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Question écrite n° 5-9111

de Sabine Vermeulen (N-VA) du 24 mai 2013

au vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et des Affaires européennes

Le soutien européen à l'Égypte

Égypte
démocratisation
aide de l'UE
droits de l'homme
aide financière

Chronologie

24/5/2013Envoi question
9/10/2013Réponse

Requalification de : demande d'explications 5-2961

Question n° 5-9111 du 24 mai 2013 : (Question posée en néerlandais)

Herman Van Rompuy, le président de l'UE, a annoncé que l'UE et quelques autres institutions financières accordent à l'Égypte une aide financière de plus de 5 milliards d'euros en tant que contribution au processus de transition démocratique. Ce montant sera libéré sous forme de subsides et de prêts.

Qu'est-ce qui a poussé Herman Van Rompuy à accorder cette aide de plusieurs milliards au moment où nous pouvions exercer des pressions sur le gouvernement égyptien pour l'encourager dans la voie de la démocratisation ? Avec ce soutien, Van Rompuy sape la crédibilité de l'UE.

Cela est d'autant plus choquant que le mois dernier, le président Morsi a rompu unilatéralement différents accords avec le FMI pour des raisons électorales.

L'Égypte du Président Morsi est en train de sombrer dans la dictature islamique.

Les dernières propositions de Morsi sont un camouflet à tout ce que l'Union européenne déclare défendre. Le pouvoir judiciaire est soumis à des pressions et des propositions récentes sont en opposition avec la défense des droits de l'homme et portent préjudice à la position des minorités et des femmes. La limitation de la liberté d'expression, sous le couvert de la « défense de la religion », atteste de la transformation de l'Égypte en un État totalitaire.

Pour l'instant, on ne sait pas très bien quelle contrepartie sera demandée au gouvernement égyptien.

D'où ma question au ministre : comment cette aide pourrait-elle agir comme un levier du changement en Égypte et pourquoi l'UE soutient-elle les forces antidémocratiques sous prétexte d'encourager le processus démocratique égyptien ?

Réponse reçue le 9 octobre 2013 :

Tout comme vous, je suis inquiet de la situation en Egypte. Il est nécessaire que les gouvernants actuels prennent les bonnes décisions afin de poursuivre le processus de transition dans des conditions acceptables. En priorité, il faut assurer l’indépendance du pouvoir judiciaire et le respect des droits de l’Homme et des droits des femmes. Il s’agit également de préserver la liberté d’expression de la société civile et la tenue d’élections parlementaires libres et démocratiques. Ces messages ont été transmis, tant par le niveau belge que par le niveau européen. Le fait est que l’Egypte se trouve dans une situation préoccupante, en particulier sur le plan économique, et que nous ne pouvons pas nous permettre que la situation se détériore si rien n’est fait. Il est dans notre intérêt, en particulier au niveau de la sécurité, d’empêcher qu’un pays de 90 millions d’habitants, situé à quelques centaines de km des frontières de l’Union européenne (UE), ne tombe dans le chaos. A cause du rôle central de l'Égypte dans le territoire de la Mer Méditerranée et dans le Moyen Orient, l’UE a besoin d’une Égypte forte et démocratique qui pourra jouer un rôle stabilisateur et constructif dans la région.

Comme exprimé, le soutien accordé lors de la Task Force UE-Égypte du 13 novembre 2012 et confirmé par le président du Conseil européen Van Rompuy, doit être utilisé intelligemment. Nous devons rappeler au nouveau gouvernement qu’il a un rôle important à jouer dans la réalisation de ces conditions. Des réformes doivent être mises en place afin d’assurer la viabilité financière et le développement économique du pays à moyen et à long terme. C’est ce qui est demandé par le FMI et ce avec quoi je suis d’accord. Il est peu probable que de telles mesures soient prises avant les élections parlementaires. Entre temps nous devons veiller à ce que notre soutien atteigne les objectifs fixés, entre autres l’amélioration du sort de la population égyptienne par la reconstruction de l’infrastructure et la création d’activités économiques et d’emplois. On ne peut éviter le chaos et le radicalisme sans donner à la population, et plus particulièrement à la jeunesse, l’espoir d’un meilleur avenir. Soyez assurée que je continuerai à veiller à ce que le soutien accordé par l’UE remplisse cet objectif.