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Question écrite n° 5-8717

de Guido De Padt (Open Vld) du 16 avril 2013

au ministre des Entreprises publiques et de la Coopération au développement, chargé des Grandes Villes

Société nationale des chemins de fer belges (SNCB) - Accompagnateurs de trains - Agression - Image - Sécurisation - Accès aux quais

Société nationale des chemins de fer belges
agression physique
transport de voyageurs
violence

Chronologie

16/4/2013Envoi question
5/9/2013Réponse

Question n° 5-8717 du 16 avril 2013 : (Question posée en néerlandais)

Les chiffres semblent indiquer un recul des agressions à l'encontre des accompagnateurs de trains. En 2012, on a dénombré 200 signalements de moins qu'en 2011, ce qui s'expliquerait par le renforcement des patrouilles de sécurité et la formation à l'assertivité dont bénéficient les accompagnateurs. Ces chiffres sont cependant en contradiction avec les exemples d'agressions graves publiés quotidiennement dans nos journaux. Une autre explication à ces chiffres pourrait être qu'en raison de la multiplication de faits plus graves, les petits différends soient moins souvent signalés

À l'origine des altercations on trouve souvent l'absence de titre de transport valable. Les conducteurs, qui craignent de se faire agresser dans les trains à risques, préfèrent rester à l'écart et ne pas se mêler aux groupes, constitués souvent de jeunes. Ceux-ci bénéficient dès lors d'un laissez-passer et sont ainsi récompensés pour leur comportement. En raison de l'absence de toute forme de contrôle concernant des titres de transport ou des faits, ils jouissent d'une plus grande liberté et peuvent ainsi déranger les autres passagers sans être inquiétés.

De tels événements ternissent continuellement l'image de la profession d'accompagnateur de train. Le fait que ceux-ci craignent pour leur propre sécurité pourrait, à terme, confronter la Société nationale des chemins de fer belges (SNCB) à un problème de sous-effectifs.

1) Le ministre dispose-t-il de chiffres sur les engagements et les départs d'accompagnateurs de trains pour les années 2008, 2009, 2010, 2011 et 2012 ?

2) Le ministre pense-t-il disposer à l'heure actuelle de personnel en suffisance pour s'attaquer au problème ?

3) Quelles mesures seront-elles prises s'il s'avère qu'en raison de la mauvaise image du conducteur de train, les candidats sont de moins en moins nombreux et que l'on risque d'être confrontés à un sous-effectif ?

4) Les accompagnateurs qui effectuent souvent des contrôles dans les trains à risques plaident pour un renforcement de la sécurité, non seulement dans leur propre intérêt mais aussi dans celui des autres usagers. On pourrait envisager de pourvoir ces trains de deux conducteurs afin d'étouffer dans l'œuf les agressions potentielles. S'agit-il d'une mesure envisagée par le ministre ?

5) Une autre mesure soutenue par de nombreux accompagnateurs de trains est d'interdire l'accès des quais aux personnes démunies de titre de transport. On éviterait ainsi la principale cause d'agression avant même de monter dans le train. Que pense le ministre de cette mesure ?

Réponse reçue le 5 septembre 2013 :

En réponse aux questions de l'honorable membre, le groupe Société nationale des chemins de fer belges (SNCB) communique les éléments suivants:

1. 2. et 3. Les besoins en personnel sont calculés annuellement lors de l'entrée en vigueur du nouveau plan de transport. Une attention particulière est portée à la disponibilité de personnel en suffisance pour assurer les services opérationnels, pour accorder les jours libres réglementaires et pour compenser les départs.

Dans une première phase, chaque année, un contingent de recrutement est déterminé en tenant compte des besoins en personnel et d'une estimation des départs. Un suivi mensuel de la situation du personnel et du personnel employé de manière flexible permet à la SNCB d'apporter, si nécessaire, des adaptations en temps et lieux opportuns. L’analyse des besoins en personnel fait en effet l’objet d’un suivi continu. Actuellement, la SNCB n’est pas confrontée à un manque d’intérêt des candidats lors du recrutement des accompagnateurs de train.

4. Le nombre d’accompagnateurs présents dans un train est déterminé en fonction de la composition des trains et des besoins liés au plan de transport.

Effectuer des contrôles en binôme peut permettre d’assurer un plus grand sentiment de sécurité pour certains agents.

Par ailleurs, pour lutter spécifiquement contre la fraude relative aux titres de transport, la SNCB dispose des « Ticket Control Teams » tandis que la prévention et les interventions en matière de sécurité sociétale sont assurées par les agents de Securail (SNCB Holding).

5. Que ce soit en Belgique ou à l'étranger, la gare est considérée comme un espace accessible en toute liberté au public.

Dès lors, les gares sont construites comme des espaces ouverts où les voyageurs peuvent embarquer et débarquer librement d'un train à l'autre, combiner leur voyage en train avec les transports en commun/à un taxi... et où les visiteurs et les passants peuvent entrer et sortir à leur guise.

Concernant l’introduction d’un système de portillons, d'après les benchmarks des pays voisins, ce dispositif n’est pas entièrement satisfaisant et engendre des coûts d'investissement très élevés (hardware et software).

L'entretien est également très onéreux (entretiens réguliers et interventions spécifiques lors des pannes, dégâts aux installations causés par du vandalisme et des agressions).

La prise d'une éventuelle décision relative à une possible installation de portillons dans les gares n'est pas à l'ordre du jour. Il n'y a par ailleurs aucune intention à cet égard.