Version à imprimer bilingue Version à imprimer unilingue

Question écrite n° 5-9075

de Yoeri Vastersavendts (Open Vld) du 22 mai 2013

à la vice-première ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, chargée de Beliris et des Institutions culturelles fédérales

Drogue festive Gamma-hydroxybutyrate ou GHB - Consommation - Dangerosité - Condamnations

stupéfiant
statistique officielle
sanction pénale
toxicomanie
trafic de stupéfiants
Institut scientifique de la santé publique Louis Pasteur

Chronologie

22/5/2013Envoi question
8/11/2013Réponse

Question n° 5-9075 du 22 mai 2013 : (Question posée en néerlandais)

Je renvoie à mes questions écrites n° 5-7767 et 5-7766. Le nombre de personnes admises aux services des urgences après avoir consommé la drogue festive GHB (Gamma-hydroxybutyrate) a augmenté de façon alarmante ces dernières années aux Pays-Bas. Selon l'institut néerlandais Stichting Consument en Veiligheid, le nombre d'hospitalisations a même quadruplé entre 2003 et 2008. L'année dernière, environ 980 consommateurs de GHB ont été admis à l'hôpital, toujours selon cet institut.

Le GHB est à l'origine un anesthésiant, mais, à faible dose, il peut également agir comme relaxant et comme stimulant sexuel. Une dose trop importante peut toutefois mettre le consommateur dans un état comateux. Le GHB est surtout utilisé comme drogue festive ; aux Pays-Bas, on enregistre 65 % des admissions le week-end. De nombreuses personnes combinent le GHB à l'alcool ou à d'autres drogues.

Selon l'institut, la dépendance au GHB augmente rapidement chez les consommateurs. Après une consommation importante et prolongée, les symptômes de sevrage peuvent être violents, comparables à ceux d'une dépendance alcoolique.

J'aimerais obtenir une réponse aux questions suivantes.

1) La ministre a-t-elle une idée de l'évolution de la consommation de GHB en Belgique ? Peut-elle fournir des statistiques pour 2010, 2011 et 2012 ? A-t-elle déjà vérifié s'il existait des personnes dépendantes au GHB en Belgique ? Et si oui, a-t-elle une idée de leur nombre ?

2) Quel est le degré de dangerosité du GHB ? Quelles sont les doses vendues dans le monde de la nuit ?

3) L'Institut scientifique belge de la Santé publique a-t-il déjà analysé des échantillons de GHB ? Quels étaient les résultats ?

4) Combien de personnes ont-elles été condamnées pour trafic de GHB, respectivement en 2010, 2011et 2012 ? La ministre peut-elle commenter ces chiffres ?

Réponse reçue le 8 novembre 2013 :

Aucune statistique concrète n’est disponible à ce sujet. Le GHB n’est pas repris en tant que tel dans le registre belge des toxicomanies (enregistrement du Treatment Demand Indicator, TDI). Les seuls données chiffrées disponibles proviennent d’enquêtes.

L'association flamande pour les problèmes d’alcool et autres drogues (VAD) mène, par exemple, ce genre d’études, notamment dans les lieux de sorties (VAD Partywise, uitgaansonderzoek). Il en ressort qu’entre 2 et 5 % des personnes interrogées dans ces milieux déclarent avoir consommé du GHB au cours de l’année précédant l’enquête (contre 15 à 20 % pour l’ecstasy).

On note également une forte hausse du nombre d’intoxications au GHB notifiées au Belgian Early Warning System Drugs (BEWSD).

Le GHB est surtout dangereux, car il possède une courbe dose-effet relativement abrupte ; en d’autres termes, la différence entre une dose produisant un effet euphorisant et une dose provoquant, par exemple, un coma est relativement ténue. On note, en outre, des variations individuelles : une dose procurant un sentiment d’euphorie à un consommateur peut constituer une overdose et entraîner une perte de connaissance et un coma pour un autre consommateur. La consommation de GHB peut s’avérer extrêmement dangereuse, voire mortelle, en particulier en combinaison avec de l’alcool et/ou d’autres drogues.

Dans ces lieux, le GHB se présente habituellement en doses de 2 à 5 grammes, généralement vendues à l’unité dans de petites bouteilles. L'institut Scientifique de Santé Publique (ISP) (et les autres laboratoires de toxicologie du réseau BEWSD) analyse(nt) régulièrement des échantillons de GHB. Les résultats des analyses montrent que le GHB vendu en Belgique est relativement pur et ne comprend (dans la plupart des cas) aucun autre constituant (contrairement à la cocaïne, à l’héroïne et à la MDMA par exemple).

Condamnations pour le trafic de GHB ne relèvent pas de mes compétences, mais bien à celles de le ministre de la Justice.