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Question écrite n° 6-1622

de Christophe Lacroix (PS) du 3 novembre 2017

à la ministre des Affaires sociales et de la Santé publique

Glyphosate - Traces dans l'alimentation

herbicide
pesticide
substance cancérigène
produit chimique
contrôle phytosanitaire
substance toxique
risque sanitaire
produit phytosanitaire
produit alimentaire
autorisation de vente

Chronologie

3/11/2017Envoi question (Fin du délai de réponse: 7/12/2017)
28/1/2019Rappel
23/5/2019Fin de la législature

Question n° 6-1622 du 3 novembre 2017 : (Question posée en français)

Selon certaines sources d'information, dont une organisation non gouvernementale (ONG) spécialisée dans les questions de santé environnementale, les céréales poseraient un problème de santé publique car elles seraient sont aussi saturées de glyphosate.

Cette question est transversale car la Santé publique est une matière fédérale mais les aspects liés aux mesures de prévention relèvent notablement des compétences des entités fédérées.

Le glyphosate est le désherbant chimique le plus utilisé au monde, un pesticide donc, que le public connaît surtout sous sa marque Roundup, produite par Monsanto.

On savait déjà que le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) l'a déclaré " cancérogène probable chez l'homme " en mars 2015. Au point en effet que le gouvernement français avait demandé l'interdiction d'usage aux particuliers sur le sol français.

Même si l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a établi en 2016, après un examen du rapport du CIRC, que les risques cancérogènes du glyphosate étaient " relativement limités ", on peut se demander si le principe de précaution ne devrait pas être de mise.

En effet, l'enquête de l'ONG précitée révèle que, sur un panel de huit paquets de céréales trouvées en supermarché, sept contiennent des résidus de glyphosate, de six marques : Nestlé, Kellog's, Jordans, Alpen, Leader Price, Weetabix. Soit 87 % de produits contaminés.

Du reste, l'ONG a inclu dans son panel quelques denrées alimentaires un peu moins farcies de désherbants, mais qui le restent à un niveau préoccupant : 58 % des douze légumineuses (pois secs, lentilles) examinées, et 28 % des sept pâtes alimentaires.

En plus d'être un probable cancérogène, le glyphosate serait suspecté d'être tératogène (de provoquer des malformations chez les enfants) - d'après notamment les recherches du professeur Andres Carrasco de l'université de Buenos Aires - et un hépatotoxique (il détruit les cellules du foie).

Même si, jusqu'ici, rien n'établit scientifiquement que les résidus présents dans notre alimentation sont assez nombreux pour avoir des conséquences sanitaires avérées, je souhaiterais savoir si votre cabinet est attentif à la problématique évoquée. Quel est l'état de la question ?