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Question écrite n° 5-5949

de Inge Faes (N-VA) du 22 mars 2012

à la vice-première ministre et ministre de l'Intérieur et de l'Égalité des Chances

Direction de la lutte contre la criminalité économique et financière - Faux (DGJ/DJF/OCRF/Faux) - Fonctionnement

frais de justice
faux monnayage
contrefaçon
faux en écriture
lutte contre le crime
délit économique
police judiciaire
enquête judiciaire
instruction judiciaire
statistique officielle
répartition géographique

Chronologie

22/3/2012Envoi question
16/5/2012Réponse

Question n° 5-5949 du 22 mars 2012 : (Question posée en néerlandais)

La Direction de la lutte contre la criminalité économique et financière (DGJ/DJF/OCRF/Faux) est un service central de la police judiciaire fédérale, direction financière.

Lors de perquisitions, ce service fournit un appui technique, tant lors de la préparation, que durant la perquisition et a posteriori, sur le plan de :

- La vérification de l'authenticité de documents, billets de banque, pièces de monnaie et contrefaçon de divers produits, comme des produits de luxe, des vêtements, des appareils et des médicaments ;

- La recherche et le démantèlement de chaînes de production de ces faux.

Afin de situer le fonctionnement de la DGJ/DJF/Faux dans le cadre de l'information judiciaire et de ses acteurs, j'aimerais obtenir une réponse aux questions suivantes :

1) Combien de fois a-t-on fait appel à ce service annuellement depuis 2005 ? Quel est la répartition géographique (par arrondissement/par province) ?

2) Cela peut-il être ventilé par sorte d'intervention, comme décrit ci-dessus ?

3) Des frais sont-ils liés à ces interventions dans le cadre d'une instruction judiciaire ? Sont-ils comptabilisés comme frais de justice ?

4) Pouvez-vous expliquer la composition de ce service en ce qui concerne le personnel, sa formation et son rôle linguistique ?

5) Quel est le budget de ce service, ventilé en frais de personnel, frais de fonctionnement et investissements ? J'aimerais un aperçu annuel depuis 2005.

Réponse reçue le 16 mai 2012 :

Cadre général.

Avec l’ouverture de nos frontières et les accords de Schengen sur la libre circulation européenne, la première ligne de contrôle n’est plus uniquement présente dans nos postes frontières mais est constituée également des services de police, services communaux, services consulaires et … des différents partenaires « privés » tels que sécurité sociale, notaires, Centre public d’action sociale (CPAS), etc.

Il est à remarquer que le contrôle en général des documents d’identité ou de voyage devient de plus en plus l’apanage de spécialistes pour les raisons suivantes :

En outre, deux autres modes opératoires sont de plus en plus rencontrés :

Faux intellectuel et look-alike demandent énormément de ressources et une sensibilité particulière pour mener les investigations idoines. Là aussi le traitement des dossiers est réservé aux spécialistes.

Conscient de ce constat, l’OCRF-D a fourni des outils essentiellement aux policiers via l’intranet pour qu’ils puissent consulter la description de documents d’identité ou de voyage.

Pour les autres partenaires, Checkdoc (www.checkdoc.be) représente le seul lien vers un contrôle basique du numéro d’un document électronique belge délivré.

L’OCRF-D estime que cette voie d’accès à des bases de données de référence est la façon la plus efficace pour pouvoir aider tous les services représentant la 1ère ligne de contrôle et diminuer la fraude documentaire.

Par ces constatations, l’OCRF-D se substitue de plus en plus au travail de la 1ère ligne, tant dans le contrôle judiciaire qu’administratif. Cette situation ne peut perdurer. C’est pourquoi l’OCRF-D plaide pour une refonte de la philosophie et des procédures de contrôle engageant différemment tous les acteurs impliqués.

1. Il y a lieu de distinguer les contrôles effectués au quotidien par les différents services de terrain de la police fédérale et ceux effectués par un service central tel que l’OCRF-D.

Concernant les contrôles de terrain journaliers, je n’ai pas connaissance du nombre de documents contrôlés et je ne suis pas systématiquement informée lorsqu’un document se révèle faux.

En ce qui concerne l’OCRF-D, je ne suis jamais en présence de la personne à contrôler et je traite le dossier en 2e ligne (appui).

