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Navire de recherches Belgica - Heures de navigation - Navire Simon Stevin - Projets
recherche scientifique
politique de la santé
bateau
mer du Nord
| 3/4/2013 | Envoi question |
| 4/10/2013 | Réponse |
Aussi posée à : question écrite 5-8670
Le navire de recherches océanographiques Belgica est la propriété de l'État belge et dépend de la Politique scientifique fédérale. La gestion du navire et de son équipement technique est assurée par l'Unité de gestion du modèle mathématique de la mer du Nord et de l'estuaire de l'Escaut (UGMM). L'UGMM est également responsable de la planification et de l'organisation des campagnes scientifiques en mer. La Marine belge fournit l'équipage, assure l'exploitation opérationnelle ainsi qu'un mouillage à Zeebruges, port d'attache du Belgica.
Mes questions sont les suivantes.
1) J'aimerais obtenir un aperçu du nombre d'heures de navigation depuis 2008. Quel est le but des recherches, et dans quelle région ?
2) Il est de plus en plus souvent fait appel au Simon Stevin pour des recherches scientifiques car le Belgica est manifestement de plus en plus souvent immobilisé. Quelles en sont les raisons ?
3) Quels sont les projets pour le Belgica ? Jusque quand naviguera-t-il ? Un autre (nouveau) navire de recherches est-il prévu pour la Politique scientifique fédérale ?
1) Depuis 1984, année de mise en service du Belgica, le nombre de jours et d’heures effectivement accomplis est resté relativement stable, plus précisément, le temps de navigation du navire était de 175 jours et 2 980 heures en 2008; de 177 jours et 3 030 heures en 2009; de 181 jours et 3 232 heures en 2010; de 165 jours et 2 877 heures en 2011; de 159 jours et 2 829 heures en 2012, ce qui signifie un taux d’exploitation de 92 %, en prenant en compte les week-ends, les congés, les périodes d’entretien, etc. Le temps de transit sans finalité scientifique n’est pas repris dans ces données.
On peut donc admettre que le Belgica passe en mer environ 170 jours et 2850 heures en moyenne par an, contre seulement 1500 heures pour le RV Simon Stevin. En outre, le Belgica passe 100 à 110 nuits en mer, contre 12 nuits pour le RV Simon Stevin.
En ce qui concerne le terrain d’action du Belgica, il s’agit principalement de la partie belge de la mer du Nord, de l’échancrure méridionale de la Mer du Nord (Royaume-Uni, Pays-Bas), de la Manche (France), du golfe de Gascogne (France, Espagne), de l’océan Atlantique (Irlande, Angleterre, Portugal, Maroc). Dans le passé, la zone d’études englobait également des régions situées plus au nord.
La recherche scientifique menée à bord s'inscrit dans le cadre de projets de recherche et de surveillance nationaux et internationaux, disponibles sur les sites : http://www.mumm.ac.be/Downloads/belgica2013_fr.pdf http ://www.mumm.ac.be/FR/Monitoring/Belgica/show_programmes.php.
Ils peuvent être répartis selon les principaux thèmes suivants :
Monitoring et évaluation de la qualité du milieu marin dans la partie belge de la mer du Nord et dans l’estuaire de l’Escaut
Fonctionnement de l'écosystème - comportement des polluants
Études géologiques – sédimentologiques –biochimiques
Pêche
Divers programmes de recherche
Education - formation pratique.
2) Les raisons rendant la navigation parfois impossible pour le Belgica sont dues à des avaries mécaniques provoquées par la vétusté du navire (29 ans) et de l’obsolescence des équipements. Jusqu’en 2012, le temps perdu à cause de problèmes techniques (à l’exception des incidents) ne dépassait pas cinq jours par an en moyenne. En 2013 par contre, le navire a dû rester 4 semaines à quai. Le vieillissement rend l’entretien plus difficile avec de lourdes conséquences sur le coût des travaux de réparation éventuels. Des investissements importants seraient aujourd'hui nécessaires pour pouvoir assurer la capacité de navigation du Belgica et la sécurité du personnel à bord, alors que la durée de vie maximale d’un navire de recherche est estimée par les experts à environ 30 ans.
Le Belgica est le navire de recherche le plus largement utilisé par la communauté scientifique en sciences marines, donnant lieu également à un grand nombre de publications. Comme pour le Zeeleeuw, un accord de coopération sera conclu entre le Vlaams Instituut voor de Zee (VLIZ) et l’Unité de gestion du modèle mathématique de la Mer du Nord (UGMM) afin d’aligner entre autres le programme des deux navires, le RV Simon Stevin et le RV Belgica. Le RV Simon Stevin que le gouvernement flamand a fait construire en 2012 pour remplacer le Zeeleeuw, exécutera principalement des missions de jour le long de la côte belge tandis que le RV Belgica effectuera des missions sur un terrain d’action beaucoup plus vaste et d’une durée beaucoup plus longue, principalement du lundi au vendredi, parfois de plusieurs semaines également. De plus, le Simon Stevin n’est pas assez grand pour effectuer certaines missions scientifiques. 8 chercheurs peuvent seulement y prendre place. Autrement dit, certaines campagnes de recherche, avec l'instrumentation scientifique nécessaire, ne peuvent être réalisées que par le Belgica.
3) Comme indiqué précédemment, 30 ans est la durée de vie maximale d'un navire de recherche estimée par les experts. Le Belgica a maintenant 29 ans. Un contrat pour l’entretien du navire court jusqu'au début de 2017. Le navire naviguera donc encore quatre ans. Après cette période, il semble peu probable que le Belgica continue encore à naviguer compte tenu de la vétusté de la plate-forme, des coûts des travaux de réparation et d’entretien, des assurances et des attestations nécessaires.
En 2009, une étude de faisabilité a été commandée par la Politique scientifique fédérale belge pour examiner les différentes options concernant le remplacement du Belgica. Il apparaît de cette étude que la seule solution cohérente est la construction d’un nouveau navire de recherche océanographique. Une première ébauche du nouveau navire a été réalisée pendant cette étude. L’information est disponible sur le site http://www.belspo.be/belspo/Northsea/newVessel_en.stm).
Comme l’infrastructure actuelle ne répond plus aux besoins de la recherche moderne en sciences marines, le Conseil des Ministres a approuvé, le 26 avril 2013, le lancement de l’étude de financement pour le remplacement de l’actuel navire de recherche Belgica, qui doit aussi tenir compte du coût de son éventuelle rénovation. Cette étude sera réalisée par la Politique scientifique fédérale belge (en collaboration avec l’UGMM). Idéalement, une nouvelle plate-forme de recherche devrait être mise à la disposition de la communauté scientifique en 2017.