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Question écrite n° 6-1177

de Jean-Jacques De Gucht (Open Vld) du 15 décembre 2016

au vice-premier ministre et ministre de l'Emploi, de l'Economie et des Consommateurs, chargé du Commerce extérieur

Sites internet des pouvoirs publics - Sécurité des communications - Fuites - Amélioration de la sécurité - Mesures

Internet
criminalité informatique
protection des données
Pays-Bas
ministère
administration publique
site internet

Chronologie

15/12/2016Envoi question (Fin du délai de réponse: 19/1/2017)
9/6/2017Réponse

Aussi posée à : question écrite 6-1176
Aussi posée à : question écrite 6-1178
Aussi posée à : question écrite 6-1179
Aussi posée à : question écrite 6-1180
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Aussi posée à : question écrite 6-1192
Aussi posée à : question écrite 6-1193

Question n° 6-1177 du 15 décembre 2016 : (Question posée en néerlandais)

Les connexions vers de nombreux sites internet des pouvoirs publics néerlandais ne sont pas bien sécurisées. C'est ce qui ressort de l'étude réalisée par l'Open State Foundation, une organisation non lucrative qui « veut augmenter la transparence en politique ». On peut reconnaître une connexion sécurisée au petit cadenas qui apparaît dans le moteur de recherche.

L'organisation a examiné 1.816 sites internet des pouvoirs publics ; seuls 44 % d'entre eux ont des connexions sécurisées. 6 % ont effectivement une connexion sécurisée mais ne l'ont pas bien configurée, ce qui laisse la porte ouverte à des piratages.

La connexion vers le site internet de la Rijksrecherche n'est pas sécurisée. Cette section de la police néerlandaise mène des enquêtes sur les manquements commis par des fonctionnaires publics, notamment des collaborateurs de police. Jusqu'à la fin du mois de novembre 2016, quiconque dénonçait un manquement sur le site de la Rijksrecherche courait toutefois le risque que son message soit lu par d'autres personnes. Cela pouvait par exemple se faire par des bornes wifi publiques, comme dans le train, dans un hôtel ou dans un restaurant : la connexion était alors facile à intercepter.

Après que le site d'information néerlandais NOS a signalé la chose, le formulaire de dénonciation a été enlevé du site. Un porte-parole a fait savoir qu'il n'était temporairement plus possible de signaler des abus. Les citoyens qui ont des informations à communiquer peuvent encore téléphoner. On examine si des mesures de suivi sont nécessaires.

Même la page d'accueil du site internet de l'administration fiscale n'a pas de connexion sécurisée. L'accès au site de l'administration fiscale est bien sécurisé mais comme la page d'accueil ne l'est pas, un hacker peut forcer une connexion non sécurisée. Cela peut par exemple se faire en créant une fausse borne wifi dans une gare ou un autre endroit très fréquenté.

Ironie de la situation : la connexion du site officiel qui est censé promouvoir une administration consciente des dangers d'internet, n'est pas bien sécurisée.

L'étude concernait les pages d'accueil des sites internet publics ; il est possible que certaines parties des sites soient mieux sécurisées. Les experts en sécurité informatique conseillent toutefois de prévoir une connexion sécurisée pour l'ensemble du site internet. On peut reconnaître les sites non sécurisés à l'absence de cadenas dans le moteur de recherche.

De même, certains sites internet d'ambassades néerlandaises dans des pays où les droits fondamentaux de l'homme sont violés, ne sont pas sécurisés avec une connexion https en bon état de marche.

Une étude menée antérieurement sur les sites des pouvoirs publics dans notre pays a révélé des défauts similaires. Fedict, le service public fédéral Technologie de l'Information et de la Communication, a réagi en indiquant qu'il allait exécuter plus rapidement les mesures prévues pour améliorer le cryptage SSL.

Quant au caractère transversal de la question : les différents gouvernements et maillons de la chaîne de sécurité se sont accordés sur les phénomènes qui doivent être traités en priorité au cours des quatre prochaines années. Ceux-ci sont définis dans la Note-cadre de sécurité intégrale et dans le Plan national de sécurité pour la période 2016-2019 et ont fait l'objet d'un débat lors d'une conférence interministérielle à laquelle les acteurs de la police et de la justice ont également participé. La criminalité informatique est l'une des grandes priorités établies. Cette question concerne dès lors une compétence régionale transversale, les Régions intervenant surtout dans le volet préventif.

