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Question écrite n° 7-1632

de Tom Ongena (Open Vld) du 11 mai 2022

au vice-premier ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique

Rougeole - Maladie - Réfugiés d'Europe de l'Est - Vaccinations - Chiffres et tendances

maladie infectieuse
réfugié
vaccination
Ukraine
statistique officielle
politique de la santé

Chronologie

11/5/2022Envoi question (Fin du délai de réponse: 9/6/2022)

Aussi posée à : question écrite 7-1633
Réintroduite comme : question écrite 7-2202

Question n° 7-1632 du 11 mai 2022 : (Question posée en néerlandais)

Plusieurs experts disent que les réfugiés ukrainiens qui viennent dans notre pays doivent être vaccinés contre la rougeole (cf. https://www.vrt.be/vrtnws/fr/2022/04/04/des-experts-belges-recommandent-aux-refugies-ukrainiens-de-se-fa/).

La Belgique affiche un bon taux de vaccination (95 %) contre la rougeole chez les moins de vingt ans, même s'il ne s'agit pas d'un vaccin obligatoire. Les enfants reçoivent la première dose à l'âge de douze mois, et la deuxième dose leur est administrée lorsqu'ils ont onze ou douze ans. La vaccination est généralement effectuée par Kind en Gezin / l'ONE, le médecin de famille ou les services de médecine scolaire.

En Ukraine et dans un certain nombre d'autres pays d'Europe de l'Est, la couverture vaccinale est toutefois beaucoup plus faible. «En Ukraine, elle a évolué de 40 à 80 % ces dernières années, mais c'est trop peu pour empêcher la circulation du virus», selon le vaccinologue Pierre Van Damme de l'Université d'Anvers. «C'est pourquoi nous recommandons que les réfugiés ukrainiens soient vaccinés contre la rougeole, mais aussi contre la polio, la coqueluche et le tétanos. Et nous devrions profiter de cette occasion pour donner aux Belges âgés de vingt à quarante ans qui n'ont pas été vaccinés une dose supplémentaire afin de ne pas courir de risque.»

Pour l'année 2019, l'Ukraine a signalé plus de 57 000 cas de rougeole, ce qui représente plus de la moitié du nombre total signalé dans la région européenne de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) (pour la période de janvier à novembre 2019). Dans le cadre d'une réponse globale à l'apparition de ces infections, le Centre ukrainien de santé publique, le Centre d'experts d'État du ministère ukrainien de la Santé publique et l'OMS ont organisé en 2019, dans douze régions du pays, une série d'ateliers de deux jours pour renforcer les aptitudes des équipes régionales d'intervention rapide (cf. https://www.euro.who.int/en/health-topics/communicable-diseases/measles-and-rubella/news/news/2020/01/strengthening-response-to-measles-outbreak-in-ukraine).

La profonde méfiance qui règne en Ukraine à l'égard des vaccins a permis à la rougeole, infection virale qui tue 367 enfants par jour dans le monde selon les données de l'ONU, de devenir une épidémie qui a infecté, pour la seule année 2019, plus de 58 000 personnes dans ce pays de 42 millions d'habitants (https://www.reuters.com/article/us health measles ukraine insight idUSKBN1XE15T)

La rougeole est une maladie infectieuse qui peut se révéler dangereuse pour les personnes non vaccinées. Elle peut en effet entraîner une méningite ou une encéphalite. Le taux de mortalité est d'environ un pour mille infections, tant chez les enfants que chez les adultes.

Justification du caractère transversal de la question écrite : les actions mises en œuvre dans le cadre de la médecine préventive relèvent de la compétence des Communautés, tandis que la santé publique est une compétence fédérale.

Je souhaite dès lors vous poser les questions suivantes :

1) Combien de cas confirmés de rougeole dénombre-t-on déjà parmi les réfugiés ukrainiens? Serait-il possible d'obtenir une ventilation des chiffres par âge et par sexe? Pouvez-vous également préciser si des décès survenus parmi les réfugiés peuvent être mis en lien avec la rougeole?

2) Chez combien de réfugiés ukrainiens des cas de polio, de coqueluche ou de tétanos ont-ils été constatés? Pouvez-vous fournir une ventilation des chiffres suivant la maladie, le sexe et l'âge?

3) Quelles mesures les autorités ont-elles prises pour empêcher une résurgence de ces maladies qui ont pratiquement disparu dans nos régions? En particulier, des mesures ont-elles été prises en ce qui concerne les réfugiés ukrainiens?

4) Pouvez-vous communiquer les dernières statistiques en ce qui concerne le taux de vaccination contre la rougeole, la polio, la coqueluche ou le tétanos en Belgique? Durant ces trois dernières années, combien de cas spécifiques de l'une des maladies précitées ont été recensés? Pouvez-vous également fournir une ventilation des chiffres par Région?