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Question écrite n° 7-1912

de Laurent Léonard (PS) du 6 mars 2023

à la ministre de la Cooperation au developpement et de la Politique des Grandes villes

Burkina Faso - Attaques djihadistes - Situation humanitaire - Objectifs de coopération - Révision éventuelle - Femmes survivantes de violences - Prise en charge - Organisations non gouvernementales - Soutien

terrorisme
Burkina
aide humanitaire
organisation non gouvernementale
aide au développement

Chronologie

6/3/2023Envoi question (Fin du délai de réponse: 6/4/2023)

Question n° 7-1912 du 6 mars 2023 : (Question posée en français)

Cette question relève bien de la compétence du Sénat de par sa transversalité. L'exécution des politiques en matière de coopération internationale et de traités internationaux relève de la compétence des entités fédérées, notamment encadrée par la loi spéciale du 5 mai 1993 sur les relations internationales des Régions et des Communautés.

On le sait, depuis plusieurs années, la sécurité se dégrade au Burkina Faso. La recrudescence des enlèvements et des attaques, particulièrement notable dans la région des trois frontières, porte un coup immense à la sécurité des habitants de cette région en proie aux groupements terroristes.

Cette année, ce ne sont pas moins de cinquante-et-une jeunes femmes qui ont été enlevées par un groupement djihadiste. Ce rapt a été largement condamné sur le plan national et international.

En effet, le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk, a exprimé son inquiétude suite à l'enlèvement de ces femmes et a appelé à leur libération immédiate. Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, s'est dit «préoccupé par le fait que les groupes armés prennent pour cible les femmes et les filles dans le cadre de leur stratégie visant à terroriser les communautés».

Plusieurs pays comme la France, le Canada et les États-Unis ont également appelé à libération des otages.

Ces prises d'otages ont aussi un impact sur l'ensemble de la société burkinabaise. En effet, près de 679 écoles ou structures éducatives ont dû fermer temporairement à cause de ces problèmes de sécurité. Cela concernerait près d'un million d'élèves. En outre, plusieurs associations et organisations non gouvernementales (ONG) humanitaires cessent ou réduisent leurs activités dans ce pays, en témoigne le cas de l'association «Amitiés France-Burkina Faso» (AFBF) qui a annoncé début janvier 2023 ne plus continuer ses constructions d'écoles dans la région de Banfora.

Qui plus est, ces tentatives de déstabilisation ne sont pas prêtes de s'arrêter puisque le 31 janvier 2023, ce sont encore treize personnes qui ont été assassinées dans une nouvelle attaque djihadiste. C'est trop, beaucoup trop pour les burkinabaises et burkinabais pour qui la violence et les meurtres font désormais parties du quotidien.

1) L'honorable ministre a-t-elle pris connaissance de la situation humanitaire au Burkina Faso?

2) Les objectifs de coopération entre la Belgique et le Burkina Faso, qui visaient principalement à contribuer à la croissance socio-économique inclusive et durable de la région du Centre-Est dans les pôles urbains de Tenkodogo et Koupela ainsi que leur hinterland, ont-ils été revus depuis le début des troubles liés au manque de sécurité ou depuis le coup d'État militaire de 2022?

3) La Belgique soutient-elle des initiatives non-gouvernementales qui œuvrent en faveur d'une prise en charge des femmes survivantes de violences au Burkina Faso ou a-t-elle des contacts avec des associations œuvrant dans ce but?