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Question écrite n° 5-5833

de Cécile Thibaut (Ecolo) du 7 mars 2012

à la ministre des Classes moyennes, des PME, des Indépendants et de l'Agriculture

Virus de Schmallenberg - Propagation - Élevages belges - Lutte - Prévention - Mesures mises en place

ovin
bovin
cheptel
caprin
Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire
maladie animale
inspection vétérinaire

Chronologie

7/3/2012Envoi question
26/3/2012Réponse

Question n° 5-5833 du 7 mars 2012 : (Question posée en français)

Le virus de Schmallenberg se propage actuellement dans les élevages de Belgique. Selon le dernier comptage, publié le 29 février 2012 sur le site Internet de l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA), le virus a déjà contaminé cent soixante-six exploitations en Belgique (cent trente-cinq élevages de moutons, trente de bovines et un de chèvre) sur un total de cinq cent quarante-trois exploitations testées. Les exploitations en Flandre sont particulièrement touchées, on y dénombre cent neuf des cent soixante-six cas actuellement répertoriés.

Identifié en novembre 2011 en Allemagne sur plusieurs échantillons provenant de bovins et ovins, ce virus provoque des symptômes cliniques légers chez les bovins. Cependant, chez les ovins, qui sont les exploitations les plus touchées, on remarque un taux anormal de mortinatalité et de malformations à la naissance.

Toujours selon le site internet de l'AFSCA : " Seul un traitement symptomatique des animaux atteints est possible: il n'existe actuellement aucun vaccin ni traitement spécifique pour le virus de Schmallenberg. " La saison de mise-bas chez les ruminants ne faisant que commencer, on peut donc s'attendre à de nombreux nouveaux cas dans les semaines à venir.

Dans votre note de politique générale relative à l'AFSCA et la Santé publique, vous défendez une politique qui veille particulièrement à éviter l'émergence ou la réémergence de maladies et ce, par une politique essentiellement axée sur la prévention.

1) Pouvez-vous me préciser si des démarches sont en cours pour mettre en place un dispositif de prévention relatif au virus de Schmallenberg ?

2) Dans l'affirmative, pouvez-vous m'annoncer un délai pour la mise en place d'un éventuel plan de prévention ?

3) L'épidémiosurveillance réalisée par les vétérinaires dans le cadre de ce virus a-t-elle permis actuellement de couvrir correctement l'ensemble du territoire national ?

Réponse reçue le 26 mars 2012 :

Le virus de Schmallenberg est un tout nouveau virus qui n’avait encore jamais été mis en évidence auparavant. Le virus a été identifié pour la première fois l’été passé, dans la région transfrontalière entre l’Allemagne et les Pays-Bas. L’origine du virus n’est pas connue. Le premier cas belge a été détecté le 23 décembre 2011 sur des agneaux mort-nés ou présentant des malformations à la naissance.

L’expérience acquise par l’Union européenne avec la maladie de la langue bleue qui se propage de la même façon montre que seule la vaccination des animaux sensibles permet de lutter contre ce type de virus et donc de prévenir sa transmission. Aucun vaccin n’étant malheureusement actuellement disponible pour le virus de Schmallenberg puisqu’il s’agit d’une toute nouvelle maladie, aucun dispositif de prévention spécifique n’a été mis en place. L’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) a cependant communiqué à ce sujet à destination des éleveurs et des vétérinaires pour attirer leur attention sur l’émergence de cette maladie, des symptômes qu’elle entraîne et de l’attention particulière nécessaire lors des mises-bas puisque les malformations des nouveau-nés peuvent entraîner des difficultés à ce niveau.

La situation sera évaluée en fonction de son évolution, de celle des connaissances relatives à ce virus et de la mise à disposition éventuelle d’un vaccin dans le futur, ce qui est peu probable avant deux ans.

Ce qui importe lors de l’émergence d’une maladie nouvelle ou de la réémergence d’une maladie existante, c’est que celle-ci soit détectée rapidement. La vigilance, le travail des détenteurs et des vétérinaires et leur promptitude à notifier des tableaux cliniques anormaux et à transmettre les échantillons nécessaires pour analyse aux laboratoires de première ligne que sont DGZ et ARSIA sont fondamentaux, cette vigilance a bien fonctionné et a permis à l’AFSCA de rapidement identifier le problème et de suivre son évolution sur l’ensemble du territoire.

Dans le cadre de la politique sanitaire, l’AFSCA finance aussi des projets mis en œuvre par les principaux laboratoires de maladies animales (DGZ, ARSIA et le laboratoire de référence national CERVA), en prenant par exemple les coûts d’analyse des cas suspects entièrement à sa charge ou en développant et finançant des programmes de surveillance spécifiques. C’est dans le cadre d’un de ces programmes, à savoir le protocole d’avortement, que les premiers cas de Schmallenberg ont été mis en évidence dans notre pays.

L’apparition de ce cas est une illustration de l’importance de cette politique sanitaire que je soutiens et souhaite encore renforcer là où c’est possible, comme vous y faites allusion en évoquant ma note de politique générale.