Je distingue les contrôles effectués sur la base :

Pour 2011, Europa représente environ 70 000 contrôles sur base de copies noir et blanc de documents ayant été transmis par les administrations communales et les polices locales. Ce type de contrôle est très difficile et nécessite une expérience et une connaissance pointue. Ce chiffre est sans cesse croissant, de par l’attrait de la Belgique et le nombre croissant d'États membres de l’Union européenne.

L’OP17 représente annuellement environ 10 000 examens de permis de conduire « originaux » soumis à l’échange. Il est à remarquer que le nombre de faux permis au point de vue technique est en forte diminution. Toutefois, concernant les vrais permis présentés, il nous est impossible de contrôler les procédures d’obtention dans les pays tiers. Pour ces nombreux cas douteux, il est nécessaire de systématiquement procéder à une audition pertinente par les polices locales afin d’établir ou non la compétence à la conduite du demandeur. Mener une telle audition nécessite du temps et une très bonne connaissance de la problématique !

Dans les autres demandes, environ 3 500 par an, je suis très sollicitée par le CGRA et l’OE du SPF Intérieur et le Sv Tutelle du SPF Justice. Ces services me présentent de nombreux documents sources (actes de naissance, de mariage, attestations diverses, etc.) provenant de pays tiers et très peu sécurisés, rendant la mission de contrôle très difficile.

En ce qui concerne le secteur privé, il est à constater qu’il n’y a pas de législation permettant à l’OCRF-D de répondre à leurs demandes et besoins.

Ci-dessous, veuillez trouver les statistiques de l’OCRF-D de 2005 à 2011.

OP17 (échange permis de conduire)

Année

Contrôlés

Problématiques

2005

11590

1271

2006

10201

1805

2007

10938

1985

2008

9503

1320

2009

10445

995

2010

10922

931

2011

9960

897



Europe

Année

 

Estimation

dossiers

demandes

douteuses

documents

problématiques

sans réponse autorités

étrangères

2005

30000

480

93

135

2006

32000

480

49

249

2007

35000

248

48

149

2008

50000

305

79

78

2009

56000

411

179

104

2010

63000

285

112

70

2011

70000

518

292

108



Nombre de documents contrôlés

excepté Europa et OP 17


Année

Contrôlés

Problématiques


2005

4919

3676


2006

3085

2257


2007

2786

2021


2008

2907

2236


2009

3224

2163


2010

3127

2090


2011

3670

2168





SPF (Tutelle-OE-CGRA)


Année

Contrôlés

Problématiques


2005

148

103


2006

108

84


2007

300

185


2008

728

385


2009

969

557


2010

751

364


2011

908

454


2. DJF/OCRF ne dispose pas d’une répartition de ses données par arrondissement judiciaire ou par province.

3. Non.

4. Nombre : OCRF – Ensemble, les sections « faux documents » et « fausse monnaie » comptent vingt-sept personnes, dont 2 CDP, 3 CP, 7 INPP, 5 INPP commissionnés, 6 INP, 1 niv C, 3 niv D.

Diplôme : le diplôme spécifique obtenu par un membre du personnel de la police n’a pas toujours une grande importance pour l’exercice d’une fonction. En revanche, en cas d’engagement dans une fonction spécifique ou de passage éventuel à un grade supérieur, le diplôme joue alors souvent un rôle. Le cas échéant, la personne concernée doit remettre une copie de son diplôme au service du personnel, qui sera classée dans son dossier personnel.

En sa qualité d’employeur, la police peut traiter certaines données personnelles, dont celles de ses employés, en vue, par exemple, de la correction de l’insertion et du calcul des traitements. La loi du 8 décembre 1992 relative à la protection de la vie privée à l’égard des traitements de données à caractère personnel est d’application en la matière. La communication de telles données à des tiers n’est toutefois pas évidente. De plus, c’est souvent le dossier personnel de la personne concernée qui est le plus complet. Mais consulter les dossiers personnels des collaborateurs des services de police pour répondre à des questions parlementaires semble toutefois ne pas être conforme à la législation en vigueur.

Naturellement, des formations internes sont dispensées.

Langue : rôle linguistique : 14 NL, 13 FR

5. Les dépenses effectuées par l’ensemble de la direction DJF sont publiées dans les rapports annuels de la direction. La direction DJF établit des rapports annuels depuis sa création en 2001. Ceux-ci sont consultables sur www.fedpol.be (publications / rapports d’activités) :