Version à imprimer bilingue Version à imprimer unilingue

Question écrite n° 5-9462

de Karl Vanlouwe (N-VA) du 5 juillet 2013

à la vice-première ministre et ministre de l'Intérieur et de l'Égalité des Chances

La cybersécurité et la cyberdéfense

criminalité informatique
ministère
parlement
protection des données
virus informatique

Chronologie

5/7/2013Envoi question
17/12/2013Requalification
23/1/2014Réponse

Requalification de : demande d'explications 5-3585
Requalifiée en : demande d'explications 5-4595

Question n° 5-9462 du 5 juillet 2013 : (Question posée en néerlandais)

Le 20 novembre 2012, les médias ont fait état des premiers détails de la note fédérale tant attendue sur la cyberdéfense. Les quotidiens De Tijd et De Standaard ont ainsi mentionné l'existence de plans pour la fondation d'un « centre pour la cybersécurité » relevant de la coordination fédérale. Ce centre aurait également pour mission d'inciter les citoyens et les entreprises à être plus attentifs à la sécurité sur Internet. Il compterait une vingtaine d'experts, suivrait tous les incidents informatiques survenus dans ce pays et serait responsable de la politique fédérale en matière de cyberattaques.

Vint ensuite l'annonce d'une décision prise le 21 décembre par le conseil des ministres, à savoir l'élaboration d'une cyberstratégie concrétisant une politique fédérale de sécurité pour les réseaux et les systèmes informatiques en Belgique, politique qui garantit la protection de la vie privée. « La cyberstratégie belge a pour objectif d’identifier la cybermenace, d’améliorer la sécurité et de pouvoir réagir aux incidents. Ce projet est né du travail de la plateforme de concertation pour la sécurité de l’information BelNIS (Belgian Network Information Security). Le Conseil des ministres a chargé le premier ministre de la mise en œuvre de cette stratégie. »

La stratégie repose sur trois objectifs visant à garantir la cybersécurité de la société moderne:

1. L'ambition d'un cyberespace sûr et fiable, respectant les droits et valeurs fondamentaux de la société moderne ;

2. L'ambition d'une sécurisation et d'une protection optimales des infrastructures et des systèmes publics critiques contre la cybermenace ;

3. L'élaboration d'une propre capacité “Cyber Security”, garante d'une politique de sécurité indépendante et d'une réaction appropriée aux incidents de sécurité.

J'adresse les questions suivantes à la ministre:

1) Combien de personnes sont-elles actuellement actives à la Computer Crime Unit de la police fédérale ? J'aimerais une ventilation selon les niveaux fédéral (FCCU) et régional (RCCU).

2) Combien de fois le service public fédéral (SPF) Intérieur a-t-il été victime de la cybercriminalité en 2012 ?

a) Parmi ces cyberattaques y avait-il également des intrusions avancées ? Quelle est la proportion de cyberintrusions qui avaient pour but explicite l'acquisition d'informations sensibles du secteur public ?

b) Combien d'incidents font-ils actuellement l'objet d'une enquête ?

c) Quel est le nombre d'enquêtes clôturées et de dossiers transmis à la Justice ?

3) La sécurisation du Parlement fédéral est-elle également suivie par le SPF Intérieur ? Ce Parlement est-il suffisamment protégé contre les cyberattaques ? Quelles normes de sécurité sont-elles prévues et pourquoi ?

4) Où en est notre pays dans la mise en pratique des recommandations du plan d'action de l'Union européenne contre les cyberattaques ?

a) Existe-t-il déjà un plan national d'urgence contre les incidents informatiques ?

b) Des exercices nationaux de cybersécurité ont-ils déjà été organisés ? Si ce n'est pas le cas, pourquoi ?

c) Dans quelle mesure a-t-on coopéré avec d'autres États membres de l'UE ?

d) A-t-on déjà pris part à des exercices paneuropéens ?

5) Existe-t-il, en guise de plan B, ce que l'on appelle un Disaster Recovery Plan, pour le cas où les systèmes critiques de notre pays seraient victimes d'une cyberattaque ?

a) Cette problématique a-t-elle déjà été traitée au sein de BelNIS et quelle est la situation à ce propos ?

b) Le département de la ministre effectue-t-il également des contrôles des plans de crise des opérateurs des infrastructures critiques, comme le décrit la loi du 1 juillet 2011 sur la sécurité et la protection des infrastructures critiques ? Quelles en sont les conclusions ?

6) Comment se déroule la coopération avec le SPF qui coordonne le projet de cyberdéfense ?

a) De quelle manière le SPF de la ministre a-t-il été consulté en 2012 en ce qui concerne l'élaboration d'une cyberstratégie fédérale ? À quoi ressemblerait selon elle la stratégie idéale ?

b) Le SPF Justice assure-t-il toujours la coordination ?

c) Quelle influence le cabinet du premier ministre et le Comité ministériel du renseignement et de la sécurité exercent-ils sur la définition de la cyberstratégie ?

