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Question écrite n° 5-8602

de Nele Lijnen (Open Vld) du 26 mars 2013

à la vice-première ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, chargée de Beliris et des Institutions culturelles fédérales

Boissons énergisantes - Risques pour la santé - Avertissement - Étude

Conseil supérieur de la santé
tranquillisant
boisson non alcoolisée
santé publique
étiquetage

Chronologie

26/3/2013Envoi question
23/4/2013Réponse

Question n° 5-8602 du 26 mars 2013 : (Question posée en néerlandais)

Il a déjà beaucoup été question des boissons énergisantes. En Uruguay, la vente de ces boissons est toujours interdite et, jusqu'en 2009, elle l'était également en Norvège et au Danemark. Au Canada, l'avertissement suivant doit figurer sur les canettes : « Mise en garde : contient de la caféine. N’est pas recommandé aux enfants, aux femmes enceintes ou qui allaitent, aux personnes sensibles à la caféine, et ne devrait pas être mélangé à de l’alcool. Ne pas consommer davantage que 500 ml par jour ».

Nous connaissons tous les risques que peut engendrer une forte consommation de boissons énergisantes pour la santé. Parmi les symptômes, on trouve : des absences, des tremblements des mains, les paupières lourdes, la gorge encombrée, des maux de dents et des douleurs abdominales. Ces boissons sont dès lors souvent déconseillées aux personnes souffrant de TDAH. Certaines personnes peuvent également présenter des signes d'angoisse, de stress et d'hyperactivité après avoir consommé ces boissons en grandes quantités. Associées à l'alcool, ces boissons peuvent conduire à la surestimation de soi, ce qui est déjà un effet secondaire de l'alcool mais est renforcé par l'effet stimulant.

On sait peu de chose sur les effets secondaires des boissons énergisantes associées à des tranquillisants. Un homme condamné pour une grave agression impute son comportement à une consommation excessive de boissons énergisantes et de tranquillisants. Le juge a dès lors lié la libération de l'intéressé à l'interdiction pour celui-ci de consommer du Red Bull.

Il ressort entre-temps d'une étude américaine récente que la consommation de une à trois canettes de boissons énergisantes par jour peut déjà entraîner une augmentation de la tension artérielle ainsi que des défaillances cardiaques. L'intervalle entre les segments du rythme cardiaque était plus long de 10 millisecondes chez les personnes examinées. Les médecins commencent à s'inquiéter à partir de 30 millisecondes mais cela montre déjà que les boissons énergisantes perturbent le rythme cardiaque. De plus, on a découvert que la tension systolique augmentait de 3,5 points après la consommation de boissons énergisantes. C'est pourquoi les médecins américains conseillent aux patients souffrant de troubles cardiaques de consommer ces boissons avec modération. Les découvertes de ces chercheurs nécessitent des études approfondies.

Je souhaite dès lors poser les questions suivantes à la ministre :

1) La ministre est certainement au courant des effets négatifs liés à une importante consommation de boissons énergisantes. Est-elle également informée des interactions avec les tranquillisants ou autres médicaments ?

2) À partir de quelle dose les boissons énergisantes constituent-elles un danger pour la santé ?

3) Au Canada, il est obligatoire d'apposer un avertissement sur les canettes. Pourquoi n'est-ce pas le cas en Belgique ?

4) Connaît-on, en Belgique, des cas de patients qui ont eu des problèmes après avoir consommé des boissons énergisantes ?

5) Des médecins américains réclament des études approfondies sur les conséquences des boissons énergisantes. La ministre est-elle disposée à soutenir de telles études  ?

Réponse reçue le 23 avril 2013 :

1) Le Conseil supérieur de la Santé (CSS) a donné un avis concernant les boissons énergisantes le 2 décembre 2009. Un nouvel avis concernant la caféine intitulé « Utilisation de la caféine dans les denrées alimentaires » a été publié le 11 janvier 2012. Dans l’avis de 2009, l’analyse du Conseil Supérieur de la Santé a mis en évidence que, lorsque les boissons énergisantes sont consommées en remplacement de boissons contenant de la caféine, comme le café ou le thé, il n’y a pas de problème (sauf pour les femmes enceintes). Chez les enfants qui ne boivent généralement pas de thé ou de café, le remplacement de cola et d'autres boissons non alcoolisées par des boissons énergisantes peut représenter une augmentation sensible de l’apport journalier en caféine et entraîner temporairement des changements de comportement tels que l'agitation, l'irritabilité, la nervosité ou l'anxiété. Une étude récente (COT, 2008) montre que le développement du fœtus peut être affecté à partir de l'ingestion de 200 mg de caféine par jour par les femmes enceintes. Les avis du Conseil Supérieur de la Santé ne mentionnent pas explicitement des interactions avec les médicaments.

2) Quelques cas d’effets nocifs aigus ont été rapportés chez les personnes qui consomment de très gros volumes (1,5 l) de boissons énergisantes lors d’activités physiques ou, plus couramment, en combinaison avec de l’alcool.

3) En ce qui concerne les avertissements à destination des consommateurs vulnérables (femmes enceintes et allaitantes, enfants jusqu’à 16 ans et sujets sensibles à la caféine), la législation actuelle semble offrir des garanties suffisantes. L’étiquetage de ces boissons doit en effet comporter une mention relative à la haute teneur en caféine, la mention de la teneur en caféine exprimée en mg/100ml, une indication à l'attention des personnes qui devraient éviter de consommer la denrée alimentaire en question et un avertissement approprié pour ce qui concerne les produits susceptibles de présenter un risque pour la santé en cas de consommation excessive. Ces mentions sont obligatoires en vertu de l’arrêté royal du 13 septembre 1999 relatif à l’étiquetage des denrées alimentaires non préemballées et en vertu du règlement (CE) n° 1924/2006 concernant les allégations nutritionnelles et de santé portant sur les denrées alimentaires. Par ailleurs, le nouveau règlement européen (UE) N° 1169/2011 concernant l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires, lequel remplacera dans les années à venir les dispositions actuelles en matière d’étiquetage, renforcera encore l’information aux consommateurs via la mention obligatoire de l’avertissement « Non recommandé aux enfants et aux femmes enceintes ou allaitantes ».

4) Je n’ai pas connaissance de problèmes en Belgique. La législation actuelle permet d’assurer une limitation de l’ingestion en caféine. Une norme de maximum 320 mg/litre est en effet d’application pour les boissons rafraîchissantes. Cette norme permet de ne pas dépasser l’apport journalier recommandé par le Conseil.

5) Il est clair que je supporte toute nouvelle étude relative à la caféine. Des nouvelles études sont déjà en cours de développement, dont les suivantes sont les principales :