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Question écrite n° 6-1017

de Bert Anciaux (sp.a) du 1 aôut 2016

à la ministre des Affaires sociales et de la Santé publique

Acouphènes - Prévention - Traitement - Remboursement par l'AMI - Collaboration avec les Communautés

bruit
Institut national d'assurance maladie-invalidité
sensibilisation du public
maladie

Chronologie

1/8/2016Envoi question (Fin du délai de réponse: 1/9/2016)
19/10/2016Réponse

Question n° 6-1017 du 1 aôut 2016 : (Question posée en néerlandais)

Dans notre pays, de plus en plus de personnes souffrent d'acouphènes ou de bourdonnements d'oreille. Ces bourdonnements ininterrompus perçus 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pendant des années constituent un véritable enfer.

Pourtant, l'intervention de l'ONSS dans le traitement de cette maladie est minimale et les personnes qui souffrent de cette affection sont dans une large mesure abandonnées à leur sort.

La prévention de l'acouphène n'est elle aussi que très lacunaire.

C'est un peu comme si les milliers de personnes soufrant d'acouphènes étaient traitées comme des parias.

Les effets sont pourtant considérables. Le stress et l'incapacité de travail que ce trouble entraîne ne sont pas sans conséquences sur la vie de la personne et de sa famille.

Une approche globale, décidée avec les Communautés, semble nécessaire et un plan national d'action est un must.

Dans notre pays, combien de personnes souffrent-elles d'acouphènes? J'aimerais obtenir les chiffres pour les cinq dernières années afin de pouvoir en déduire si le phénomène est en augmentation ou en diminution.

Quel est le coût annuel du traitement de cette affection pour la santé publique? Je souhaiterais obtenir les données pour les années 2015, 2014, 2013, 2012 et 2011.

La ministre s'est-elle déjà entretenue avec les Communautés afin d'organiser une lutte commune contre cette affection? Des impulsions ont-elles déjà été données à la recherche scientifique dans l'espoir de guérir les acouphènes? Des initiatives ont-elles déjà été prises afin de mieux prévenir et combattre les acouphènes?

Comment se fait-il que de nombreux traitements médicaux ne soient pas remboursés par notre sécurité sociale? Quelles en sont les raisons?

La ministre a-t-elle déjà discuté avec les Communautés et les Régions et avec ses collègues de l'organisation d'une étude de l'incidence de cette affection sur l'aptitude au travail? Si oui, quelles en ont été les conclusions?

La ministre entend-elle développer avec les Communautés une politique axée sur la prévention et l'étude de cette affection? A-t-on déjà analysé les effets psychologiques de celle-ci? La ministre peut-elle prendre des initiatives à cet égard en concertation avec les Communautés et le fera-t-elle?

Réponse reçue le 19 octobre 2016 :

L’honorable membre trouvera ci-après la réponse à ses questions.

Le tinnitus ou acouphène est une affection très fréquente qui, selon la littérature touche 10 à 15 % des adultes. Les causes sont multiples, allant du cérumen à diverses affections, au traumatisme sonore jusqu'à l'utilisation de certains médicaments. Le traitement est en premier lieu causal et a lieu lors des consultations des différentes disciplines.

Il subsiste un grand groupe de personnes chez qui l'acouphène est permanente après exclusion des causes remédiables. L'acouphène en-soi ne peut pas encore se guérir et parmi les traitements appliqués comme les corticostéroïdes et l'oxygène à haute pression dans le cas d'un traumatisme sonore aigu, les appareils auditifs, le générateur de bruit, les implants cochléaires, la Tinnitus Retraining Therapy ou la neuromodulation, il n'y a aucune solution qui puisse totalement soulager le patient. On applique souvent des combinaisons de traitements.

Comme il n'existe pas de traitement unique, le service des Soins de santé de l’Institut national d'assurance maladie-invalidité (INAMI) est dans l'impossibilité de fournir des données chiffrées. L'INAMI n'a par ailleurs pas pour mission d'effectuer une enquête épidémiologique à ce sujet.

La prévention est tout aussi importante que le traitement ; et, au cours des dernières années, de nombreuses campagnes de sensibilisation ont été menées, en particulier vis-à-vis des jeunes, concernant les risques de dommages auditifs et les acouphènes.

Concernant les mesures déjà prises et encore à prendre, vous pouvez vous référer au site web du service public fédéral (SPF) Santé publique « Son et Santé » via le lien suivant : http://www.health.belgium.be/fr/son-et-sante.