7) Dans le cadre de la cyberdéfense, comment se déroule la coopération avec le cabinet du premier ministre, les SPF Défense, TIC, Économie, Politique scientifique et Affaires étrangères ? Cette coopération a-t-elle déjà été formalisée de sorte que la CERT et le SPF Justice soient en mesure d'agir à temps en cas d'incidents ?

8) Le Comité R s'est inquiété à plusieurs reprises de la gestion du personnel des services de renseignement et des obstacles financiers au recrutement de personnel qualifié.

a) Votre département est-il également confronté à ce problème ?

b) Au sein du SPF Intérieur, combien de personnes s'occupent-elles de cybersécurité ? Avez-vous, dans ce but, recruté du personnel supplémentaire en 2012 ?

9) Le département de la ministre est-il partisan d'un plus grand champ de manœuvre qui le mettrait en mesure, au-delà de simples réactions défensives, de neutraliser les cyberattaques ?

a) Selon la ministre, cette démarche pourrait-elle aussi être proactive ? Le cas échéant, quand et sous quelle autorité ?

b) L'an dernier, à quelles occasions son département a-t-il été impliqué dans des exercices de cybersécurité, et ce aussi bien sur le plan national qu'international ?

Réponse reçue le 23 janvier 2014 :

Question 1.

Le service central FCCU compte 34 membres du personnel.

Les services dans les arrondissements judiciaires (RCCU) comptent au total 169 membres.

Question 2.

Je n’ai pas connaissance d’intrusions ou de faits cybercriminels perpétrés à l’encontre de mon département durant l’année 2012.

Question 3.

Le Service public fédéral (SPF) Intérieur n’est pas impliqué dans la sécurisation des réseaux et systèmes informatiques du Parlement fédéral.

Question 4.

a) Un projet de « procédure à suivre en cas de cyber-incident de grande ampleur » a été rédigé par un groupe de travail spécifique de la plateforme de concertation sur la sécurité de l’information (BELNIS). Ce dernier fait partie intégrante de la stratégie nationale de cyber sécurité mais doit encore être achevé et implémenté.

Le gouvernement a adopté le 21 décembre 2012, une stratégie nationale « Cyber Security » et chargé le premier ministre de sa mise en œuvre.

Le 19 décembre 2013, le Conseil des ministres a approuvé un projet d’arrêté royal (AR) pour la création d’un Centre pour la Cybersécurité Belgique (CCB), sous la compétence du premier ministre.

Les objectifs de cet organe sont :

b) Un tout premier exercice national de cybersécurité (Belgocybex), auquel ont assisté des membres de mon département, a eu lieu en novembre 2012.

c) La collaboration avec les autres États membres de l’Union européenne se fait principalement via les CERT (Computer Emergency Response Team) nationaux et l’ENISA (European Network and Information Security Agency).

d) Mes services ont participé en tant qu’observateur à l’exercice Eurocybex 2012.

Question 5.

a) A ma connaissance, un «plan B» n’a pas été développé.

b) En vertu de la loi du 1er juillet 2011 relatif à la sécurité et la protection des infrastructures critiques, ce n’est pas mon département qui est chargé d’effectuer de tels contrôles.

Cela revient aux services d’inspection désignés par Roi, sur proposition des Ministres compétents, à savoir mes collègues de l'Énergie, des Transports, des finances et celui ayant les communications électroniques dans ses attributions.

A l’heure actuelle, les arrêtés royaux désignant ces services n’ont pas encore été publiés.

Questions 6 et 7.

Mon département a bien entendu été consulté via la plateforme BELNIS et a participé à la rédaction du projet de stratégie.

La collaboration entre les différents services publics se fait actuellement au sein de la plateforme BELNIS.

Question 8.

a) Il n’est pas aisé de recruter du personnel particulièrement qualifié dans ce domaine. Au sujet des services spécialisés dans la lutte contre cybercriminalité au sein de la Police judiciaire fédérale, à savoir le FCCU (Federal Computer Crime Unit) et les RCCU (Regional Computer Crime Unit), des efforts ont cependant été réalisés ces dernières années pour recruter des enquêteurs dans la lutte contre la cybercriminalité (27 recrutements en 2012, 16 recrutements en 2013 et 20 pour l’année 2014 : soit un total de 63).

b) Au sein d SPF Intérieur, la cyber sécurité est une tâche qui figure parmi les missions du Conseiller en sécurité de mon département, dans la limite des moyens et budgets octroyés.

Question 9.

a) Une réaction offensive n’est actuellement possible que dans le cas où une infrastructure militaire est visée. La possibilité d’étendre cette possibilité au civil doit être examinée dans le cadre de l’implémentation de la stratégie nationale de cyber sécurité.

b) En 2012, des agents de mon département ont participé aux cyber-exercices suivants :

« Eurocybex 2012 » organisé par l’ENISA (en tant qu’observateur) et « Belgocybex 2012 » organisé par FedICT (en tant qu’organisateurs et acteurs).