C'est pourquoi je souhaite vous poser les questions suivantes :

1) N'y a-t-il aucun risque de sécurité pour les sites internet des services publics fédéraux relevant de vos compétences ainsi que pour vos propres sites ? Pouvez-vous dresser la liste des sites dont vous avez la responsabilité ?

2) N'y a-t-il aucun risque, lorsque des utilisateurs se connectent via des bornes wifi, que l'on puisse lire les messages échangés avec des sites de services publics dont vous avez la responsabilité ? Pouvez-vous détailler votre réponse ?

3) Est-il vrai que parmi les sites internet des services publics qui utilisent effectivement une connexion https, il y en a encore un certain nombre qui sont configurés de telle sorte qu'ils présentent également un risque de sécurité ?

4) Pouvez-vous énumérer les sites officiels relevant spécifiquement de vos compétences en y incluant les sites des services publics fédéraux relevant de vos compétences et les sites des services extérieurs ?

5) Les mesures annoncées par le passé pour améliorer le cryptage SSL ont-elles effectivement été réalisées par Fedict sur tous les sites relevant de vos compétences ? Pouvez-vous fournir des explications concrètes à ce sujet ?

6) Pouvez-vous garantir qu'aucun des sites relevant de vos compétences ne travaille plus avec SSL-3 ? Le cas échéant, pouvez-vous expliquer votre réponse ?

7) Pouvez-vous énumérer concrètement les mesures qui ont déjà été prises depuis que l'étude réalisée sur les sites des services publics belges a mis en lumière certains défauts, en vue de sécuriser la connexion avec les sites internet des services publics ?

Réponse reçue le 9 juin 2017 :

1) Les sites web et les webservices du service public fédéral (SPF) Économie sont répartis en familles d'application. Par famille il y a une distinction entre les sites 100 % publics et les sites sécurisés (par exemple Banque Carrefour des entreprises, les enquêtes de la direction générale (DG) Statistiques).

Pour la plupart des applications, la communication est sécurisée (HTTPS).

Pour certaines applications sensibles, le contenu est également sécurisé. Pour ces derniers, la sécurisation se fait soit par e-ID soit « username+password » (dans les deux cas il s'agit de connexions HTTPS).

Toutes les applications HTTPS sont sécurisées par le certificat *economie.

Le SPF dispose d'une très longue liste de URL réservés qui pointent vers un nombre restreint d'applications et / ou websites, en fonction de la langue et de paramètres prédéfinies. C'est le cas par exemple pour les enquêtes qui utilisent un framework commun, mais où les URL changent en fonction de l'enquête en cours.

Pour des raisons de sécurité, la liste complète sera adressée personnellement à l'honorable sénateur.

La possibilité d'attaque DDOS ou SQL injection reste toujours possible, mais est minimisé par la sécurisation des éléments réseau et des bonnes pratiques au niveau du développement.

2) Vu les techniques de sécurisation, le fait d'être en WIFI ou non, ne présente pas un risque plus élevé (encryption des transferts de données – HTTPS).

3) Tous les sites web hébergés au SPF Économie présentent un niveau de sécurisation de bonne qualité.

4) Cf. question 1).

Les sites publics de référence du SPF sont :

http://economie.fgov.be ;

http://statbel.fgov.be.

Les applications spécifiques (sécurisés), sont réparties en plusieurs catégories liées aux compétences du département (applications statistiques, BCE, plaintes, autres compétences, etc.).

5) Le SPF Économie a suivi les recommandations en matière d'encryption : SSL a été remplacé par TLS.

6) SSL n’est plus actif au SPF Économie. Il n’y aura pas de problème, étant donné que le proxy par lequel tous les sites passent est correctement configuré.

7) Le matériel réseau utilisé pour la sécurité (proxy, firewall, etc.) a été remplacé par du matériel du dernière génération implémentant des techniques de sécurité plus évoluées.