Version à imprimer bilingue Version à imprimer unilingue

Question écrite n° 7-1706

de Philippe Courard (PS) du 14 juillet 2022

au vice-premier ministre et ministre de la Mobilité

Société nationale des chemins de fer belges (SNCB) - Horaires - Derniers trains directs - Différences entre provinces - Cas de la province de Luxembourg

Société nationale des chemins de fer belges
province de Luxembourg

Chronologie

14/7/2022Envoi question (Fin du délai de réponse: 18/8/2022)
23/9/2022Réponse

Question n° 7-1706 du 14 juillet 2022 : (Question posée en français)

Les entités fédérées ayant des compétences en matière de mobilité, cette question du fait de sa transversalité relève de la compétence du Sénat.

Au regard des horaires de train appliqués à la Société nationale des chemins de fer belges (SNCB), je m'interroge sur la situation particulière en province de Luxembourg.

Ainsi, pour quitter la capitale au départ de Bruxelles-Midi en semaine, le dernier train direct à destination de Marloie démarre à 20 h 33. Pour rejoindre Arlon, le départ est prévu à 19 h 33. Mais en province de Namur, pour rejoindre la gare de Ciney – à titre d'exemple, étant donné que c'est la même ligne –, le dernier train quitte Bruxelles-Midi à 22 h 33.

Les navetteurs et voyageurs concernés estiment être discriminés et je partage ce point de vue étant donné les difficultés pratiques rencontrées.

1) Pourriez-vous m'indiquer ce qui justifierait ces différences de service entre les deux provinces?

2) Qu'allez-vous entreprendre afin que l'offre de transport ferroviaire pour la province de Luxembourg soit équivalente aux autres provinces?

3) Disposez-vous d'informations complémentaires? Quel est l'état de la question? Je ne doute pas que vous m'apporterez davantage de précisions et d'éléments concrets.

Réponse reçue le 23 septembre 2022 :

Mon ambition, telle que reprise dans la Vision Rail 2040 qui a été adoptée par le gouvernement fédéral en mai 2022, prévoit l’augmentation progressive de l’offre ferroviaire, afin d’atteindre, en 2040, un train toutes les quinze minutes autour des grandes villes, et un train toutes les trente minutes sur le reste du réseau. Cela vaut pour la belle province de Luxembourg, comme pour le reste de la Belgique. De plus amples informations peuvent être trouvées ici: https://gilkinet.belgium.be/fr/en-train-vers-demain-le-gouvernement-f%C3%A9d%C3%A9ral-adopte-la-vision-rail-2040.

1) Les travaux de modernisation de l’axe 3 impactent fortement l’offre en région luxembourgeoise.

Ces travaux impliquent de longues coupures de nuits et limitent les premiers et derniers trains dans les zones de chantier en fonction de leurs évolutions.

À titre d’exemple, les travaux de basculement de la tension électrique du 3 kV au 25 kV, terminés fin août 2022, s’accompagnent de la fin des restrictions de nuit sur une partie de la ligne 162. Cela entraine la remise en service de trains, tôt et tard, sur cette section à partir du 5 septembre.

En pratique, avec la fin de ce chantier, les trains suivants ont donc été adaptés:

IC 2120 circulant actuellement entre Bruxelles-Midi 20h33 et Rochefort-Jemelle 22h27 sera prolongé jusqu’à Luxembourg 23h50 avec des arrêts à Libramont 22h49, Marbehan 23h09 et Arlon 23h22;

IC 2121 circulant actuellement entre Bruxelles-Midi 21h33 et Ciney 23h05 sera prolongé vers Rochefort-Jemelle 23h27 avec arrêt à Marloie 23h21;

IC 2144 circulant actuellement de Luxembourg 20h10 à Marloie 22h37 sera prolongé vers Namur 23h14 avec arrêt à Ciney 22h54;

IC 2126 circulant de Ciney 5h02 à Bruxelles-Midi 6h29 circulera à nouveau depuis Rochefort-Jemelle 4h39 avec arrêt à Marloie 4h44.

En plus de ces adaptations, le train P 7672 reliant Rochefort-Jemelle 4h49 à Libramont 5h16, avec arrêt à Forrières, Grupont et Poix-Saint-Hubert, circule à nouveau, offrant ainsi une correspondance à Libramont sur le L 5855 en direction de Marbehan et Arlon.

En pratique, l’ensemble des trains roule à nouveau normalement, à l’exception de l’IC 2122 qui démarre de Bruxelles-Midi à 22h33 et est toujours limité à Ciney en raison des travaux de nuit dans et autour de cette gare, ce qui ne lui permet pas encore de relier Rochefort-Jemelle.

2) & 3) Lorsque les infrastructures le permettent, et que la demande de déplacements est jugée suffisante, la Société nationale des chemins de fer belges (SNCB) adapte son offre de transport. La province de Luxembourg en a déjà bénéficié à plusieurs reprises ces dernières années avec le passage d’un train par deux heures à un train par heure en semaine entre Namur – Bertrix et Libramont, ainsi qu’entre Libramont – Virton et Arlon en décembre 2017.

Cela a également été organisé entre Libramont – Marbehan et Arlon à l’automne 2019 ou encore entre Liège – Vielsalm – Gouvy et Luxembourg en décembre 2020. Durant le week-end, la SNCB organise depuis décembre 2017 un train P pour les étudiants kotteurs de Arlon, Marbehan, Libramont et Marloie vers Liège et, depuis juin 2021, elle dessert toutes les deux heures les gares entre Virton, Athus et Arlon.

En ce qui concerne la ligne 162 Namur – Libramont – Arlon – Luxembourg, les prochaines évolutions de l’offre sont fortement conditionnées au planning des travaux susmentionnés. Pour cette raison, la SNCB n’est pas en mesure de communiquer dès à présent sur les horaires, fréquences et dessertes qui seront d’application dans dix ans.

Néanmoins, je souhaite améliorer la desserte transfrontalière vers Luxembourg-Ville qui est le pôle d’attraction naturel de la province de Luxembourg et qui connaît, chaque matin, des embouteillages pratiquement aussi importants que ceux qui existent pour aller vers Bruxelles. C’est pourquoi j’ai demandé que la SNCB et la Société nationale des chemins de fer luxembourgeois (CFL) puissent étudier ensemble la meilleure manière d’améliorer encore cette desserte ferroviaire entre la province et le Grand-Duché de Luxembourg.

Concrètement, la SNCB et les CFL vont lancer conjointement une étude de potentiel «voyageurs transfrontaliers» sur les trois axes ferroviaires reliant les deux pays avec un focus sur l’évolution de la desserte de la ville de Luxembourg. L’étude devra évaluer le potentiel «voyageurs» des trois lignes transfrontalières à l’horizon 2030, tout en recherchant des améliorations à court terme au niveau de la desserte de Luxembourg-Ville qui pourraient être mises en œuvre lors du prochain plan de transport 2023-2026. Ces propositions devront évidemment tenir compte non seulement du potentiel «voyageurs» mais aussi de la disponibilité du matériel roulant, de la compatibilité de celui-ci avec les deux réseaux, et des capacités de l’infrastructure ferroviaire.