être difficile pour certains patients de se faire comprendre. Il est pourtant primordial pour tout citoyen de pouvoir s'exprimer et échanger dans sa langue maternelle (dans ce cas-ci, l'allemand).

Bien que la Belgique compte toujours plus de pharmacies que la moyenne européenne, le nombre de pharmacies est globalement en baisse. La tendance est similaire en Communauté germanophone.

La pression dans le secteur est forte. D'une part, de nombreuses pharmacies ont un potentiel de clientèle faible. D'autre part, les petites pharmacies sont en concurrence avec de grandes chaînes ainsi que le commerce en ligne. Par ailleurs, les revenus générés par les gardes de nuit ne sont (à première vue) pas assez rentables pour employer du personnel pendant la nuit.

La Communauté germanophone ne peut pas forcer ses pharmacies à collaborer davantage, comme ce fut le cas par le passé. En effet, notre pays ne dispose pas d'un cadre clair régissant l'organisation des services de garde.

Par ailleurs, l'accessibilité ou la disponibilité géographique est un facteur encore peu exploré de l'accès aux soins de santé. Pourtant, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de tenir compte de la répartition spatiale des services de santé. En effet, ce facteur exerce un impact direct sur la rapidité avec laquelle les patients peuvent recevoir des soins en situation d'urgence.

Mes questions sont donc les suivantes:

1) Serait-il envisageable d'introduire une règle concernant la durée (ou la distance) maximale du trajet à parcourir en tant que patient afin d'avoir accès à une pharmacie de garde, similaire à l'aspect de proximité mentionné dans le projet d'arrêté royal qui définit les missions de soins locorégionales et suprarégionales?

2) Les pharmacies des deux hôpitaux de la Communauté germanophone pourraient-elles entrer en compte pour assurer un service de garde?

Cette question revêt un caractère transversal car elle concerne l'organisation des pharmacies, qui relève d'une compétence fédérale, ainsi que l'emploi des langues, qui est une compétence communautaire.