Version à imprimer bilingue Version à imprimer unilingue

Question écrite n° 5-5714

de Bert Anciaux (sp.a) du 28 février 2012

à la ministre des Classes moyennes, des PME, des Indépendants et de l'Agriculture

Métiers artisanaux - Boulangers - Diminution du nombre de maîtres boulangers - Étude - Politique

production artisanale
entreprise artisanale
boulangerie

Chronologie

28/2/2012Envoi question
23/4/2012Réponse

Question n° 5-5714 du 28 février 2012 : (Question posée en néerlandais)

Le plaisir de se fournir en délicieux produits fabriqués par un maître boulanger est en constante diminution. De nombreux facteurs l'expliquent, notamment des problèmes de succession et de personnel, la pénibilité du métier, la concurrence des grandes surfaces et les distributeurs automatiques de pain... Une série de facteurs expliquent la diminution systématique du nombre de maîtres boulangers.

Je voudrais poser les questions suivantes :

1) La ministre confirme-t-elle la baisse systématique du nombre de maîtres boulangers ? Peut-elle communiquer des chiffres qui prouvent la diminution constatée au cours de la dernière décennie ?

2) Une étude a-t-elle été réalisée à ce sujet, entre autres concernant les causes principales ?

3) L'État fédéral dispose-t-il de moyens et d'instruments précis pour améliorer les conditions de travail de ces commerçants et ainsi promouvoir cette profession ? La ministre mène-t-elle une politique spécifique à cet égard et dans l'affirmative, laquelle ? Dans la négative, pourquoi l'État fédéral n'accorde-t-il aucune attention à ce problème ?

Réponse reçue le 23 avril 2012 :

1.    Le Service public fédéral (SPF) Économie confirme cette analyse globale. Depuis 1998, le nombre de boulangeries et de pâtisseries artisanales (chaudes) a  baissé de presque 30 %. Ce sont surtout les petites unités qui ont fortement diminué, en particulier celles occupant de 1 à 4 salariés (- 46 %). On remarque par contre une augmentation des chaînes et grandes entreprises artisanales plus intensives en emplois. On peut toutefois ajouter que depuis 2008, les statistiques révèlent un net ralentissement de la baisse des entreprises indépendantes sans salarié (classe 0). J'espère que c'est le signe d'une stabilisation du nombre de petits artisans indépendants.

Nombre d'entreprises actives à la TVA par classe de taille

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Boulangeries et pâtisseries artisanales: NACE 15.812  (Source : INS)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

0

1-4

5-9

10-19

20-49

>/=50

Total

 

1998

1.884

3.552

847

230

72

7

6.592

 

2011

1.591

1.925

720

269

109

18

4.632

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2011-1998

-293

-1.627

-127

+39

+37

+11

-1.960

 

2011-1998 (%)

-15,6%

-45,8%

-15,0%

+17,0%

+51,4%

+157,1%

-29,7%

 

2.    Les causes énoncées par l'honorable membre et qui concernent l'offre, sont exactes. J'y ajouterai qu'il n'est pas impossible que la longue période de contrôle des prix dans le secteur ait, dans le passé, découragé certains jeunes d'entrer dans le métier ou de succéder à leurs parents. Il faut aussi les compléter par des modifications sensibles observées dans la demande, par exemple, dans les habitudes alimentaires des ménages et des consommateurs (moins de pain, plus de céréales) ainsi que dans l'extension de la consommation hors foyer (cantines scolaires et des entreprises). Toutefois, dans certains métiers et professions caractérisés par une pénibilité certaine, on remarque un accès à l'entrepreneuriat de migrants dans des activités artisanales de base, notamment liées à l'alimentation (boulangerie, boucherie, épicerie, etc.). C'est un signe positif qui mérite d'être relevé.

3.    Des connaissances professionnelles spécifiques sont requises pour accéder à la profession de boulanger-pâtisser artisanal, en vertu de la loi-programme pour la promotion de l'entreprise indépendante du 10 février 1998 (Moniteur belge du 21 février 1998). Aussi bien la protection du consommateur que la saine concurrence entre professionnels indique, à mon sens, de maintenir cette politique. Par ailleurs, j'ai souhaité soutenir les professionnels qui organisent des concours pour leurs membres en leur offrant une reconnaissance légale via la loi du 13 mai 2009 relatives aux concours officiels d'excellence professionnelle (Moniteur belge du 16 juin 2009). À ce jour, le secteur de la boulangerie-pâtisserie artisanale n'a pas encore utilisé cette possibilité. Enfin, je prépare un projet de loi visant à définir l’artisan. Ce projet a notamment pour objectif de mettre en valeur les professionnels de l'artisanat. Il permettra notamment au ministre qui a les Classes moyennes dans ses attributions de définir des actions de promotion et des initiatives en faveur des artisans. D’ici là, les artisans de la boulangerie-pâtisserie à chaud peuvent, à l'instar d'autres professionnels, s'inscrire sur un site hébergé par le site web du SPF Économie qui leur est dédié et grâce auquel ils peuvent assurer leur promotion gratuitement.