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Question écrite n° 5-9731

de Dominique Tilmans (MR) du 19 juillet 2013

à la vice-première ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, chargée de Beliris et des Institutions culturelles fédérales

la sensibilité accrue des femmes aux maladies cardiovasculaires

maladie cardio-vasculaire
condition féminine
prévention des maladies

Chronologie

19/7/2013Envoi question
13/11/2013Réponse

Requalification de : demande d'explications 5-3877

Question n° 5-9731 du 19 juillet 2013 : (Question posée en français)

Les dernières études nous disent que les femmes meurent davantage que les hommes de crises cardiaques. Les maladies cardiovasculaires sont même la première cause de mortalité chez les femmes après 55 ans. Et les femmes elles-mêmes l'ignorent !!!

Les changements de mode vie des femmes - femme + mère + travailleuse - ont inversé la tendance. En 1995, 3,7% des femmes victimes d'infarctus avaient moins de 50 ans ; aujourd'hui, elles sont près de 12%, ce chiffre … a donc triplé en à peine 20 ans.

Plus préoccupant encore, ces maladies touchent des femmes de plus en plus jeunes, avec 10% de taux de mortalité chez les 25-44 ans. Et l'on sait que ces chiffres vont aller en progressant.

Sur l'ensemble des personnes décédées avant 75 ans en Europe, 42% des femmes et 38% d'hommes sont morts à la suite de maladies cardiovasculaires. En Belgique, les décès imputés à ce type de maladies coûtent chaque année 4,565 milliards d'euros.

Les maladies cardiovasculaires ne sont pas une fatalité, la prévention est possible. Manger mieux, apprendre à déléguer, prendre du temps pour soi, cesser de fumer, bouger, lutter contre les kilos en trop …

Le duo tabagisme-contraception est particulièrement dangereux mais le risque tient avant tout à la propre ignorance des femmes elles-mêmes et à l'indifférence d'une partie du corps médical.

Le Conseil Supérieur de la Santé relève en janvier 2013 que des données récentes indiquent qu'actuellement, les jeunes femmes - en particulier les fumeuses - sont de plus en plus souvent victimes d'une mort subite due à une maladie cardiovasculaire et ce à un âge relativement jeune (De Peretti et al., 2012).

En France, il existe la Fondation Recherche Cardio-Vasculaire qui est née d'un amer constat. Si les maladies cardio-vasculaires sont la première cause de mortalité en France, la lutte contre ces affections n'est pourtant pas la priorité en matière de santé publique. Quid en Belgique ?

Je suis consciente que l'éducation sanitaire et la médecine préventive sont des compétences liées aux Communautés mais êtes-vous au courant de ce risque accru de maladies cardiovasculaires des femmes ?

Y a-t-il des mesures prises au niveau fédéral en concertation avec les médecins ?

En avez-vous déjà discuté avec vos collègues des Communautés ?

Réponse reçue le 13 novembre 2013 :

Davantage de femmes sont exposées à un stress professionnel, lequel s’ajoute à celui des responsabilités familiales ; le tabagisme globalement en recul touche cependant plus de jeunes femmes que par le passé ; le manque d’exercice physique et les mauvaises habitudes alimentaires touchent autant les femmes que les hommes. Le diabète de type 2, souvent lié à l’excès pondéral, est un facteur de risque en pleine croissance, partout dans le monde.

Il existe encore une tendance, en baisse toutefois, à sous-diagnostiquer la maladie coronaire chez les femmes.

Un rapport de 2009 du Collège de cardiologie a montré une surmortalité par infarctus du myocarde chez les femmes. Dans la population étudiée, celles-ci ne représentent que le quart de la patientèle, mais leur mortalité hospitalière est supérieure (11,6% contre 5,6%). L’étude attribue cette différence à divers facteurs :

Même si d’autres études ne corroborent pas entièrement ces résultats, ils montrent que la fréquence des maladies cardiovasculaires dans la population générale, et la vulnérabilité particulière des femmes, sont donc bien présentes tant dans l’esprit de l’autorité que dans celui des spécialistes.

Les réponses sont multifactorielles, et s’inscrivent dans une politique de santé globale : en fonction de leurs compétences, les communautés et les régions sont actives et mènent des campagnes de prévention qui retiennent l’attention : arrêter de fumer, manger des fruits et légumes, bouger davantage sont les thèmes d’une campagne en cours sur nos ondes : elles s’adressent tant aux hommes qu’aux femmes, acteurs et actrices s’y partagent les rôles.

Au niveau fédéral, des campagnes de dépistage comme la journée du diabète ou, comme cette année, la journée de l’hypertension permettent la mise en évidence de facteurs de risque dont la prise en charge est rendue possible par l’accessibilité de notre système de soins.