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Question écrite n° 5-9381

de Nele Lijnen (Open Vld) du 20 juin 2013

à la vice-première ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, chargée de Beliris et des Institutions culturelles fédérales

Paraphénylènediamine (PPD) - Tatouages - Teintures capillaires - Réactions allergiques - Chiffres

coiffure et soins esthétiques
produit cosmétique
substance toxique
allergie

Chronologie

20/6/2013Envoi question
18/9/2013Rappel
12/11/2013Rappel
12/12/2013Réponse

Question n° 5-9381 du 20 juin 2013 : (Question posée en néerlandais)

Les tatouages temporaires sont très appréciés par les touristes, surtout par les jeunes, à la mer, dans les festivals et naturellement, en vacances. Récemment, le dermatologue néerlandais Stenveld a dit clairement qu'il ne fallait pas se faire faire des tatouages au henné pour les prochaines vacances, qu'il y avait de fortes chances que les tatouages contiennent une substance nocive, la PPD.

Les tatouages temporaires (au henné) peuvent contenir de la paraphénylènediamine (PPD). Avec la PPD, le tatouage sèche plus rapidement et il est plus foncé. Selon une directive européenne, il est interdit d'appliquer la PPD directement sur la peau. Dans notre pays, la PPD est autorisée, sous certaines conditions, dans les produits de teinture capillaire (avec une concentration maximale de 6 %) mais la concentration de PPD dans un tatouage est beaucoup plus importante et est directement appliquée sur la peau.

Selon le dermatologue néerlandais, les personnes qui ont eu une fois une réaction allergique à la PPD, seront allergiques toute leur vie à la substance. Selon lui, cela peut se révéler pénible, par exemple parce que la plupart des teintures capillaires contiennent cette substance. Il est alors difficile de devenir, par exemple, coiffeur. Mais c'est également un problème si l'on veut simplement teindre ses cheveux. Il faut alors rechercher un coiffeur qui utilise des teintures capillaires sans PPD, a confié le dermatologue à la presse néerlandaise. Du fait que de plus en plus de personnes se font faire un tatouage de ce genre plutôt qu'un véritable tatouage, de plus en plus de personnes ont une réaction allergique.

Voici deux ans, vous avez indiqué en réponse à la question parlementaire 5-4146 : « Il est encore trop tôt pour évaluer l’impact des nouveaux avertissements apposés sur les colorations capillaires. En effet, l’arrêté prévoit une période de transition jusqu'au 31 octobre 2012 pour l’apposition de ces nouveaux avertissements sur les teintures capillaires mises sur le marché. ».

1) Combien de contrôles relatifs à l'utilisation de PPD dans les tatouages au henné le service Cosmétique du Service public fédéral (SPF) Santé publique a-t-il effectués ? Je souhaite obtenir ces chiffres par année et pour les cinq dernières années.

2) Pouvez-vous communiquer, pour les cinq dernières années, le nombre de constats d'utilisation de la substance PPD pour apposer des tatouages ?

3) Quelles sanctions sont-elles prévues pour les personnes qui utilisent la PPD dans ce contexte ? Combien de personnes ont-elles été condamnées pour ce faire dans notre pays au cours des cinq dernières années ?

4) Est-il exact que des personnes qui ont eu une fois une réaction allergique à la PPD, seront allergiques à vie à cette substance ? Cet état de fait, ainsi que les désagréments qui en découlent, sont-ils suffisamment connus auprès de la population ? Pouvez-vous détailler votre réponse ? Dans la négative, doit-on y remédier et comment ?

5) Disposez-vous de chiffres sur le nombre de Belges qui ont souffert de problèmes (d'allergies) en ayant été en contact avec la PPD dans notre pays ou lors d'un voyage ? Pouvez-vous communiquer ces chiffres par année et pour les cinq dernières années ?

6) Avez-vous déjà pu constater les effets éventuels des nouveaux avertissements apposés sur les colorations capillaires et quels sont-ils ? Pouvez-vous détailler votre réponse (à l'aide de chiffres) ?

Réponse reçue le 12 décembre 2013 :

Le service inspection Produits de Consommation du Service public fédéral (SPF) Santé publique effectue chaque année environ 60 contrôles sur les endroits où les artistes de rue offrent des tatouages temporaires au henné, à savoir des festivals et lieux touristiques comme la côte, les piscines en plein air et les campings. En 2005 et 2006, le nombre de contrôles était plus élevé, parce que le tatouage au henné était une tendance émergente, et les risques de henné noir étaient moins connu. Depuis 2007, des tatouages au henné sont moins fréquemment offerts. La plupart des artistes de rue sont conscients des dangers du henné noir et utilisent les produits appropriés.

Lors d’un contrôle, les produits utilisés sont vérifiés. Les produits contenant du PPD sont saisis et les personnes concernés sont verbalisés. Les infractions constatées dans les dernières années sont :

Les sanctions sont soit une amende administrative (transaction) soit une amende judiciaire.

Une personne qui devient allergique au PPD suite à un tatouage au henné noir, sera effectivement sensible à cette substance durant toute sa vie. L’allergie au PPD peut également se développer suite à l’usage de colorants pour cheveux. Des chiffres précis sur le nombre d’allergies ne sont malheureusement pas disponibles.

Des avertissements à ce type de produits existent maintenant sur les étiquettes des colorants pour les cheveux, le consommateur est donc maintenant plus souvent informé sur les risques de l’usage de PPD. Il n’est pas aisé de déterminer dans quelle mesure cet avertissement va influencer le nombre de cas d’allergie.

Depuis 2005, le SPF Santé Publique avertit le public des dangers du henné noir, via les contrôles et via le site web du SPF www.sante.belgique.be