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Question écrite n° 5-7488

de Karl Vanlouwe (N-VA) du 7 décembre 2012

au vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et des Affaires européennes

Le Somaliland et les négociations avec la Somalie

Somalie

Chronologie

7/12/2012Envoi question
17/1/2013Réponse

Requalification de : demande d'explications 5-2617

Question n° 5-7488 du 7 décembre 2012 : (Question posée en néerlandais)

Les 20 et 21 juin s'est déroulée à Londres la table ronde sur la Somalie, où le Somaliland, petit État au nord, était représenté pour la première fois. On est convenu de promouvoir le dialogue entre les deux parties et de rehausser les relations mutuelles. C'était la première fois que le Somaliland participait à ce qu'on appelle les conférences sur la Somalie.

À Londres, les représentants du Somaliland ont exprimé leur soutien au parlement nouvellement élu de Somalie en vue d'installer une autorité légitime chez leurs voisins du Sud. Ceux-ci détiennent encore de jure l'autorité sur le Somaliland mais ne le contrôlent de facto plus depuis 1991.

Depuis lors, le nouveau président de la Somalie a lui aussi déclaré qu'il considérerait la poursuite des pourparlers avec le Somaliland comme une priorité de son gouvernement nouvellement constitué. Il est d'ailleurs à noter que, pour la première fois, le président somalien Hassan Mohamoud a déclaré qu'il ne serait exercé de pression ni diplomatique ni militaire pour ramener le Somaliland dans le giron de la République de Somalie.

Étant donné qu'Al-Shabaab vient d'être délogée de son dernier bastion de Kismayo, le moment semble enfin propice pour établir en Somalie un État opérationnel et légitime. Le pays dispose d'une nouvelle constitution provisoire, et les nouveaux parlementaires ont élu leur président. En outre, le président a désigné un premier ministre, lequel, investi par le parlement, vient de former un gouvernement de dix ministres, dont deux femmes.

Le Royaume-Uni et les partenaires internationaux estiment aussi que la transition est près d'aboutir en Somalie. Tout semble aller jusqu'à présent. Al-Shabaab a été délogée de son dernier bastion et un nouveau gouvernement a été constitué par les Somaliens eux-mêmes le 20 août. On apprend en même temps que le Royaume-Uni et la Norvège ont organisé les premiers entretiens directs entre Hargeisa et Mogadiscio depuis 1991 (Entretiens de Chevening).

Voici mes questions au ministre :

1) Comment évaluez-vous la situation politique actuelle au Somaliland, à la lumière des récents développements en Somalie ?

2) Quel rôle le gouvernement fédéral et le SEAE peuvent-ils jouer dans la résolution du conflit entre la Somalie et le Somaliland ?

3) L'Union européenne s'efforcera-t-elle de remettre la question du Somaliland à l'ordre du jour de l'Union africaine ?

4) Serait-il possible d'établir une forme de représentation directe de l'Union européenne auprès du Somaliland ?

Réponse reçue le 17 janvier 2013 :

1. La région du Somaliland est restée relativement stable ces dernières années, en comparaison au reste du pays et cet équilibre interne est à encourager. La Belgique estime que l’expérience du Somaliland peut servir de modèle au pays entier y compris au nouveau Gouvernement somalien à Mogadishu.  

2. Je ne pense pas que le mot « conflit » soit réellement approprié pour parler des relations actuelles entre la région de Somaliland et la Somalie. La Communauté internationale encourage désormais le dialogue entre les deux entités. La Belgique entretient des relations informelles mais suivies avec le Somaliland. Le service Afrique de mon Département reçoit régulièrement des représentants du Somaliland ainsi que des délégués de la diaspora originaires de cette région somalienne. A ma connaissance, le Parlement fédéral, certains parlements régionaux ainsi que les Services d’Action Extérieure de l’Union Européenne (UE) font de même. La Représentation de l’UE à Nairobi (Kenya) effectue en outre des missions à Hargeisa afin de s’entretenir avec les autorités locales et la société civile. Notre Ambassadeur à Nairobi s’associe d’ailleurs à ce type de mission. Lors de tous ces contacts, l’importance du dialogue est toujours mise en avant.  

3. La question d’une éventuelle indépendance du Somaliland relève avant tout de l’Union Africaine. Ni la Belgique ni l’UE n’ont à ce stade de dialogue avec l’Union africaine à ce sujet.  

4. L’Union européenne (UE) n’envisage pas à l’heure actuelle d’ouvrir une représentation officielle auprès du Somaliland.